Genre : Thriller, action
Durée : 114’
Acteurs : Karen Gillan, Lena Headey, Angela Bassett, Michelle Yeoh, Paul Giamatti, Carla Gugino, Ralph Ineson...
Synopsis :
Sam n’est encore qu’une petite fille lorsque sa mère Scarlet, tueuse à gages, est contrainte de l’abandonner pour la protéger. Bien des années plus tard, Sam a suivi ses traces et est elle-même devenue une tueuse à gages hors pair, œuvrant pour la Firme, l’organisation criminelle pour laquelle sa mère travaillait. Un soir, lors d’une mission à haut risque, Sam se retrouve face à un dilemme : rester loyale à la Firme, ou sauver la vie d’une petite fille de huit ans. Commence alors une cavale survoltée qui conduira Sam à retrouver sa mère et ses anciennes associées. Mère et fille unies de nouveau, Sam et Scarlet se lanceront alors dans une lutte sans merci contre un ennemi commun redoutable.
La critique de Julien
Rebaptisé "Bloody Milkshake" et sorti par la petite porte chez nos voisins français en juillet dernier, "Gunpowder Milkshake" ne peut se regarder sans penser à la franchise "John Wick", ou tout récemment au "Nobody" de Ilya Naishuller, à la différence que le film, réalisé par le cinéaste israélien Navot Papushado, est conjugué au féminin. Dans ce film de gunfight ultra-violent, Sam (Karen Gillan), tueuse à gages, travaille pour la Firme, l’entreprise de Nathan (Paul Giamatti), pour laquelle travaillait jadis sa maman (Lena Headey), avant de disparaître sans donner de nouvelles, alors que Sam n’était qu’une enfant. Mais alors qu’elle doit exécuter un "contrat", Sam sera confrontée à un dilemme : rester fidèle à sa mission, et donc à son entreprise, ou sauver la vie d’une petite fille, Emily (Chloe Coleman)... Se retrouvant en elle, et sachant qu’elle vient de tuer son père, pris en embuscade, Sam choisira de la protéger. Or, l’un des hommes de main que Sam a tué en cours de route n’était autre que le fils de Jim McAlister (Ralph Ineson), chef d’un puissant empire criminel. Pour éviter les conflits d’intérêts, Nathan donnera alors des informations et l’emplacement exact de Sam à McAlister, afin de la tuer. Commence alors pour Sam, et la jeune demoiselle, une course contre la montre pour la survie... Heureusement que Sam, en véritable guerrière, ne manie pas que les armes et ses bras à la perfection !
Ce n’est pas pour cette légère histoire de règlements de compte que "Gunpowder Milkshake" se regarde sans déplaisir. En effet, le simple synopsis officiel du film reflète à lui seul l’entièreté de l’intrigue, sans qu’aucune surprise ne vienne redistribuer les cartes. C’est plutôt pour la folie meurtrière et sans scrupule avec laquelle des femmes dégainent plus vite que leur ombre, afin de tuer de l’homme, qui n’a, en général ici, pas le plus beau rôle. Faussement féministe, étant donné que ces femmes ne sont ici que des accessoires pour tuer, et être tués, ce film enchaîne alors avec rythme des scènes de bastons en tous genres, très décomplexées, sanglantes, souvent désarticulées, où l’on sent la mise en scène être influencée par le jeu vidéo, et au travers desquelles la principale intéressée se défend à la fois avec son corps, des armes à feu, des armes blanches, ainsi qu’avec tout ce qu’elle trouvera sur son chemin, aidée par sa petite recrue, mais pas que. On apprécie ainsi forcément les retrouvailles entre les dames, Sam et sa maman dans un premier temps, puis entre sa maman et ses anciennes amies, jouées par Angela Bassett, Carla Gugino et Michelle Yeoh, et cela dans un déluge de fusillades où tous les coups sont permis. Cependant, le gros point faible de "Gunpowder Milkshake", c’est de ne jamais exploiter ses profils humains, pourtant intéressants. Ainsi, le personnage de Karen Gillan ne sort jamais de sa carapace, tandis que la sororité en question n’est jamais exploitée à sa juste valeur. On en sait en effet que trop peu sur cette dernière pour y adhérer pleinement, et ainsi ne pas y voir là qu’un simple plaisir au premier degré pour le spectateur. Dès lors, l’émotion, à peine recherchée, est esquivée par manque de profondeur, par volonté de casser du mâle, ces femmes n’étant ici représentées, malgré elles, que comme des machines de guerre infatigables. Et c’est bien dommage, car il y avait là du potentiel...
À ne pas s’y méprendre, nous ne sommes pas là pour pleurer, ni pour nous identifier aux personnages, mais bien pour le spectacle promis, et dès lors servis. Armurerie déguisée en bibliothèque où chaque bouquin renferme une arme, hôpital privé, courses-poursuites, salle de bowling, fast-food : les décors utilisés ne manquent pas non plus de charme, tandis que la photographie, couleur bonbon et "néon", leur donne du style, et tape donc à l’œil. Certes, cela ne corrigera pas tout, mais ça participe allègrement à l’aspect fun et improbable de l’ensemble.