Synopsis : Spin-off de la série Rocky. Adonis Johnson Creed n’a pas connu son père, le célèbre boxeur Apollo Creed, décédé peu de temps avant sa naissance. Le jeune homme se rend à Philadelphie, sur le lieu où son père à jadis affronté Rocky Balboa. Se découvrant également des aptitudes pour la boxe anglaise, Adonis est coaché par Rocky Balboa.
Acteurs : Sylvester Stallone, Michael B. Jordan, Tessa Thompson, Graham McTavish, Wood Harris.
Il me faut faire un aveu : quoique cinéphile, je n’ai vu aucun film de la saga Rocky. Honte sur moi, probablement ? Bien plus, surcroît de boulot en fin d’année, j’ai lu trop rapidement l’invitation presse, confondant même le synopsis de deux films. J’allais donc voir Creed comme un biopic. Dès le début, tout me confortait dans cette méprise, à commencer les images d’enfance d’Adonis, les dates qui apparaissaient à l’écran et ensuite, la fiche descriptive des boxeurs, leur nombre de combats et de victoire... Jusqu’à l’apparition de Stallone, pas encore présenté comme "Rocky". Ce n’est que plus tard que je fais un lien en pensant dans un premier temps : mais Rocky, c’est une histoire vraie ! Ensuite : comment peut-on alors traiter d’événements de fin 2015 ?
C’est donc préciser ainsi, par ce préambule qui me met la honte, que j’ai abordé Creed innocent comme l’agneau qui vient de naître ! Au final, alors même que je n’y connais rien en boxe, j’ai découvert un film, certes typiquement américain, avec ses quasi-clichés de rédemption, d’opposition entre ceux qui ont les moyens, tel Adonis qui vi(vai)t dans une luxueuse maison et n’est donc pas obligé de faire de la boxe, contrairement aux autres qui viennent de la rue. Mais deux choses sont remarquables. Pour le néophyte que je suis, les combats sont bien filmés et l’on prend conscience que cela nécessité beaucoup de travail pour filmer les plans larges et les plans rapprochés et en faire une véritable chorégraphie. Ensuite, c’est le jeu tout en nuances de Stallone qui frappe le spectateur, à tel point que certains prédisent un Oscar du meilleur second rôle ! C’est un "Rocky" fragile tout en intériorité qu’il nous est donné de voir et de découvrir comme mentor d’Adonis (Michael B. Jordan, déjà vu, notamment dans Fruitvale Station). Rocky, en regardant le jeune Jonshon Creed, se découvre lui-même, voit son passé. Mais en même temps, il ouvre un avenir à son jeune protégé. L’héritage ne sera pas perdu, mais transmis à un autre. Il ne s’agira pas de reproduire l’oeuvre de celui qui apparaît comme une figure paternelle, prenant place de celui qu’il n’a quasiment pas connu, mais de transmettre en l’intégrant à sa propre compétence, son potentiel, hérité lui de son père physique. Un futur s’ouvre devant lui, après un combat en douze rounds qui termine le film.