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CINECURE
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Brad Furman
The Infiltrator
Sortie le 14 septembre 2016
Article mis en ligne le 21 juillet 2016

par Charles De Clercq

Synopsis : Durant les années 80, l’agent de la DEA Robert Mazur utilise la fausse identité de Bob Musella pour devenir un membre crucial dans le blanchiment d’argent des cartels de la drogue. Cela le mènera à infiltrer les plus grands cartels de la planète et de découvrir l’opération de blanchiment d’argent pilotée par l’organisation de Pablo Escobar.

Acteurs : Bryan Cranston, Diane Kruger, John Leguizamo, Amy Ryan, Joseph Gilgun, Benjamin Bratt, Juliet Aubrey, Rubén Ochandiano, Saïd Taghmaoui, Olympia Dukakis.

Avant le film, il y a un livre autobiographique, écrit par Robert Mazur : « The Infiltrator. My Secret Life Inside the Dirty Banks Behind Pablo Escobar’s Medellin Cartel ». Pour la petite histoire, il se fait que l’on parle de ce livre dans un des épisodes de la série Breaking Bad, dans une conversation entre Walter et Walter Jr ! Et c’est justement Bryan Cranston qui est l’interprète de Walter dans cette série au succès incontesté. Et l’acteur est repris - sans son personnage - le dernier film de Brad Furman. Nous avions découvert et apprécié ce jeune réalisateur dans The Lincoln Lawyer (La défense Lincoln, 20211. Et il semblerait qu’il s’intéresse aussi au personnage de Pablo Escobar puisqu’il est en préproduction d’un film (à l’heure actuelle Untiltled Escobar Project).

Nous ne connaissions pas cet épisode véridique de la lutte des services américains contre le cartel d’Escobar et n’avions pas lu non plus le livre (pas traduit en français à l’heure actuelle). Le film de facture assez classique est construit comme un thriller dramatique. C’est qu’il mène de front l’infiltration de Robert Mazur dans le carter de la drogue sous le nom de Robert (Bob)Musella. Ce qui est intéressant, c’est l’approche des services policiers qui va attaquer le cartel par des moyens détournés (comme ce fut le cas pour Al Capone). Ici, plutôt que se jouer la voie « classique », s’intéresser aux réseaux de vente/distribution de la drogue, le point d’entrée sera le nerf de la guerre, l’argent. Ce seront donc les banques et les banquiers véreux et corrompus qui serviront d’hameçon pour entrer dans les réseaux. A part ceux qui connaissent l’histoire authentique, c’est avec plaisir que l’on voit le placement des pions, l’intelligence du piège construit par Mazur, son épouse, sa « fiancée » et dans lequel s’engouffreront ses nouveaux amis.

Difficile d’en dire plus pour ne pas déflorer le suspens, même si pour certains la fin est connue. D’ailleurs, l’important n’est pas là mais dans le jeu des relations et des amitiés entre les uns et les autres. Cette infiltration a dû prendre le temps de l’apprivoisement de l’amitié pour qu’elle soit crédible et efficace. Le film est l’occasion de nous présenter des acteurs crédibles (dont certains flippants, ainsi, par exemple, la tante de Robert !) au service du récit et l’on pourrait même penser que certaines situations sont too much pour être vraies. Outre les prestations de Bryan Cranston et Diane Kruger, impeccables) on retiendra aussi celle de l’acteur et musicien cubain, Yul Vazquez, dans le rôle de Javier Ospina dont on vous laisse découvrir les performances particulières ! A noter aussi qu’il arrive à certains moments que le personnage de « Walter » dans Breaking Bad arrivait parfois à « parasiter » celui de Bob Musella. C’est involontaire et lié au fait que le thème de la série et celui du film est lié à la drogue et aux cartels.

Du reste le film est intelligemment construit, arrive à tenir le spectateur en haleine sans esbroufe inutile au risque d’être parfois très sage et classique. Mais nous préférons cela à certaines surenchères dans les films d’action. Celui-ci atteint son but et on vous conseille de rester jusqu’au générique qui, comme souvent pour les films « véridiques », nous montre côte à côte acteurs et personnages historiques tout en nous donnant à connaître les peines qui leur ont été infligées et/ou ce qu’ils sont devenus. Le film jette aussi un regard particulièrement critique sur les banques sales et celle qui est ici en cause, la BCCI. Enfin, les plus jeunes découvriront un monde sans Internet, sans téléphones mobiles et le volume des rares téléphones sans fil. Pas de MP3... mais des enregistreurs à bandes. Eh, oui, nous sommes dans les années 80’ ! Et, malgré cela, il était possible de mener de bonnes enquêtes policières.



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