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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Eric Barbier
Zodi et Téhu, Frères du Désert
Sortie du film le 08 février 2023
Article mis en ligne le 13 février 2023

par Julien Brnl

Genre : Aventure, film familial

Durée : 105’

Acteurs : Alexandra Lamy, Yassir Drief, Youssef Hajdi, Said Bey, Pierre Hancisse...

Synopsis :
Zodi, un jeune nomade berbère de 12 ans, découvre dans le désert un bébé dromadaire orphelin. Il le recueille, le nourrit, le baptise Téhu et devient son meilleur ami. Zodi apprend par une vétérinaire, Julia, que Téhu est un coureur exceptionnel et qu’il peut rapporter beaucoup d’argent à sa tribu. Mais les qualités de son jeune dromadaire suscitent la convoitise de Tarek, le braconnier de la région. Pour éviter que Téhu ne soit vendu, Zodi décide alors de s’enfuir et de traverser le Sahara. C’est pendant ce voyage que Zodi affrontera Tarek, survivra à une tempête de sable et traversera la mer de sel avec pour ultime objectif d’inscrire Téhu à la plus grande course de dromadaires au monde à Abu Dhabi. Avec l’aide de Julia, Zodi va se démener pour réaliser son rêve, faire de Téhu un champion et sauver sa tribu.

La critique de Julien

Après son adaptation du roman homonyme de Gaël Faye, « Petit Pays » (2020), lequel revenait sur le génocide des Tutsis au Rwanda, ainsi que celle du roman autobiographique « La Promesse de l’aube » (2017) de Romain Gary, le cinéaste français Eric Barbier s’empare cette fois-ci d’un scénario original de Jennifer Devoldère, duquel il est tombé amoureux, tout en ayant vu des courses de dromadaires à Abu Dhabi. Tel que nous l’apprend son synopsis (qui est à peu de choses près le scénario du film), « Zodi et Téhu, Frères du Désert » voit son intrigue suivre un jeune berbère nomade (Yassir Drief) se lier d’amitié avec un dromadaire orphelin, ayant vu sa maman se faire massacrer par un braconnier (Youssef Hajdi). Surnommé Téhu, l’animal, en plus de la particularité d’avoir un pelage blanc et une tache noire sur le côté de sa tête, a des talents de coureur ! L’occasion peut-être, pour Zodi, de gagner une célèbre course de dromadaires, aux Émirats Arabes Unis, laquelle pourrait lui ramener beaucoup d’argent, et dès lors lui permettre de sauver sa tribu, en achetant des dromadaires, elle qui a vu tous les siens être abattus. Avec l’aide d’une vétérinaire de passage (Alexandra Lamy), ce dernier se lancera au sein d’une improbable aventure de tous les dangers, au travers des paysages arides et des regs du Sahara, ainsi que des convoitises...

Aventure familiale XXL dans la pure tradition du cinéma français, « Zodi et Téhu » a (au moins) pour lui la singularité de mettre en scène une discipline qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma, à savoir les courses de dromadaires, tout comme il est assez surprenant de voir évoluer une histoire entre un humain et un tel animal, loin des standards habituels. Mais le film d’Éric Barbier emprunte pourtant un chemin des plus convenus dans sa narration, très manichéenne dans ses représentations, tandis que son montage encaisse quelques lourdes ruptures de rythme donnant l’impression de voir plusieurs films en un. C’est donc dans sa manière de raconter cette histoire tournée à plus de 80% au Maroc (et faisant d’ailleurs croire à un détour à Abu Dhabi) que cette épopée exotique et onirique ne sort jamais du cadre, sans grande surprise à la clef, si ce n’est peut-être quelques effets spéciaux assez étranges (surtout lors des premières démonstrations du dromadaire). « Zodi et Téhu » joue, de plus, la carte de l’émotion forcée, à l’image des blatèrements dudit dromadaire entendus à des moments censés la susciter, notamment lors de la séparation de Téhu avec sa maman, ou encore lors des au revoir entre lui et Zodi. On doute ainsi que ces cris soient naturels, et donc rajoutés ici en post-production. Qu’à cela ne tienne, les (grands-)parents et leurs (petits-)enfants seront émus des improbables péripéties vécues par ces « frères du désert », tandis que le jeune bruxellois Yassir Drief s’en sort très bien face à l’animal, et touche par sa sensibilité, au contraire d’Alexandre Lamy, très secondaire dans son rôle, assez tremplin pour le bon déroulé de l’intrigue. Mais cette traversée à vol d’oiseau de l’Afrique septentrionale portée par une bande-originale pop écrite et chantée par Mika n’en a bien que pour ses deux personnages principaux, tout comme le commentateur de la course finale, s’extasiant devant la prouesse du dromadaire (« Mémorable ! », « Jamais vu ! », « Époustouflant ! »), lequel démarre en plus après ses adversaires, supportant mal d’être entouré des siens, jusqu’à rencontrer une jeune chamelle... Il ne manquait plus que ça !



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