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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Steven Caple Jr.
Creed II
Sortie le 9 janvier 2019
Article mis en ligne le 23 janvier 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • huitième film issu de la saga « Rocky » faisant suite à « Creed : l’Héritage de Rocky Balboa » (2016) de Ryan Coogler, cette fois-ci réalisé par Steven Caple Jr., qui signe ici son second long métrage après « The Land » (2016) ;
  • c’est le boxeur germano-roumain Florian « Big Nasty » Munteanu (1m95 pour 106 kilos) qui a obtenu le rôle de Viktor Drago, le fils d’Ivan Drago (Dolph Lundgren), qui n’est autre que l’antagoniste principal de « Rocky 4 » (1985) ;
  • tandis qu’il devait initialement réaliser cette suite (Ryan Coogler étant occupé sur « Black Panther »), pour finalement la co-écrire et la co-produire, Sylvester Stallone a annoncé le 28 novembre dernier sur Instagram qu’il ne reprendra (sans doute) plus son rôle iconique de Rocky Balboa, lequel incarnera également une dernière fois au cinéma John Rambo dans « Rambo V : Last Blood » (de Adrian Grunberg), à voir en septembre prochain dans les salles.

Résumé : La vie est devenue un numéro d’équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l’enjeu du combat est d’autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu’il n’y a rien de plus important que les valeurs familiales.

La critique de Julien

Il y a trois ans, Rocky Balboa revenait dans le nostalgique, émouvant et dès lors étonnant spin-off « Creed », dans lequel l’iconique champion de boxe, toujours interprété par Sylvester Stallone, avait accepté d’entraîner et de transmettre ses savoirs et valeurs à Adonis Johnson, le fils de son ami Apollo Creed, décédé sur le ring sous l’avalanche d’uppercuts et de directs d’Ivan Drago, dans « Rocky 4 », avant que Rocky ne vienne venger sa mort sur le ring, en affrontant Drago, chez lui, à Moscou. La suite, on la connaît, et c’est d’ailleurs ce qui motive le scénario de cette suite directe. Ayant valu à Sly le Golden Globes du Meilleur acteur dans un second rôle dans un film dramatique, « Creed » offrait un second souffle à la saga, et proposait de découvrir la relève assurée à la légende de Rocky, au travers d’une histoire touchante, pleine de transmission, et filmée avec toute la virtuosité de son jeune réalisateur, notamment lors des scènes de combats, totalement immersives. Parti avec un autre super-héros (aux allures de panthères), Ryan Coogler laisse ici sa place à Steven Caple Jr. lequel garde pourtant un œil sur le projet, mais en tant que producteur délégué. Mais est-ce vraiment un handicap ?

Trois ans après le match contre le champion du monde qui l’a fait connaître du public, Adonis Creed (portant maintenant le nom de son père) devient champion du monde dans la catégorie « poids lourds ». Vainqueur, et Rocky guéri, Adonis s’apprête à faire sa demande au mariage à Bianca, tandis que d’autres belles nouvelles viennent frapper à la porte des amoureux. Mais c’est sans compter sur le retour d’Ivan Drago, accompagné de son fils, Viktor, venu défier le poulain de Rocky. Drago voit ce match comme une revanche, mais baignée par l’humiliation, lui qui a tout perdu suite à sa défaite face à Rocky et perdu toute sa dignité devant le regard de son épouse, et de son pays...

De sa mise en scène classique, au scénario mécanique et bourré de tiques et de clins d’œil à la saga, en passant par des scènes de combats dont on ressent toute la violence et la rage au ventre, cette suite est bien plus efficace qu’elle n’est originale, tandis que l’on retrouve l’ensemble des personnages ayant fait le sel de la précédente histoire. Alors que « Creed » mettait majoritairement l’accent sur la maladie de Rocky comme balance dramatique au parcours initiatique d’Adonis, ce film propose plusieurs contrepoids scénaristiques de taille, donnant ainsi de la profondeur au récit, dont en prime l’arrivée impromptue dans la vie du jeune champion de l’assassin de son père, venu le défier par l’intermédiaire de son fils, lequel a été entraîné toute sa vie à tuer, à briser. Alors que tout lui souris, Adonis, rongé par des images épouvantables autour de la mort de son père (qu’il n’a pas connu) et un sentiment de devoir, aura besoin de ce match pour se sentir en phase avec lui-même, malgré les réticences de son mentor, lequel refusera dans un premier temps de l’entraîner. Situé au cœur de cette histoire, c’est véritablement ce propos qui portera ce nouvel épisode sur le ring, et verra briller les valeurs installées préalablement dans la saga de boxe, tandis que Rocky, lui, essaiera vaille que vaille de trouver la force et le courage de renouer avec sa famille...

Toujours aussi complices et fraternels, Michael N. Jordan et Sylvester Stallone excellent dans leurs rôles, le premier dans la peau d’un champion en proie à des doutes, et le second dans celle d’une légende de la boxe, d’un entraîneur expérimenté, et surtout d’un conseiller sur la vie, et l’importance de la famille. Et Stallone n’a à vrai dire plus jamais aussi bon que dans ce personnage, fragile, bourré d’humanité, à la voix caverneuse reconnaissable parmi mille. Le duo nous offre ici une belle relation, à la fois développée et authentique.

S’il divertit « Creed 2 » n’échappe pas aux carcans du film de boxe. De l’erreur de parcours et la mise au K.O sur le ring, à la longue convalescence suivie du long entraînement bodybuildé en vue de la revanche (à grand renfort d’une bande-originale urbaine), sans oublier le célèbre combat final, on a déjà vu ça au moins huit fois. Entre nous, ce n’est pas pour ce schéma recyclé que l’on apprécie ce film, mais bien pour son emballage global, et l’inexorable lumière qui s’en dégage. Si elle n’atteint pas la grandeur de « Creed », la réalisation de Steven Caple Jr. n’est donc pas à plaindre, et permet de poursuivre sur sa belle lancée les portes ouvertes par son prédécesseur. Certes, on a sincèrement l’impression que la recette commence à se réchauffer, mais la psychologie des personnages aide à garder le cap, même si l’on n’est, bien entendu, pas dans un film d’auteur. Qu’importe, on se laisse encore une fois prendre au jeu.

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CREED II - Bande Annonce Officielle 2 (VF) - Michael B. Jordan / Sylvester Stallone - YouTube


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