Signe(s) particulier(s) :
– le film devait initialement être dirigé par Neill Blomkamp, tandis que Chris Evans devait en tenir le rôle principal ;
– la Belgique est le premier pays au monde à découvrir ce film au cinéma, en raison de la pandémie COVID-19, laquelle sera suivie par la France (le 05 août), et le Danemark (13 août) ;
– le titre francophone du film, "Greenland : le Dernier Refuge", est mal traduit ; en effet, "Greenland" est le nom anglophone du "Groenland".
Résumé : Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes enchaînent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.
La critique de Julien
Autant dire que "Greenland : le Dernier Refuge" est une bénédiction en ces temps difficiles pour les salles obscures ! En effet, cela faisait bien longtemps qu’on n’avait plus eu l’occasion de voir un blockbuster américain, au cinéma. Et autant dire que ce film catastrophe emmené par l’inébranlable Gerard Butler remplit son rôle de divertissement grand public, efficace et sans temps mort, mais avec tous les défauts qui vont avec.
Quoi de mieux en effet qu’une bonne vieille et immense comète tueuse de planètes se dirigeant vers la Terre pour rameuter du monde en salles ? Alors qu’il jouait déjà le rôle principal dans le film de science-fiction "Geostorm" (2017) de Dean Devlin, et tandis qu’il retrouve ici le réalisateur Ric Roman Waugh après "Angel Has Fallen" (2019), Gerard Butler campe le personnage de John Garrity, un ingénieur spécialiste en bâtiment à qui la vit sourit, ou presque, étant donné que son couple bât de l’aile, lui qui a récemment trompé sa ravissante épouse Allison (Morena Baccarin), lesquels essaient alors de se rabibocher, notamment pour leur jeune fils Nathan, diabétique. John recevra alors un message du gouvernement américain, l’invitant à se rendre dans un sanctuaire, au Groenland, avec sa femme et son fils, tout comme de nombreux autres humains venus des quatre coins du globe, triés sur le volet pour leurs compétences, en vue de reconstruire un nouveau monde... Dévoué à protéger sa famille, alors qu’il est en train de pleuvoir des fragments d’une comète qui s’apprête à anéantir les trois-quarts de la Terre, et de tout ce qui y vit, John et les siens devront faire face à l’anarchie croissante qui gagne la rue...
Autant dire que "Greenland" ne fait pas dans la surenchère d’explosions et de scènes apocalyptiques (ce que son budget de production ne lui permettait pas), lui qui est bien centré autour d’une famille, filmant ainsi sa course contre la montre, effrénée, vers la sécurité promise, alors parsemée d’action, de rebondissements, et de visions apocalyptiques (quel ciel !). D’ailleurs, mari et femme devront redoubler d’efforts, et surtout se retrouver, pour face au chaos généralisé, et donc au danger qui, en présentiel, est bien plus humain qu’astronomique... En effet, au fur et à mesure des rencontres faites par les Garrity, le film met très bien en avant les comportements humains aussi égoïstes et insensés que solidaires, lesquels pourraient être conditionnés par la panique...
Ric Roman Waugh filme alors un récit où la tension est à son comble, les péripéties aussi rudes pour ses personnages que prévisibles pour le spectateur, et l’émotion au rendez-vous, même si par petitesse, et quasiment exclusive à la prestation de Morena Baccarin, même si Gerard Butler tombe quelque peu la carapace. Quant au rythme, le film n’en manque pas, lui qui se laisse regarder comme un pur moment pop-corn (attention, on remet le masque juste après !), ce qui nous avait (terriblement) manqué. Ainsi, on profite du spectacle offert, et forcément de la bande-originale, soutenue, qui va avec. Et bien qu’il ne déroge pas aux archétypes et stéréotypes du genre, "Greenland : le Dernier Refuge" ne file jamais du mauvais coton, et garde une ligne de conduite dans son écriture, dans le sens où l’objectif premier n’est jamais perdu de vue, sans s’éparpiller inutilement dans des sous-intrigues venant combler un vide. Non, ici, il faut avouer que l’ensemble se tient, certes sans aucune originalité, mais avec un certain savoir-faire.
Après avoir déjà vu tout ou presque dans le genre, ce film marque le retour dans les salles du blockbuster américain catégorisé « catastrophe », et qui plus est pas si mal que ça, ou en tout cas par rapport à sa mission, soit celle de divertir, sans trop de dommages collatéraux pour le spectateur. S’il n’est jamais impressionnant, voire assez économique dans ses effets, et repose sur des fondamentaux qu’il serait temps de dépoussiérer, ce nouveau film, avec un Gerard Butler plus intimiste que d’habitude, peut se vanter d’avoir osé pointer le bout de son nez durant cette période assez sombre. Et rien que pour ça, on l’en remercie ! Bref, ne vous privez pas, car le cinéma, c’est aussi ça !