Synopsis : 1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien. Au coeur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un villageois accusé de meurtre. Poursuivis par des cavaliers réclamant la loi du sang et par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.
Acteurs : Viggo Mortensen, Reda Kateb, Nicolas Giraud, Djemel Barek, Vincent Martin, Yann Goven, Jean-Jérôme Esposito.
D’après la nouvelle L’Hôte du recueil L’Exil et le royaume (1957) d’Albert Camus.
Le film a été présenté en clôture du 14e festival du film méditerranéen à Bruxelles le 12 décembre 2014.
Il ne s’agit pas d’un film sur la guerre d’Algérie, même si elle est présente en arrière-fond. Il ne s’agit pas d’un western revisité, même si les paysages sont de toute beauté et transcendent le film.
Il s’agit de l’histoire de deux hommes, de deux destins qui ne devaient pas se rencontrer. Tous deux sont solitaires à leur façon. Tous deux devront être solidaires dans une marche dans le désert et et les montagnes qui les obligera à s’interroger sur ce qui fait l’humain et l’inhumanité. Ils auront des choix à faire qui les conduiront à se lier puis se délier et s’interroger sur le sens de la liberté.
Viggo Mortensen (qui parle français et arabe) et Reda Kaleb sont impeccables dans cette histoire qui se passe dans les montagnes algérienne, en 1954. Outre donc la tension solitaire/solidaire, qui est le fil conducteur de ce film, les paysages et la musique, notamment de Nick Cave, apportent un surcroit de grâce.
Si les rencontres sur la route de ces deux hommes sont d’importance, c’est surtout leur itinéraire humain, quasi spirituel, leur découverte et le respect mutuel qui leur fera gagner à chacun leur dignité. Je suis touché et "KO debout" par cette adaptation de la nouvelle de Camus, même si elle donne une couleur "western" et trop "spectaculaire", absente de celle-là ! En effet, David Oelhoffen se concentre plus sur certains codes cinématographiques que l’aspect philosophique de L’Hôte. Je comprends donc que cela pourrait déplaire à certains, surtout ceux qui ont apprécié l’oeuvre de Camus en général et cette nouvelle en particulier.