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Mélissa Drigeard
Tout Nous Sourit
Sortie du film le 20 octobre 2021
Article mis en ligne le 25 octobre 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 101’

Acteurs : Elsa Zylberstein, Stéphane De Groodt, Guy Marchand, Anne Benoît, Karidja Touré, Émilie Caen...

Synopsis : :
Tout sourit à Audrey et Jérôme, du moins en apparence. Le temps d’un week-end, ils partent chacun de leur côté avec leurs amants respectifs. Sauf qu’ils ont la même idée : aller dans leur maison de campagne… Quand ils se retrouvent nez à nez, c’est l’explosion. Une comédie familiale… ou presque !

La critique de Julien

Initialement prévu pour le mois d’avril 2020, avant de subir le sort d’une pandémie mondiale et de voir sa date de sortir repoussée à de nombreuses reprises, « Tout Nous Sourit » se dévoile enfin dans nos salles, lui qui est précédé d’une réputation venue de l’Alpe D’Huez 2020, où il a remporté les prix d’interprétation, remis à Elsa Zylberstein et à Stéphane de Groodt, ainsi que le prix du Jury. Pour sa seconde réalisation après « Jamais le Premier Soir » (2014), l’actrice, réalisatrice et scénariste française Mélissa Drigeard s’attaque ici à la famille, dysfonctionnelle dans son cas, laquelle va alors se retrouver autour du patriarche, malade (Guy Marchand), par un concours de circonstance plutôt imprévu... En effet, Audrey (Elza Zylberstein) et Jérôme (Stéphane de Groodt) ont eu la même idée, sans le savoir encore, de se rendre chacun de leur côté avec leur amant respectif dans la (grande) maison familiale des grands-parents, située à la campagne. Ils auront alors la curieuse surprise de tomber les... uns sur les autres (!), en train de batifoler... Évidemment, les parents d’Audrey y pointeront le bout de leur nez, tandis qu’il en sera de même pour les enfants du couple, venu y fumer de la MDMA entres amis... Bref, une réunion de famille fortuite et improvisée (à laquelle on ne croît pas du tout), où les infidélités inassumées seront percées à jour, mais tues face au grand-père, lequel n’imaginait pas que la vie lui ferait un tel cadeau, soit celui de passer un moment avec ses enfants, et petits-enfants...

Après une ouverture dans une ambiance très quotidienne, la comédie de Mélissa Drigeart prend ensuite des allures de vaudeville, avant de suivre un chemin plus tragicomique et, va-t-on oser dire, plus authentique. Sauf que son film nous rabâche toujours les mêmes idées autour de la famille, et de la vie, alors que l’on a tendance à minimiser notre chance, et notamment celle d’être en bonne santé, nous qui passons la majorité du temps à nous plaindre, et de ce que la vie a à nous offrir de beau, même si elle n’est pas toujours évidente. Et pour ce couple, c’est en l’occurrence trop tard, elle qui a décidé de se venger sur eux. Le titre du film fait ainsi référence à tout ce qu’on réussit dans la vie, mais qu’on a tendance à oublier. Pas étonnant en effet que les deux personnages principaux, surfaits (Zylberstein en petite célébrité qui se sent regardée à nouveau, et de Groodt flatté qu’une charmante demoiselle s’intéresse à lui) s’éloignent du principal pour se consacrer à leur petite personne, pour vivre une vie superficielle, sans que l’on ne comprenne finalement ce qui les a amené là où ils en sont arrivés...

On sauve l’honneur des scénaristes (Brigeard et Vincent Juillet, déjà aux crédits de la première réalisation de cette dernière) d’avoir voulu pimenter ces (re)trouvailles familiales sans pour autant chercher à tout excuser à ces protagonistes, ni à leur faire faire machine arrière dans leur vie, face à leurs choix déjà entrepris. Mais on comprend très vite où veut en venir ce scénario, bien-pensant, sans être le meilleur élève dans son domaine (ce qui joue en sa faveur). Malheureusement, « Tout Nous Sourit » tourne vite en rond (dans ladite maison), et se promène dans la campagne pour finalement ne rien n’apporter de nouveau ou de marquant à cette thérapie de couple et de famille, quelque peu poussive et maladroitement mélancolique, alors sauvée par la présence des bienveillants grands-parents, joués avec tendresse et émotion par Guy Marchand et Anne Benoit.



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