Synopsis BIFFF : Colorado, 1887. Une diligence est brutalement arrêtée par Calhoun, un solitaire dingue du bang bang qui a crevé un sabot en territoire hostile. Après quelques politesses échangées à propos d’éventuels trous de balles, le ténébreux cowboy rejoint les autres passagers qui commencent à trouver le fameux mythe du Far West un peu saumâtre… Et cette amère impression va se confirmer douloureusement lors de l’arrêt au restoroute de l’époque, où notre troupe de voyageurs va retrouver le cuistot ses boyaux à l’air. Grizzly ou blaireau vorace ? Malheureusement, ils n’ont même pas le temps d’en débattre, car deux frères hors-la-loi – qui traînaient leurs guêtres de tireurs sadiques dans le coin – se sentent d’humeur taquine avec ces voyageurs paniqués. Seul Calhoun garde ses sous-vêtements au sec, trop occupé à mater le coup de patte qui a éventré le défunt cuistot. Bah oui : ça lui rappelle étrangement une légende locale, le yee naaldlooshi, variante apache du loup-garou. C’est alors qu’un des passagers lance cette terrible phrase, alors que la nuit est en train de tomber : ” c’est moi ou c’est la pleine lune qui nous rend si nerveux ? “
Présentation BIFFF : Dire que cela faisait près de 50 ans qu’on n’avait plus tourné de western au Royaume-Uni ! Enfin, western !?, Jeremy Wooding s’est surtout amusé à pervertir le genre en y introduisant un loup-garou affamé, joué par le géant Ian Whyte (AVP, Prometheus, Solomon Kane) ; au menu de cette comédie horrifique, on retrouve notamment Shaun Dooley (Eden Lake), George Blagden (The Philosophers) et une lune bien rouge…
Acteurs : Anna Skellern, Corey Johnson, Rafaella Degruttola, Shaun Doolly
Hou, hou, hou ! Un film bien surprenant, présenté par son réalisateur qui nous a signalé qu’il avait tourné ce western atypique en Angleterre dans un "vrai" "décor", à savoir un "village" où se retrouvent des personnes qui veulent passer le WE dans une ambiance typiquement Ouest américain du XIXe siècle.
Alors là, ce décor n’est pas mal, éclairé par la lune rouge (là les spectateurs hurlent comme des loups !). En revanche, côté forêt, c’est plutôt celle de Sherwood (voire du bois de la Cambre !) que de l’Ouest américain. Dommage parce que pour les parties dans les bois, cela manque de crédibilité.
On peut distinguer trois sections dans le film : la présentation des personnages et de l’intrigue, le huis clos dans l’auberge entre les "mauvais" et les "bons", la résolution du conflit. Il s’agit donc d’un film horrifique ou plutôt d’une comédie horrifique. Hélas si on voit assez peu le monstre (un énorme loup-garou) joué par Ian Whyte... on voit encore moins celui-ci. Heureusement ses 2m15 arrivent à rendre compte de la taille du monstre et celui-ci est construit à l’ancienne et fait peu, voire pas ?, appel à des effets spéciaux. Lorsque l’on a vu le monstre, il fait (beaucoup) moins peur et il est plus impressionnant dans le calme de la nuit sous la pleine lune (rouge).
Sur fond de légendes indiennes, nous découvrons des personnages typiques et typés, dont l’un crache constamment (il n’y a pas de crachoir dans le saloon !) et d’autres ont des secrets plus ou moins gardés. L’un d’entre eux, héros du film qui se distingue par sa compassion pour son canasson blanc, semble avoir fait un pacte avec le diable pour être un tireur d’élite et pouvoir se venger de méchants qui ont trucidé ses proches. Malheureusement, nous avons peu l’occasion de le voir tirer, même s’il a un d’argent pour le faire (on comprendra en voyant le film !). Le film, tel que nous le découvrons laisse augurer une suite dont ce "héros" (solitaire !) pourrait bien être le fil conducteur. D’autant que l’on entend à la fin une possible autre bête dans les bois, en quête de chair fraiche.
Autant dire que le public était chauffé à bloc et que nous avons eu une ambiance et des réactions hyper chaleureuses du public. C’est là que l’on découvre vraiment cet esprit du BIFFF où les anciens transmettent le flambeau de leurs traditions aux nouveaux arrivés... sur fond de hurlements de loups et au clair de lune !
(*) Ce qui suit ne vaut pas pour le film en lui-même mais pour la projection dans le cadre du BIFFF.
De nouveau, un regret au niveau des sous-titres pas vraiment synchrones : en avance, en retard, pas toujours au rendez-vous ! J’ai l’impression que ce phénomène est bien plus présent et désagréable que l’an dernier. C’est le prix probablement inévitable à payer pour qu’un festival puisse proposer de tels films : ce sont des bénévoles qui assurent le sous-titrage et qui gèrent leur passage en salle. Autrement le coût serait impayable !