Synopsis : En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d’homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l’expérience.
Acteurs : Sam Rockwell, Olivia Wilde, Jon Hamm, Kathy Bates, Paul Walter Hauser.
C’est encore une "histoire vraie" que Clint Eastwood aborde au cinéma en se tenant derrière la caméra pour mettre en scène un événement particulier de la vie de Richard Jewell (1982-2007). La mise en scène est assez classique et colle bien à histoire du personnage réel (on trouvera celle-ci sur Wikipedia). L’histoire étant connue, l’intrigue ne tient donc pas au résultat ou à la résolution de l’affaire. Le personnage de Richard (interprété de façon remarquable par Paul Walter Hauser) n’est d’ailleurs pas particulièrement remarquable. Sans être antipathique, c’est plutôt ici la figure de l’innocent, au double sens, à la fois de "l’innocent du village" et de "celui qui ne nuit pas". Clint Eastwood, plus que de mettre en valeur ce héros tombé de son piédestal à son corps défendant, montre comment les Institutions, l’Etat, la police, le FBI peuvent broyer des individus. Il y aurait plutôt une volonté du réalisateur de mettre en avant l’individu qui se dresse debout, solitaire, et sûr de son bon droit. Un profil américain que l’on connait : les droits de l’Etat s’arrêtent aux portes de ma maison.
Deux figures vont représenter deux volets antagonistes et qui pourtant s’inscrivent dans le droit américain : le FBI, à travers Jon Hamm qui interprète à merveille un personnage exécrable ; et Sam Rockwell, l’avocat, plein de bonnes intentions, en Zorro, défenseur de la veuve et de l’orphelin, ou plutôt du héros jeté en pâture au peuple et aux médias, en victime émissaire (cf. René Girard).
S’agissant de ces derniers, l’accent est mis aussi sur la nuisance potentielle de ceux-ci. Autant, dans d’autres films, les médias poursuivent une noble cause (Spotlight, par exemple, parmi beaucoup d’autres) autant, ici, ils visent avant tout à l’audience sans considération pour ceux et celles qu’ils détruisent.
Enfin, quelques images d’archives sont intégrées dans le film et l’on remarquera la ressemblance des acteurs avec les personnages réels.