Synopsis : Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu’à l’arrivée de Miraï, sa petite sœur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre généalo-ma-gique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse et sa petite sœur adolescente ! A travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.
Voix originales : Haru Kuroki, Koji Yakusho, Kumiko Asô ?
Deux ans après Bakemono no ko (Le garçon et la bête) le réalisateur nippon revient avec un film d’animation où, comme pour le précédent, les univers "réels" côtoient et interfèrent avec d’autres que faute de concepts opératoires en Occident, l’on qualifiera de fantastiques ou d’imaginaires. Ceux et celles qui souhaitent connaître le déroulement du film le trouveront largement développé (voire "spoilé") sur Wikipedia (mais il serait dommage de perdre l’effet de surprise !).
Si l’on se contente d’un point de vue "cartésien", le film pourrait être vu comme la gestion par une famille d’un enfant premier-né qui voit arrive une petite soeur et qui perd son statut d’enfant-roi, avec un père architecte condamné à travailler à la maison. Sur cette trame, le film est on ne peut plus intéressant pour qui voudrait aborder ce thème en famille avec des enfants concernés. Toutefois, le film est bien plus que cela et il faut aussi avoir l’humilité de reconnaître que le spectateur occidental, peu au fait de la culture nippone passera à côté de beaucoup de choses, notamment l’aspect temporel et de relations avec les ancêtres (mais pas que !).
Le titre français risque de focaliser sur un seul élément du film, ajoutant au "Miraï" pour l’international, "ma petite soeur" et donc la relation entre le fils ainé et sa petite soeur. Si cela est bien présent, ce serait cependant réducteur. Le titre japonais, "Mirai no mirai", pourrait se traduire littéralement par "Mirai du futur"... en n’oubliant pas, au passage que "mirai" signifie "futur" et qu’il y a donc un jeu de langage dans le titre.
Car si l’on en appelle aux ancêtres qui échangeront avec Kun, celui-ci rencontrera Mirai de l’avenir. Ces rencontres poétiques apporteront des éclairages qui aideront le jeune enfant à comprendre l’univers dans lequel il se trouve et son sentiment d’abandon par ses parents. Ce sont quatre générations humaines qui sont ainsi convoquées dans la maison de son père architecte... une maison à quatre étages également.
Ce très beau film empli de poésie serait à voir deux fois, la première par les adultes, en version originale s’ils sont amateurs de films d’animation japonais ou, ’simplement’ cinéphiles. La deuxième, en version française, en famille, avec les enfants. Ceux-ci, bien moins cartésiens que les adultes, découvriront un très bel univers, très poétiques dans lequel sont évoquées des questions qui se posent un jour ou l’autre lorsque la famille s’agrandit. Une occasion de passer un bon moment avec les petits et d’en discuter ensuite après le film.
Bande annonce VO sous-titrée
Bande annonce VF