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CINECURE
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Joseph Kosinski
Top Gun : Maverick
Sortie du film le 25 mai 2022
Article mis en ligne le 1er juin 2022

par Julien Brnl

Genre : Action

Durée : 131’

Acteurs : Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly, Jon Hamm, Ed Harris, Glen Powell, Val Kilmer...

Synopsis :
Après plus de trente ans de service comme l’un des meilleurs aviateurs de la Marine, Pete « Maverick » Mitchell tente toujours de repousser les limites en tant que pilote d’essai. Lorsqu’il se retrouve à former un détachement de diplômés de Top Gun pour une mission spéciale, Maverick rencontre le Lieutenant Bradley Bradshaw, alias « Rooster », le fils de son défunt ami « Goose », le Lieutenant Nick Bradshaw. Son intégration dans Top Gun et sa rencontre avec Rooster le forcent à se confronter aux fantômes de son passé.

La critique de Julien

On n’y croyait pas. Et pourtant, si, ça y est... « Take My Breath Away » ! Trente-six après « Top Gun », le producteur Jerry Bruckheimer et Tom Cruise (pour ne citer qu’eux) l’ont fait, soit donner suite à ce classique parmi les classiques, que tout le monde connaît (au moins de nom), et que les plus de trente ans ont, sans doute, tous vu, lui qui a propulsé la carrière du célèbre acteur iconique du cinéma d’action. Tourné en 2018, mais repoussé depuis près de trois ans pour les raisons que l’on connaît tous, « Top Gun : Maverick » permet ainsi de retrouver Tom Cruise dans la peau de Peter « Maverick » Mitchell, lequel a, d’une part, mûri et forcément vieilli (mais physiquement pas trop), et d’autre part continué de voler, après avoir quitté sa fonction d’instructeur à Top Gun, soit l’United States Navy Fighter Weapons School, formant des instructeurs spécialisés en combat aérien de l’aéronavale américaine. Devenu pilote d’essai pour un projet d’aviation hypersonique de l’US Navy, le Capitaine de vaisseau Maverick se retrouvera alors menacé par les drones de combat (voués à remplacer les pilotes de combats aériens), puis renvoyé pour faute grave, en cherchant à prouver qu’il pouvait voler plus vite que les drones. Pourtant, dans l’absolu, ce dernier sera convoqué à la base aéronavale de North Island pour devenir l’instructeur les meilleurs pilotes d’élite de Top Gun, afin d’accomplir une mission à haut risque, pour laquelle ils ne sont pas encore prêts. Réclamé par son ami et ancien pilote rival, l’amiral Tom « Iceman » Kazansky (Val Kilmer), devenu le commandant de la Flotte U.S. du Pacifique, ces jeunes pilotes comptent cependant parmi eux le Lieutenant Bradley « Rooster » Bradshaw (Miles Teller), c’est-à-dire le fils de son défunt meilleur ami et navigateur Nick « Goose » Bradshaw (Anthony Edwards dans le premier film). En plus de ne pas se sentir à sa place (mais n’ayant pas le choix que de l’accepter au risque d’être dorénavant interdit de vol), ce rôle le confrontera autant à des fantômes du passé qu’à de lourds choix qu’il faudra assumer...

Dès le générique d’ouverture, on comprend d’emblée que cette suite est destinée aux fans de « Top Gun », de Tom Cruise, ainsi et surtout qu’aux nostalgiques des films d’action typés « années 80 ». « Maverick » n’aura donc de cesse de rendre hommage à son supérieur, bien qu’il lui soit justement supérieur en termes de qualité. Mais que les néophytes se rassurent : des flash-back, des photos épinglées et des dialogues les aideront à facilement reconstituer le puzzle. En même temps, il ne faut pas être diplômé pour rapidement résumer le film le 1986, loin d’être un chef-d’œuvre du cinéma, ce que ne prétend pas non plus être sa suite. Cependant, avec du recul (près de quarante ans !), mais également avec la réputation et le savoir-faire de Tom Cruise, l’évolution de la technologie, ou encore un scénario, certes téléphoné, mais totalement efficace, « Top Gun : Maverick » nous fait grimper au septième ciel, quitte à nous mettre les larmes aux yeux...

Furtif et rodé, le film de Joseph Kosinski (« Oblivion », « Tron : l’Héritage ») nous en met en effet plein la vue, surtout avec ses scènes de vol absolument saisissantes et impressionnantes, bien que Tom et ses camarades de jeu n’aient pas eu l’autorisation de piloter des F-18. Cependant, Kosinski (en grand amateur de vitesse) a pu tourner à bord de tels engins, pilotés alors par des soldats spécialement entraînés pour les diriger. L’immersion est alors totale, et les effets spéciaux assez bluffants de réalisme. La longue séquence finale, haletante, et en apothéose de l’entraînement auquel on a assisté, est d’ailleurs un pur moment de cinéma qui ravira ses amoureux ; soit ce pourquoi le public se rend en salles. Pour du spectacle ! Et quel spectacle ! Et dans un tout autre genre (plutôt naturaliste), le film nous offre une nouvelle séance - culte - de football américain aux règles particulières, sur la plage, avec des torse-nu aux muscles saillants, cependant intégrée ici dans la mission de Peter « Maverick » Mitchell, lui qui doit, dans un premier temps, créer un esprit d’équipe. De quoi permettre aussi à beaucoup de personnes de se rincer l’œil autrement, sans grands effets de cinéma, mais beaucoup de sport (en amont) !

D’un point de vue de son scénario, « Top Gun : Maverick » ne brille certainement pas par son originalité, et laisse place à une intrigue dont on comprend rapidement les principes et finalités, avec ses thèmes récurrents (héroïsme, filiation, honneur, etc.) dans le genre. Mais il se dégage bien quelque chose de ces multiples retrouvailles : de l’émotion. D’une part, la confrontation entre Maverick et le fils de son regretté ami Goose s’avère être la pierre angulaire du film, tandis que le premier, ne parvenant pas à décrocher, y retrouvera une ancienne petite amie, Penny Benjamin, jouée par la sublime Jennifer Connelly. Or, autant dire que leur magnifique duo, et dès lors leur idylle ravivée, fonctionne à merveille, en plus d’être parfaitement amenée, et incarnée. Bref, on fond littéralement pour leur histoire. Le film prend donc le temps d’installer ses personnages, et de faire évoluer des enjeux émotionnels plus ou moins forts entre eux, quitte à nous prendre également par les sentiments, lesquels nous emportent définitivement par une bande-originale aux petits oignons, composée par Harold Faltermeyer (déjà à l’œuvre sur le premier film), Hans Zimmer et Lady Gaga, laquelle est d’ailleurs la coauteure et l’interprète de la chanson originale du film « Hold my Hand », succédant ainsi au titre du groupe Berlin. On palpite alors sur notre siège de cinéma devant l’avion de chasse qu’est « Top Gun : Maverick ». L’humour s’invite également ici, avec quelques sourires ravageurs échangés entre les personnages, tandis que le film réserve quelques situations cocasses venant appuyer ou contrebalancer la personnalité ou les discours de personnages emblématiques de cette suite, eux qui parviennent à exister, et cela même face à Tom Cruise. On pense notamment à Monica Barbaro, Miles Teller, Lewis Pullman, Glen Powell, et surtout à Val Kilmer, dont le caméo et le traitement de son personnage touchent, surtout quand on sait que l’acteur est atteint d’un cancer du larynx, lui qui ne sait donc plus s’exprimer oralement.

Si on n’attendait, au départ, pas de suite au film du regretté Tony Scott, force est de constater que « Top Gun : Maverick » est un projet cinématographique de haut vol, largement au-dessus du niveau de son vieux prédécesseur. Qu’à cela ne tienne, le métrage est un hommage actualisé au film qui a bercé l’enfance de nombreux spectateurs et cinéphiles, et qui a fait découvrir aux yeux du monde son acteur fétiche, Tom Cruise, sans doute ici au sommet de son art. Y’a pas à dire, mais il est fort, et même très fort, ce Tom. N’ayez donc pas peur d’embarquer à bord du cockpit ; vous en aurez pour votre argent avec ce film, à voir au cinéma !



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