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CINECURE
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Samuel Tilman
Une part d’ombre
Sortie le 7 mars 2018
Article mis en ligne le 31 janvier 2018

par Charles De Clercq

Synopsis : David est un jeune père de famille comblé : une femme qu’il aime, deux jeunes enfants adorables, une bande de potes soudée avec laquelle ils partent en vacances en tribu. Mais au retour de leur dernier séjour dans les Vosges, David est interrogé par la police dans le cadre d’un meurtre. Rapidement, l’enquête établit que David, sous des dehors irréprochables, n’avait pas une vie aussi lisse que ce qu’il prétendait. Même si Noël, son meilleur ami et Marco, son avocat, le soutiennent sans conditions, le doute se propage et des clans se forment.

Acteurs : Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Myriem Akheddiou, Christophe Paou, Baptiste Lalieu, Yoann Blanc, Erika Sainte.

Ce film avait été projeté au Festival d’Arras en novembre 2017 [1]. Une part d’ombre avait été projeté auparavant au FIFF de Namur, en octobre 2010 [2]. Après avoir découvert fin 2016 l’article de Nicolas Gilson consacré à sa rencontre avec le réalisateur Samuel Tilman lors du tournage d’Une part d’ombre, nous entrions en séance sans appréhension, mais aussi, probablement, avec beaucoup (trop) d’attentes.

A la sortie de salle, l’impression était plutôt mitigée ! C’est que ce premier long métrage de fiction du (entre autres) scénariste de Ça rend heureux de Joachim Lafosse (2006) nous est apparu être plus de l’ordre du téléfilm que d’un vrai film de cinéma. Nous y avons même vu l’équivalent d’un pilote de série TV. Nous avons bien saisi où le film et le réalisateur veulent ou semble nous vouloir mener, à savoir la question du doute. En l’occurrence, celle d’une bande d’amis très soudée qui commence à douter et à se fissurer lorsqu’un l’un d’eux (se) révèle avoir une vie moins limpide que l’on croyait. Ce sont les doutes de son épouse, mais aussi ceux de la police et ceux du spectateur qui hésitera dans son interprétation de l’intrigue. Il aura envie de prendre fait et cause pour David et pensera, à certains moments, à l’acharnement et aux dérives de Jagten (La chasse, 2012) de Thomas Vinterberg.

L’intrigue fera apparaître peu à peu des choses qui étaient cachées, tues, parfois partagées par certains protagonistes qui amènera une majorité d’entre eux à (se) dire « s’il a pu nous cacher cela, il a bien pu commettre ce crime ». David et un de ses amis vont alors se mettre en quête de la vérité ou du moins d’un témoin qui aurait assisté aux faits, ressemble très fort à David et pourrait peut-être être l’assassin. Toutes choses qui se mêleront à l’enquête policière et ensuite à un procès d’Assises où il sera défendu par un de ses amis avocat (on comprendra que le procès se déroule bien plus vite que dans la vie réelle et cela pour les besoins de l’intrigue). Comme l’on sait, aux Assises, c’est aussi la question du doute qui doit, normalement bénéficier à la personne accusée. De cela, nous vous laissons seuls juges (c’est le cas de l’écrire ici) pour ne pas « spoiler » même si le fait d’être coupable (et de quoi le cas échéant) est second (mais pas secondaire) par rapport aux réactions dans la société et l’entourage de la personne incriminée, soupçonnée (David en l’occurrence). Par ailleurs, à l’image d’une série télévisée dont nous ne nous souvenons plus du titre, les dernières images du film montrent ce qui s’est « réellement » passé, occasion pour le spectateur de découvrir la « réalité » et son rapport à la « vérité » judiciaire !

Tout cela était donc très prometteur. Malheureusement, le jeu des acteurs n’est pas toujours à la hauteur de ce que l’on peut attendre, prix à payer probablement pour un film belgo-belge (pas annoncé en sortie publique en France à ce jour) mais aussi au jeu inégal de Baptiste Lalieu dans ce qui semble être le premier rôle au cinéma du musicien mieux connu sous le nom de Saule. Toutefois c’est surtout la construction du récit qui pose problème. De nombreuses ellipses empêchent de rentrer pleinement dans l’histoire (en particulier du point de vue de l’enquête policière) et des images récurrentes de jogging dans les bois ponctuent le film sans que l’on comprenne bien que ce sont majoritairement des souvenirs de David (en tout cas c’est ce que nous croyons comprendre à la fin du film).



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