Signe(s) particulier(s) :

• le jeune acteur sénégalais Lionel Basse, donnant la réplique à Omar Sy, a été sélectionné parmi six-cents enfants, lequel a notamment plu au réalisateur par sa voix authentique ;
• film dédié à Jacques Godeau et Demba Sy, les pères respectifs du réalisateur Philippe Godeau et d’Omar Sy ;
• troisième long métrage de Philippe Godeau, avant tout producteur, distributeur, et dirigeant de la société Pan Européenne.

Résumé : Depuis son village au nord du Sénégal, Yao est un jeune garçon de 13 ans prêt à tout pour rencontrer son héros : Seydou Tall, un célèbre acteur français. Invité à Dakar pour promouvoir son nouveau livre, ce dernier se rend dans son pays d’origine pour la première fois. Pour réaliser son rêve, le jeune Yao organise sa fugue et brave 387 kilomètres en solitaire jusqu’à la capitale. Touché par cet enfant, l’acteur décide de fuir ses obligations et de le raccompagner chez lui. Mais sur les routes poussiéreuses et incertaines du Sénégal, Seydou comprend qu’en roulant vers le village de l’enfant, il roule aussi vers ses racines.

La critique de Julien

Philippe Godeau emmène Omar Sy sur ses origines familiales dans « YAO », lui qui est fils d’un ouvrier sénégalais et d’une mère d’origine mauritanienne. Dans cette fiction, l’humoriste et acteur récompensé du César du meilleur acteur le 24 février 2012 pour sa prestation dans « Intouchables » interprète Seydou Tall, un célèbre acteur (d’origine sénégalaise donc), alors invité à Dakar pour promouvoir son livre. Séparé, et père d’un enfant dont il n’a pas pu beaucoup s’occuper, Seydou souhaitait alors partir avec ce dernier dans ce pays, sauf que son ex-compagne en a décidé autrement... Il y fera alors la rencontre de Yao, un jeune fan ayant parcouru près de quatre-cents kilomètres en solitaire pour avoir la chance de recevoir un autographe de son idole... Intrigué par le courage et la personnalité solaire du petit, Seydou choisira de ne pas suivre le programme promotionnel auquel il était destiné, mais plutôt de raccompagner le petit chez lui, sous le soleil et sur routes sableuses du pays...

Pour un film qui se veut traiter de la paternité et des origines, « YAO » passe à côté du tire. Alors que le duo traverse le pays en Peugeot, les deux compagnons de route apprendront à se connaître l’un l’autre. Le plus jeune, tout d’abord, réalisera son rêve, après avoir pris des risques pour y arriver, tandis que le second se retrouvera quelque peu dans cet enfant et son histoire, tandis qu’il lui fera également ouvrir les yeux sur l’importance de la famille, de prendre le temps, de renouer avec soi-même, autrement dit des choses essentielles que nous offre la vie.

Malheureusement, ce road-movie est trop peu écrit pour lui permettre d’approfondir ses questions, tandis que la mise en scène est d’un mécanisme et d’une lenteur déconcertants.

Fait de sourires, de dialogues anodins et de rencontres faut-il croire inspirantes, le périple de ce père est en plus bien trop improbable pour tenir la distance. Certes, l’intention y est, mais la manière est beaucoup trop artificielle pour convaincre.
Alors que le film mêle fiction et élément de réalité, la photographie et les décors successifs sont sans doute ce qu’il y a de plus naturel dans ce film, sans oublier la prestation du jeune Lionel Basse, avec son irrésistible accent, et sa bonne bouille. De son côté, Omar Sy est d’une belle sobriété, mais semble aussi profondément vide que son personnage.