Synopsis : Philippe Mars est un père de famille divorcé et cadre dans une entreprise d’informatique, qui se sent à la fois coincé dans la routine métro-boulot-dodo et dépassé par le monde qui l’entoure : que ce soit sa fille ainée exagérément ambitieuse, son fils cadet qui a décidé de devenir végétarien, son ex-femme journaliste sur une télé d’info, son chat, sa soeur artiste peintre, son vieux voisin resté coincé dans les années Giscard, ses parents morts dans un accident de voiture, ou son patron faussement cool… tous ont l’air de s’être ligués pour lui compliquer la vie. Et lorsque débarque Jérôme, un collègue de travail à la folie contagieuse, la vie de Philippe va devenir définitivement ingérable.
Acteurs : François Damiens, Vincent Macaigne, Veerle Baetens, Lea Drucker, Michel Aumont.
Le synopsis officiel du film nous dévoile quasiment toute l’intrigue du film dont l’essentiel ne tient pas dans le suspens, mais dans la confrontation de plusieurs façons de vivre et d’habiter le monde. Présenté comme une comédie, on peut y voir une comédie dramatique, ou mieux, comme le dit le réalisateur, une "comédie existentielle". De Dominik Moll, c’est surtout Harry, un ami qui vous veut du bien que l’on retiendra. Certes il y a eu Intimité (que nous n’avons jamais vu et dont le DVD est introuvable), Lemming, Le moine qui a déçu et Tunnel l’adaptation franco-anglaise de la série danoise Broen, mais c’est Harry qui a marqué les esprits.
C’est un tout autre genre que l’on retrouve dans ces aventures de Monsieur Mars qui sont de l’ordre de la comédie, quel que soit l’adjectif qu’on y appose. Une comédie avec François Damiens ? Avouons que c’est curieusement dans le registre dramatique que notre compatriote excelle alors que nous l’avons découvert, notamment, dans ses fameuses caméras cachées où il plaçait ses interlocuteurs dans des situations difficiles. Très curieusement c’est cela qui est revenu à la mémoire durant le film ! Pendant la projection, j’avais l’impression que, a contrario, Monsieur Mars, ou plutôt François Damiens était la victime de ses propres gags. C’est que sans nier le fil conducteur d’aventures, c’est surtout l’accumulation des mésaventures qui scande le film. Et lorsque l’on croit que c’est terminé, que l’on est arrivé au sommet, un élément perturbateur vient s’ajouter. Il faudra donc dépasser cette première impression pour y découvrir des éléments qui mènent à la réflexion et dépassent la pure comédie.
Ainsi, l’air de rien, et de pas y toucher avec cette histoire d’un homme qui ne peut pas dire non, nous découvrons sa relation avec son ex-épouse, avec ses deux enfants, avec son patron qui offre des bonbons à son personnel, avec un collègue complètement à la masse (Vincent Macaigne) et celle qu’il croit pouvoir devenir sa petite amie (Veerle Baetens). Ajoutons à cela un voisin fan de Giscard d’Estaing, un promeneur de chien qui le laisse se laisser aller sur le trottoir, etc. Il y a aussi des rêves, où notre héros est en dialogue avec ses parents décédés et qui sont là-haut, quelque part et ne peuvent pas intervenir. Ceux-ci rapetissent après chacune de leurs apparitions. A noter aussi la question du végétarisme, largement abordée dans le film. Trop d’ailleurs pour qu’il s’agisse d’un simple gag. Le réalisateur reconnaît lui-même que cette question l’interpelle même s’il ne franchit pas le pas tout en étant attentif à cette question de notre rapport à la nourriture animale et aux animaux en général.
En résumé, la succession de gags risque de dérouter le spectateur des questions posées par le film. Qu’il n’hésite donc pas à se laisser interroger par les questions qu’il soulève.
Bande-annonce :