Synopsis : Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l’instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s’en foutre. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu’à une chose : séduire une fille, n’importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu’elle fait avec tous ces vieux. Un jour son père débarque en catastrophe. Sa grand-mère a disparu. Elle s’est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs...
Un film tout en tendresse avec (notamment) le jeune Mathieu Spinosi et Annie Cordy.
Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de David Foenkinos (qui est co-scénariste du film). Un film qui, l’air de rien, vous bouleverse, tout simplement.
Trois générations sont ici en jeu : celle de Romain (Mathieu Spinosi), la vingtaine, en quête d’un emploi ; celle de son père, Michel (Michel Blanc), qui vient de perdre le sien en prenant sa retraite ; celle de sa grand mère, Madeleine (Annie Cordy), que l’on va déraciner de sa maison, pour la « placer », comme l’on dit, en maison de retraite, suite à la mort de son époux.
Autour de ces trois personnages "principaux", trois autres, "secondaires", mais pas tant que cela et "nécessaires" à la dynamique du récit : sa mère (dont le caractère est bien différent de celui de son époux), son colocataire Karim (qui ne pense qu’aux filles) et un directeur d’hôtel, interprété par Jean-Paul Rouve (qui cherche un fils de substitution, le sien résidant en Australie).
Enfin, deux rendez-vous manqués au cimetière : au début, celui du fils, Romain ; à la fin, celui de sa copine…
Sur le ton de la comédie, le film évoque, avec beaucoup de tendresse, ces questions qui traversent trois générations, s’attardant en particulier sur la fin de vie. Madeleine, dépossédée de sa maison par son (ses) fil(s), va se retrouver déracinée dans une maison de repos où tout est prévu pour "animer" les pensionnaires mais où vraiment rien ne lui convient et ne parvient à donner sens à sa fin de vie.
Elle ne peut qu’évoquer et convoquer ses souvenirs pour une fuite en avant ou plus exactement dans le passé. Sur cette route, possible aporie - car, comme pour chaque humain - la mort est au bout du chemin, Romain pourra la rencontrer et découvrir pour l’accompagner.
Un film que je recommande vivement.