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Les critiques de Julien Brnl
Thelma
Réalisateur : Joachim Trier
Article mis en ligne le 11 décembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 29 novembre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • c’est la première fois que le réalisateur utilise le format CinémaScope pour tourner l’un de ses films,
  • les crises psychogènes non épileptiques (ou CPNE) dont est victime le personnage principal du film existent bel et bien, mais n’ont rien de surnaturel ;
  • le film a été tourné dans le grand nord Norvégien, afin d’en capter toutes les émotions relatives à la froideur de ses décors naturels ;
  • pour élaborer son scénario, avec Eskil Vogt, Joachim Trier s’est beaucoup inspiré du cinéma d’horreur italien des années 70, ainsi que des œuvres de Stephen King.

Résumé : Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d’Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d’épilepsie d’une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l’intensité de ses sentiments pour Anja, qu’elle n’ose avouer - pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs...

La critique

Quel étrange et drôle d’oiseau que ce « Thelma », venu tout droit de Scandinavie, qui n’est autre qu’un nouveau film de genre au service d’un scénario expérimentant et audacieux, qui lorgne ici du côté de la symbolique, et du surnaturel.

Alors qu’elle vient de quitter la maison pour suivre des études à Oslo, Thelma est victime de crises psychogènes non-épileptiques (autrement dit des changements de comportement soudains, au laps de temps variables, et liés aux émotions), aggravés de psychokinésie (cette faculté de l’esprit d’agir directement sur la matière). En effet, alors qu’elle tombe amoureuse d’une jeune fille, son subconscient, et même plus, son corps, semblent capables de faire disparaître ses plus grandes craintes existentielles, et principalement le désir, (qu’elle refoule ici), se manifestant par des personnes de son entourage, qui disparaissent dès lors. Incapable de se maîtriser, Thelma cherchera alors à comprendre ce qui se passe, en remontant les pistes jusqu’à ses ascendances...

Dans la peau de Thelma, la jeune Eili Harboe fait preuve d’une grande maîtrise, malgré l’exigence physique de son rôle, et a notamment dû apprendre à simuler les convulsions et spasmes pour ses besoins.

Avec une mise en scène très soignée, d’une esthétique sombre et épurée, Joachim Trier nous emmène à la frontière du réel, en abordant des thèmes propres à l’adolescente, tel que la découverte de soi, de sa sexualité. On est plutôt clairement ici dans le film de genre, étant donné qu’il n’assume pas le côté scientifique de ses propos, mais s’en sert dans une intrigue qui prend un virage davantage fantastique, où le mysticisme et la religion prennent part. Cependant, le réalisateur n’use ici pas d’effets de genre à profusion pour installer son récit, mais le distille au travers du visuel du film, ainsi qu’à travers la psychologie de ses personnages. Ainsi, malgré ses attaches directes à l’irréel par ses biais opposés, le film laisse place au ressenti de ce corps en plein conflit.

D’un autre côté, le film peine à satisfaire pleinement son public, la faute à un scénario qui ne sait trop vers où il va, aux intentions floues et souvent ambiguës, et aux finitions manquantes. Force est de constater aussi que l’utilisation multiple de la symbolique n’est pas très utile quand on ne la maîtrise pas du côté du spectateur...

Bande-annonce :

Bande-annonce - THELMA de Joachim Trier
Découvrez la bande-annonce de THELMA de Joachim Trier, avec Eili Harboe, Kaya Wilkins, Ellen Dorrit Petersen et Henrik Rafaelsen.
En salle le 22 novembre 2017.
lepacte-distribution

Lien vers la critique de Cinécure



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