➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 07 février 2018
Signe(s) particulier(s) :
- nouvelle production des studios Aardman, à qui l’on doit notamment les aventures de "Wallace et Gromit", "Chicken Run" ou "Shaun le Mouton" ;
- troisième long métrage du réalisateur Nick Park, oscarisé à quatre reprises, dont trois fois pour des courts métrages.
Résumé : Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre. L’histoire d’un homme des cavernes courageux, Doug, et de son meilleur ami Crochon, qui s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi.
La critique
On vous passe d’emblée les explications sur la stop-motion, cette technique d’animation dans laquelle s’illustre les studios Aardman (au même titre que les studios Laïka), et qui donne l’illusion de voir des objets animés prendre vie, dont particulièrement des personnages réalisés entièrement en pâte à modeler. "Cro Man", c’est donc le nouveau petit bébé de l’écurie britannique dont Nick Park est l’un des principaux représentants, lui à qui l’on doit notamment l’oscarisé "Wallace et Gromit : le Mystère du Lapin-garou" (2005). Et c’est lui qui réalise aujourd’hui, pour notre plus grand plaisir, cette aventure située à la frontière entre l’Age de Pierre et l’Age de Bronze.
Nous voilà emmenés sur les futures terres actuelles de Manchester, à proximité d’un cratère formé par une météorite tombée à l’époque de la préhistoire, dans lequel une vallée y a alors élu domicile, et où vivent Dug et ses amis Hommes de Cro-Magnon. D’ailleurs, c’est à leurs ancêtres que l’on doit l’invention du football, suite à la forme des débris de l’astéroïde tombé jadis sur leurs terres. Malheureusement, pour Dug et sa tribu, l’héritage sportif ne leur a pas été transmis, eux qui se contentent de croire que les dessins laissés par leurs ancêtres (sur des pierres) représentent des scènes de chasses, à travers desquelles la certaine forme ronde serait l’appât... Pourtant, Lord Nooth, un conquérant venu tout droit du Bronze, ne leur laissera pas le choix que d’affronter son équipe de foot pour un match (pré)historique, au péril pour Dug et co. de perdre leur vallée s’ils venaient à s’incliner, et ainsi devoir travailler au fond des mines, pour en extraire, à vie, du bronze. Mais c’est sans compter sur l’entraide et le travail d’équipe que Dug, Crochon et leurs amis tenteront l’impossible, eux qui ne savent même pas courir après un lapin (pas crétin)...
Comme à son habitude, Nick Park réalise un film enjolivé d’une énorme créativité en termes de détails humoristiques et de clins d’œil qui font mouche. Ainsi, le film nous permet notamment de découvrir, au rythme de son récit, l’ancêtre du rasoir électrique actuel, ou encore celui du message vocal. C’est d’autant plus riche qu’il le fait de manière anodine, nous régalant ainsi de cet aspect technologique bienvenu. Dans cette optique d’allusions à notre ère, le scénario se voit aussi doté d’un thème sportif inspiré à merveille par un duo de scénaristes (très) motivés. Face au "Real Bronzio" ou au "Cro-Manchester United", en passant par des expressions de la langue française qui prennent ici tout leurs sens, on s’assoit volontiers. Aussi, l’humour de situation est toujours au rendez-vous, assurément british, et pas bête pour un sou. Ce dernier appuie là où il faut, et n’a pas peur de détourner les choses dans l’absurde pour en rigoler, mais toujours avec classe.