➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 09 mai 2018
Signe(s) particulier(s) :
– première fois que l’acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain Stanley Tucci réalise un biopic, bien que ce film n’en soit pas un à proprement parler, étant donné que son film se focalise sur une courte période de la vie d’Alberto Giacometti, tout en y intégrant plusieurs éléments de sa vie afin d’en ressortir finalement une sorte de condensé ;
– fan de ce maître d’art, Stanley Tucci s’est inspiré du livre "A Giacometti Portrait", justement écrit par James Lord, qui raconte notamment le processus de création du portrait de Lord par Giacometti, ayant pris dix-huit longues séances suite au perfectionniste tourmenté de son artiste.
Résumé : Paris, 1964, Alberto Giacometti, un des plus grands maîtres de l’art du XXème siècle, invite son ami, l’écrivain américain James Lord, à poser pour un portrait. Flatté et intrigué, James accepte. Cela ne devait prendre que quelques jours mais c’était sans compter sur le perfectionnisme et l’exigence du processus artistique de Giacometti…
La critique
Pour son nouveau film en tant que réalisateur, Stanley Tucci nous partage son intérêt pour l’artiste Alberto Giacometti, et plus globalement pour le processus de création d’une œuvre ancrée dans un environnement bien définit. Ici, Tucci ne nous parle pas uniquement de la création du célèbre portrait de James Lord par Giacometti, mais aussi de sa personnalité, quelque peu torturée (comme celle de tout artiste qui se respecte), de ses conquêtes amoureuses, et de son grain de folie tellement nécessaire à son équilibre de vie.
"Final Portrait" joue sur deux tableaux, en commençant par l’introspection au niveau du processus de création de l’artiste, et le grandiloquent venant appuyer l’aspect sentimental et psychologique du monsieur. Stanley Tucci livre un film honnête et passionné envers cet artiste peu commun, reconnu pour ses nombreux portraits caractérisés par l’absence de décor, les couleurs sombres de sa palette, et l’attitude figée du modèle, venant ainsi contraster l’abondance de retouches au niveau du visage, comme se fut le cas à de très nombreuses reprises lors de la création du portrait de son ami James Lord, tel que nous le montre le film.
Porté par un Geoffrey Rush pratiquement indissociable de l’artiste, le film peine tout de même à cacher un scénario redondant, lié aux différentes séances de travail de Giacometti, retranscrites ici à l’image, dans son atelier. En parlant de lieu, les décors du film retranscrivent avec perfection les caractéristiques de son art, mais aussi le cadre spatio-temporel dans lequel les événements se sont situés, dans le Paris de l’année 1964, rue Hippolyte-Maindron, dans un studio miteux, mais non-représentatif de la fortune (à l’époque) de l’artiste.
Lien vers la critique de Cinécure
Bande-annonce (en VO non sous-titrée)