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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Simon Kinberg
X-Men Movies : Dark Phoenix
Sortie le 5 juin 2019
Article mis en ligne le 11 juin 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • douzième film de la franchise « X-Men », faisant chronologiquement suite à « X-Men : le Commencement » (2011) de Matthew Vaughn, « X-Men : Days of Future Past » (2014) et à « X-Men : Apocalypse » (2016), tous deux de Bryan Singer ;
  • suite au rachat de la 20th Century Fox par The Walt Disney Company, le film a dû être repensé en cours de route comme l’ultime volet de la saga lancée en 2000, étant donné que les mutants vont être, dans un futur plus ou moins proche, intégrés au Marvel Cinematic Universe, et ainsi avoir droit à un reboot ;
  • le film était initialement prévu pour le 31 octobre 2018 dans les salles belges, avant d’être annoncé pour mars 2018, puis repoussé au 13 février 2019, prenant ainsi la place des « Nouveaux Mutants » (repoussé tout d’abord en août 2019, puis au 01 avril 2020). Sauf que le lendemain de la sortie de la bande-annonce de « Dark Phoenix », la date de sortie du film a été repoussée une énième fois, pour atterrir cette fois-ci le 05 juin 2019, prenant ainsi la place de « Gambit », repoussé quant à lui en mars 2020, puis tout simplement annulé par le planning des futures productions de Disney jusqu’en 2027...

Résumé : Dans cet ultime volet, les X-MEN affrontent leur ennemi le plus puissant, Jean Grey, l’une des leurs.
Au cours d’une mission de sauvetage dans l’espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men.

La critique de Julien

S’il s’en passe des choses sur la planète people, il s’en passe des vertes et des pas mûres sur celle des « X-Men » depuis le rachat en mars dernier du catalogue de la Fox par Disney. Et le premier à en pâtir, c’est bien le douzième et nouveau film de la franchise, intitulé « Dark Phoenix », centré sur le personnage de Jean Grey, « le phénix noir », d’après un scénario inspiré du personnage scénarisé par Stan Lee, dessiné par Jack Kirby, et apparu pour la première fois dans le comic book « Uncanny X-Men #1 » en septembre 1963.

Révélée au grand public en 2011 grâce à son rôle de Sansa Stark dans la série d’HBO « Game of Thrones », c’est l’actrice Sophie Turner qu’il l’incarne ici, telle qu’elle l’avait déjà jouée dans « Apocalypse », le précédent épisode de la franchise, tandis qu’elle était jouée par Famke Janssen dans la première trilogie, ainsi que dans « Wolverine : le Combat de l’Immortel » (2013) et le temps d’un caméo dans « X-Men : Days of Future Past » (2014) de Bryan Singer.

Ayant connu moult retards et reshoots imposés par Disney, la genèse de cet épisode a été on ne peut plus compliquée, étant donné notamment la ressemblance entre le personnage en question et une certaine « Captain Marvel », que les mutants seraient à même de rencontrer peut-être un jour...

D’ailleurs, le scénariste et réalisateur du film Simon Kinberg (scénariste et producteurs d’autres films de la saga, lequel passe pour la première fois ici derrière la caméra) n’a pas caché d’avoir totalement réécrit la fin du film, tandis que les deux actrices principales expliquent quant à elles que le scénario a été carrément réécrit sur le tournage...

Alors que l’on attend toujours « Les Nouveaux Mutants » de John Boone prévu pour avril 2020, lui qui était censé être le dernier film des « X-Men » (tandis qu’on ignore dès lors comment ils vont réussir à l’incruster dans l’univers Marvel et ses futures connections), le patron de Marvel, Kevin Feige, a annoncé en avril dernier prendre son temps pour introduire les « X-Men » dans le MCU (ce dernier étant en train de préparer sa Phase IV). Malheureusement pour « Dark Phoenix », il ne reste aujourd’hui plus grand chose de sa forme initiale, ni même suffisamment de cendres pour en renaître.

Impossible de regarder « Dark Phoenix » sans s’y voir une œuvre désabusée, à laquelle il manque cruellement une âme. S’il est un divertissement efficace car sans temps-morts, le film de Simon Kinberg accuse le coup d’un grand nombre de retouches. Dès lors, le film n’offre, à notre plus grand regret, aucun moment de climax digne d’un film « X-Men », et se regarde avec un rythme monotone dans sa narration. Il est évident que le résultat final n’illustre pas un projet pensé de a à z. Même les scènes d’action ne sont jamais vraiment impressionnantes, ni inventives, abusant excessivement en plus de ralentis. C’est pour dire... Mais le plus décevant étant sans doute l’écriture...

Rien n’est plus pertinent qu’une réplique de Magneto (Michael Fassbender) envers le Professeur Xavier (James McAvoy), lequel lui dit alors que plus personne n’écoute son beau discours, lequel se répète en effet incessamment... Cependant, le segment consacré à ce personnage emblématique est le plus intéressant du film, sa position étant ici remise en question envers les « X-Men », qui ne portent d’ailleurs pas pour rien la première lettre de son prénom. De part ce dont il a essayé de protéger Jean Grey, avant qu’elle ne le découvre en faisant d’énormes dégâts, et d’autre part par l’envie de départ de Mystique (Jennifer Lawrence) de la troupe pour diverses raisons, les erreurs de Charles Xavier seront ici pointées du doigt. Malheureusement, ce pivot scénaristique pertinent ne trouve pas ici une résonance aboutie, lequel est balayé par un pardon, et rattrapé par la force du discours du Professeur X, clef prévisible de sortie de Jean Grey de sa folie incontrôlable et dévastatrice, elle qui a absorbé une mystérieuse force cosmique lors d’une mission sauvetage dans l’espace, laquelle était alors convoitée par Vuk (Jessica Chastain), la chef de la race extraterrestre métamorphe D’Bari... Et on ne va pas plaidoyer ici du rôle figuratif de la talentueuse actrice, qui doit sans doute se mordre les doigts d’avoir accepté ce rôle, rendu finalement si peu approfondi, ni très expressif, ni menaçant, elle qui avait jusque-là refusé de jouer dans d’autres films de super-héros...

Malgré ses ambitions plus sombres, et ses envies de traiter davantage la psychologie de ses personnages, tout comme de jouer sur l’émotion, « Dark Phoenix » peine à atteindre ses objectifs, la faute à un casting fatigué (excepté pour Sophie Turner, qui s’en sort comme elle peut), mais surtout suite au rouleau compresseur amorcé par le rachat de son studio par Disney, et ses futurs plans.



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