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CINECURE
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Gurinder Chadha
Viceroys House
Sortie le 12 juillet 2017
Article mis en ligne le 15 juin 2017

par Charles De Clercq

Synopsis : Mars 1947. Après 300 ans de domination anglaise, le Palais du Vice-Roi à Delhi ouvre ses portes une dernière fois pour accueillir en grande pompe Lord Mountbatten et sa famille. Petit-fils de la reine d’Angleterre et nommé dernier Vice-Roi des Indes, « Dickie » Mountbatten devra préparer le pays à l’indépendance. Mais la tâche s’avérera bien plus ardue que prévu. Après d’âpres négociations avec Nehru, Gandhi et Jinnah, perturbées par de violents conflits religieux, il n’aura d’autre choix que d’entériner la partition des Indes et la création d’un nouvel état, le Pakistan. Dans le même temps, Jeet et Aalia, deux jeunes Indiens au service du Palais et que la religion oppose, subiront ces évènements et auront à choisir entre leur amour et leur attachement à leurs communautés. La décision de Lord Mountbatten va provoquer l’un des plus grands déplacements de population de l’Histoire et ses conséquences se font encore ressentir aujourd’hui.

Le film de Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham) se déroule en 1947 en Inde alors que le Royaume-Uni doit rendre le pays à son peuple. Hugh Bonneville et Gillian Anderson jouent Lord Mountbatten et sa femme. Michael Gambon et Om Puri figurent également à l’affiche. Tourné à Jaipur, le film a été scénarisé par Gurinder Chadha, Paul Mayeda Verges et Moira Buffini.

Viceroy’s House était le siège du gouvernement britannique à Dehli. En 1947, pendant 6 mois, Lord Mountbatten assure le rôle du dernier Vice-roi, en charge de la préparation de l’indépendance. Mountbatten vivait au deuxième étage avec sa femme et sa fille pendant que leurs serviteurs, 500 Hindous, Musulmans et Sikks vivaient au rez-de-chaussée.

Acteurs : Gillian Anderson, Hugh Bonneville, Michael Gambon, Manish Dayal, Huma Qureshi, Simon Callow, Om Puri.

Nous avons vu un film « flamboyant » et un mélodrame ! Mais pas un mélodrame flamboyant, comme savait si bien les réaliser Douglas Sirk. Le film est « historique », concerne un très grand pays, mais se cantonne quasi exclusivement entre les murs d’un grand palais (le plus grand du monde semble-t-il) et se déploie sur deux étages, le bas et le haut, images d’une classification des humains, à la fois typique de l’Inde, mais, ajoutant un étage à l’édifice, celui de la classe supérieure britannique occupant le pays depuis trois siècles. La tension se fait sentir entre eux et les habitants de l’Inde, mais également chez ceux-ci, pour faire court, entre sikhs, hindous et musulmans.

Nous vivons les six derniers mois avant la « Partition ». La violence est majoritairement hors champ et ne sera exprimée, finalement... qu’au générique du film qui signale le nombre de morts et de déplacés qui se comptent en millions. Le plus grand déplacement de l’histoire humaine. Mais ce générique lui-même précise qu’il veut faire mémoire, d’une personne, d’une famille bien précise dont la réalisatrice est la petite-fille. Cela vient à point nommé et, en même temps, empêche le critique de l’être et le somme à la bienveillance. Il serait politiquement incorrect de trop insister sur les aspects humains du film et l’humain derrière le critique ne peut que s’incliner respectueusement devant une telle tragédie, celle qui a divisé le pays entre notre Inde actuelle et le Pakistan (pour faire court - et le synopsis explicite ci-dessus est encore très caricatural par rapport à la réalité des faits). Partition qui a encore d’incommensurables conséquences aujourd’hui sur l’échiquier politique mondial. Et avant la partition, il y a l’occupation coloniale et beaucoup d’autres ailleurs dans le monde dont nous payons encore aujourd’hui le prix (et probablement pour longtemps encore). Raisons donc pour lesquelles il faut voir ce film par devoir de mémoire.

Ceci écrit, il faut reconnaître que Viceroys House en « jette » tant dans les décors que dans la figuration (avec un nombre impressionnant de figurants). Nous ne savons trop dire ce qu’il en est de la réalité historique et du rôle (piégé) qu’a dû jouer Lord Mountbatten. En tout cas, cela ne se résume pas en deux heures. D’autant que s’ajoute ici une trame très sentimentale et mélodramatique qui ferait de l’histoire un mini et mauvais Docteur Zhivago. C’est qu’il y a une intrigue amoureuse entre un Hindou et une musulmane qui fera chavirer les cœurs et pleurer dans les chaumières. Nous comprenons que cette romance improbable est, semble-t-il, vouée à l’échec permettra de « vendre » le film et de plaire au public... il n’empêche que celle-ci fait un peut « too much » et vient casser ou fragiliser l’édifice, à tout le moins le ternir. Ceci écrit, il est probable que cet « intime » de deux êtres soit un miroir, un répondant de l’« extime » de ce que vivent les différentes composantes du peuple.

Malgré les réserves, nous conseillons la vision du film tout et mettons en valeur le jeu des acteurs qui ajoutent une densité dramatique au récit, tout en montrant que des Anglais ont encore le beau rôle, « puisque l’histoire est écrite par les vainqueurs ».

Bande-annonce :

Viceroy’s House : Trailer HD VO st bil
Viceroy’s House : Trailer HD VO st bil

Mars 1947. Après 300 ans de domination anglaise, le Palais du Vice-Roi à Delhi ouvre ses portes une dernière fois pour accueillir en grande pompe Lord Mountbatten et sa famille. Petit-fils de la reine...
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