➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 23 mai 2018
Signe(s) particulier(s) :
– cinquième long-métrage de la réalisatrice française Marie-Castille Mention-Schaar, après notamment ses deux derniers et puissants films "Les Héritiers" (2014) et "Le Ciel Attendra" (2016).
Résumé : Elles sont Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre. Elles sont possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, en pleine possession de leurs moyens ou perdant la tête. Bien vivantes ou déjà un souvenir... Fils ou fille, nous restons quoiqu’il arrive leur enfant avec l’envie qu’elles nous lâchent et la peur qu’elles nous quittent. Et puis nous devenons maman... et ça va être notre fête !
La critique
Depuis maintenant deux longs-métrages, la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar s’impose comme une nouvelle auteure à suivre, elle qui porte légitimement à terme au cinéma des thèmes qui lui tiennent à cœur, et qui résonnent particulièrement fort dans notre société actuelle. Après la relation prof/élèves dans "Les Héritiers" et la radicalisation islamique dans "Le Ciel Attendra", la réalisatrice descend cependant d’un échelon avec son dernier film, "La Fête des Mères", où elle se penche sur la maternité.
Sous forme d’un film choral, on suit ici plusieurs portraits de femmes (et de leur entourage proche) qui s’entrecroisent autour de ce sujet.
La réalisatrice illustre alors la relation aux émotions à la fois uniques et infinies entre une mère et son enfant, tout en ayant vu plus large dans la représentation de son idée. Ainsi, toutes les femmes ici ne sont pas mères. Certaines l’envisagent, d’autres ne peuvent l’imaginer, tandis qu’un grand nombre d’entre elles ne peuvent procréer... Aussi, elle laisse place au regard que porte un enfant/adulte envers sa mère, tout en faisant également un clin d’œil à la maternité par des parents de même sexe...
Porté par un casting plutôt impressionnant, avec notamment Audrey Fleurot, Clotilde Courau, Nicole Garcia ou encore Olivia Côte pour ne citer qu’elles, "La Fête des Mères" part d’une noble cause, soit celle de rendre hommage aux mères, et à leur célébration quotidienne. Par ses différents chemins croisés, le film n’en oublie pas pour autant les moments durs autour de la maternité, et cela au sens large du terme. Le film n’est donc pas là pour en faire une publicité imagée, mais plutôt une représentation (plus ou moins) juste. Paradoxalement, la photographie et l’esthétique reflètent davantage ici un statut plutôt huppé de la société, ce qui n’est sans doute pas ici un compliment, dans le sens où tant de mères, de tous horizons, et de milieux sociaux différents, sont ici aux abonnés absents.
Aussi vaste qu’est le monde, le thème de la maternité est bien trop foisonnant pour se représenter pleinement au travers de quelques portraits. Mais force est de constater que certains sourires, certaines paroles, certaines situations nous sont communs. À côté de cela, certains personnages peinent à convaincre (surtout celui d’Audrey Fleurot), tout comme le montage inhérent au genre, qui empêche ici de s’émouvoir devant cette série de portraits. Passant d’un personnage à l’autre, et donc d’un environnement à un autre, la construction en mosaïque n’aide pas l’émotion à s’installer.