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CINECURE
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Lone Scherfig (2014)
The Riot Club
Sortie le 4 mars 2015
Article mis en ligne le 2 janvier 2015

par Charles De Clercq

Synopsis : À l’Université d’Oxford, tout le monde veut faire partie du « Riot Club » : une association hautement élitiste où les étudiants aristocratiques brillants et richissimes font leurs premiers pas pour devenir les futurs dirigeants du pays. Mais avant d’avoir les yeux du monde entier rivés sur eux, ces jeunes hommes veulent d’abord faire la bringue. D’ailleurs, le Riot Club est surtout réputé pour son comportement pervers et décadent.
Miles et Alistair sont tous deux d’excellents étudiants de première année, issus de familles privilégiées de la classe supérieure. Alistair, poussé par l’histoire familiale pleine de réussite, veut coûte que coûte faire partie de ce club exclusif. Miles est d’abord charmé par l’invitation et le statut social associé, mais le cœur n’y est pas vraiment.
Lors d’un festin décadent, la rivalité et la jalousie entre Miles et Alistair sont à leur paroxysme et les excès du Riot Club dégénèrent complètement.

Au départ, il y a la pièce Posh, de Laure Wade qui a fait ses débuts en 2010 au Royal Court Theatre de Londres, avec un succès immédiat de la part de la presse et du public.
Cette pièce sera adaptée au cinéma par Lone Scherfig, réalisatrice danoise. Le titre fait référence à l’association d’étudiants du même nom, une version fictionnalisée à peine déguisée de The Bullingdon Club. De par sa tradition séculaire faite de festins, de vandalisme et d’innombrables excès en tout genre, cette association hautement élitiste de l’Université d’Oxford a mauvaise réputation.

De nombreux anciens membres du Bullingdon Club ont percé dans l’élite politique et financière de la Grande-Bretagne, par exemple le Premier ministre britannique David Cameron, le bourgmestre de Londres Boris Johnson et le ministre des Finances George Osborne.

Bullingdon (Illustration ci-dessus, extraite du dossier presse). Le Bullingdon Club en 1987, avec David Cameron (rangée supérieure, deuxième en partant de la gauche) et Boris Johnson (assis, premier en partant de la droite).

Nous retrouvons dans The Riot Club de jeunes acteurs qui se mettent au service d’une œuvre très dérangeante (surtout pour ceux qui sont ici évoqués et convoqués au récit !) :

  • Natalie Dormer (Hunger Games) ;
  • Sam Clafin (Hunger Games, Love, Rosie, Les piliers de la terre) ;
  • Douglas Booth (Roméo et Juliette, Noé, Les piliers de la terre, Les grandes espérances)
  • Max Irons, fils de Jeremy (Le portrait de Dorian Gray, Les âmes vagabondes) ;
  • Holliday Grainger (Jane Eyre, Bel-Ami, De grandes espérances) ;
  • Ben Schnetzer (La voleuse de livres, Pride) ;
  • Sam Reid (Les voies du destin)
  • Freddie Fox (Parade’s End, Pride)
  • Josh 0’Connor (premier rôle d’un acteur qui semble avoir un fameux potentiel !)

Pourquoi dérangeante ? On aura lu le synopsis ci-dessus et les liens avec la pièce de théâtre et... la réalité ! C’est que derrière cette histoire d’un club anglais très huppé réservé à une dizaine de personnes sur deux mille universitaires, il y a de « vraies personnes », des membres riches, fortunés et bien nés, qui peuvent donc compter sur leurs titres, leur argent, leur famille, leurs connaissances pour faire n’importe quoi. Ici nous culminons dans le sordide de ce qui pourrait n’être qu’une guindaille étudiante qui tourne mal !

Outre les rites d’adhésion (on pense à ces baptêmes d’étudiants aujourd’hui controversés à cause des scandales) il y aura ce repas qui tournera au cauchemar pour l’aubergiste, pour ses clients et pour certains membres du Club eux-mêmes et pour l’amie de l’un d’entre eux ! Quel est le prix à payer pour faire partie de l’élite d’aujourd’hui et surtout de demain ? Peut-on tout se permettre au nom de l’argent et du pouvoir au mépris de toute dignité ? Dignité de l’autre et de soi ? On rira jaune en voyant ce film parce qu’il y a des scènes qui font rire mais il y a surtout des scènes qui font très mal dans le mépris manifesté par quelques (fils de) puissants de ce monde et que rendent si bien à l’écran ces jeunes acteurs !

Il ne faut pas manquer The Riot Club. La réalisatrice, qui s’inscrit dans l’école Dogme 95 - même si ce film ne s’en revendique pas - jette ici un regard acéré, cruel et mordant sur une certaine élite britannique. Celle qui fait le monde et fait rêver ! Celle qui prend des décisions pour la grandeur et le respect de l’humanité ! On pourra se dire que ce ne sont que péchés et erreurs de jeunesse. Mais il y a tant de blessures ! Regardez bien ! Levez le voile : derrière la fête, il y a du sang !



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