Deuxième film de Campillo [après le très surprenant Les revenants (qui a été à la base de la série éponyme)] qui nous entraine dans le milieu de jeunes venant de pays de l’Est (Ukraine, etc.).

Le film débute par une dizaine de minutes dans un style quasi documentaire à la gare de l’Est. On y découvre des jeunes gens de 12/13 ans à 20/25 ans, désoeuvrés en attente de mauvais coups ou d’un plan tarifé avec un homo en drague.

Là, justement, Daniel (Olivier Rabourdin), la cinquantaine, drague dans la gare et a le regard attiré par Marek (Kirill Emelyanov, jeune acteur talentueux de 22 ans). Ils se parlent ou plutôt tentent de se parler/comprendre (car la barrière des langues sera présente durant le film - les échanges en langues de l’Est ne sont pas sous-titrés en français... mais bien en anglais... du moins pour le screener que j’ai visionné) et fixent un rendez-vous dans l’appartement de Daniel pour le lendemain à 18h00 et pour 50 euros...

Le lendemain, à 18h00, on sonne à la porte...
et c’est un gamin de 12/14 ans qui se présente comme Marek en disant que ce n’est pas bien de draguer un mineur... puis qui ira ouvrir la porte à d’autres jeunes de l’Est, dont leur boss, Daniil Vorobyov (très bon également dans ce rôle de chef de bande, retors)... Là, les choses iront mal : pas une violence physique, mais plutôt psychologique. Pendant plus de 20 minutes - de film - Daniel va assister impuissant à l’envahissement de son appartement - y compris par Marek qui sera même tabassé par le Boss ! - puis le dépouillement de celui-ci. On le voit ensuite dans son appartement quasi vide...

Le surlendemain, on sonne à la porte et... c’est le jeune Marek qui vient chez Daniel... toujours avec l’incompréhension des langues... pour sa passe et ses 50 euros.
Il reviendra à plusieurs reprises et une relation va naître et se développer entre Daniel et Marek.

Plus loin dans le film Daniel ne voudra plus de Marek pour le sexe... mais va développer des sentiments paternels pour lui...

Mais en tout cela, il faut compter sur la bande de ces jeunes de l’Est, sur leurs magouilles, le contrôle des leurs (y compris en gardant leurs papiers).

Certaines scènes, non pas celles de relations sexuelles, mais celles d’impuissance (dans l’appartement) ou de prises de pouvoir et de contraintes au sein même des bandes de jeunes, sont éprouvantes.
Le film aborde - parfois sans concessions - des situations difficiles, celles de :

• - jeunes qui viennent de l’Est et plus généralement de nulle part, sans ressources et qui en deviennent prédateurs et piégés dans des milieux douteux jusqu’à devoir se prostituer sous le contrôle des leurs ;
• - gays qui vivent une solitude affective et sexuelle (même riches comme Daniel ici) ;
• - la prostitution homosexuelle