C’est un pur hasard qui fera se rencontrer Gordo (Joel Edgerton), Simon (Jason Bateman) et son épouse Robyn (Rebecca Hall). Ce couple vient habiter dans la région et y fait des courses pour aménager leur nouvelle demeure. Gordo est un individu qui semble bien insignifiant au point que Simon a bien des difficultés à se souvenir de lui. Peu à peu, Gordo va s’incruster dans la vie du couple selon un schéma assez classique. On n’est pas loin de penser à Harry un ami qui vous veut du bien, Borgman, Funny Games, à la différence que Gordo ne s’installe pas dans la demeure de Simon et Robyn et n’y fait que leur rendre des visites inopportunes en leur présence ou, plus souvent, lorsque seule l’épouse est au foyer. Quoique !

Gordo les invite même dans sa luxueuse demeure. Il serait séparé, mais doit s’absenter pour régler un litige avec son ex. Quoique ! Cet ami qui leur veut du bien leur offre plusieurs cadeaux. Ceux-ci semblent être offerts de bon cœur. Ainsi des Kois ! Quoique ! Quand ceux-ci sont retrouvés morts et que l’on ne retrouve plus le chien on finira par trouver l’ami et l’amitié bien douteux !

Mais tout cela est-il réel. Que se passe-t-il dans cette maison, la nuit par exemple. Et qu’en est-il du chien. Que sont ces messages envoyés par Gordo ? Tout ne vient-il pas, d’abord d’un surnom donné par Simon à Gordo lors de ses études ? Mais ces deux-là ne se sont-ils pas réconciliés sur la suggestion de l’épouse. Finalement, elle qui vole des médicaments et semble sortir d’une addiction importante, est-elle « bien dans sa tête ». Face à son mari si sûr de lui, si sûr de la promotion qui lui semble être due, si serein, n’est-elle pas le maillon faible ? Ou alors quel est le rôle du mari ? Qu’en est-il vraiment de sa relation avec l’ami qui leur fait tant de petits cadeaux (puisqu’à bien y regarder, ils ne sont pas vraiment luxueux ) ? Les conseils des amis, voisins et collègues seront-ils judicieux ? Quoi qu’il en soit, l’angoisse est présente et le spectateur averti se rendra compte que les références cinématographiques qu’il avait en tête n’étaient pas les meilleures et qu’il faudrait peut-être voir du côté de Cape Fear.

La dernière partie du film ouvre d’autres pistes qui, même si elles étaient largement pressenties par le spectateur averti, nous obligent à convertir notre regard. Qu’en est-il de ce passé qui est tu ? Qui est qui ? Qui a fait quoi ? Quelle est la véritable identité des protagonistes en présence ? Et lorsque l’on fait la fête pour une promotion qui paraît amplement méritée, qu’en est-il de celui qui vient gâcher la fête ? Il ne s’agit plus ici de toquer à la fenêtre, mais, carrément de la briser. Qui vient ainsi revendiquer ses droits et remettre en cause la probité de l’un des participants ? Et la surprise n’est-elle pas de découvrir l’identité et la personnalité des deux personnes concernées ? Et, dès lors d’ouvrir d’autres pistes ? Qu’est-ce qui au fil des mois portera du fruit dans la relation du couple ? Quel cadeau l’une peut faire à l’autre ? Mais si le passé a encore des incidences sur le présent, ne faut-il pas mener des investigations pour découvrir le cœur véritable de ceux que l’on rencontre sur la route et qui partagent votre vie ? Ne faut-il pas jeter un nouveau regard sur les uns et les autres ? Et lorsqu’un énième cadeau est offert, sorte de boîte de Pandore, contenant d’autres cadeaux en tiroirs qu’il faut voir et entendre pour relire un passé et une histoire récente ne sera-ce pas l’occasion de découvrir qu’en fait, tout se résumera en un seul cadeau The Gift qui ouvre à son tour d’insondables questions sur le sens de la vie et la paternité des choses, des conduites, des événements, terrifiant retour vers le passé !