Synopsis : Un groupe d’amis vivant dans une maison de retraite mettent au point une machine artisanale qui permet de mettre fin à la vie, afin d’aider un des leurs à apaiser ses souffrances. Des rumeurs commencent à se répandre sur l’existence de cette machine et ces artisans inventeurs doivent faire face à un dilemme émotionnel…

Acteurs : Ze’ev Revach, Ilan Dar, Levana Finkelstein, Hanna Rieber, Aliza Rosen.

Peut-on rire de tout et surtout rire de la mort ? Oui, plusieurs oui, après avoir vu ce film israélien, une comédie dramatique qui aborde avec tendresse et une certaine pudeur la question de l’euthanasie. Le thème avait déjà été abordé en 2013 par Valera Golino dans son film Miele.

Tout commence avec un coup de téléphone d’Elohim (Dieu) a une patiente d’une maison de repos. Elle est atteinte d’un cancer et « Dieu » (un des résidents en fait) lui conseille de prendre ses médicaments, car il n’y a pas (encore) de place pour elle au paradis ! Cet homme-là est septuagénaire (comme ses quatre amis) et est également un bricoleur. Sa femme manifeste les premiers troubles de la maladie d’Alzheimer...

Ces amis sont alors confrontés à la souffrance d’un des pensionnaires. L’un d’entre eux est docteur. Pourrait-il les aider à épargner la douleur en mettant en terme à l’existence ? En effet, ce médecin a beaucoup d’expérience : il a accompli ces actes à de multiples reprises... mais il s’avère qu’il s’agissait de chiens principalement, car s’il est docteur, c’est en médecine vétérinaire !

Il sait comment faire « techniquement »... mais pas « juridiquement ». Il s’agit donc de ne pas tomber sous le coup de la loi. Le seul moyen est de faire en sorte que la personne qui désire sa fin de vie puisse l’abréger elle-même. Notre bricoleur concevra donc une machine qui permettra d’introduire l’anesthésiant dans la perfusion et ensuite, une minute plus tard, le chlorure de potassium qui paralysera le cœur.

Et, oserais-je écrire : tout est bien qui finit bien : cela fonctionne. A tel point que d’autres demandes seront formulées. Ces amis doivent-ils y répondre ? Que faire si l’on vous harcèle et fait chanter ? Comment gérer cela ? Le film aborde donc ces questions en nous montrant ces amis dans l’exercice de ces euthanasies par machine interposée. On se doute bien qu’il y aura des péripéties en cours de route. Ainsi se posera pour le créateur de la fameuse machine (qui aura parfois des problèmes de fiabilité - à découvrir à l’écran !) une question existentielle : doit-il, peut-il l’utiliser sur son épouse ?

Le film aborde d’autres thèmes : la vie affective et sexuelle des personnes âgées : il est ici question notamment d’un couple homosexuel, dont l’un est littéralement dans le placard et ne souhaite pas quitter son épouse. La maladie d’Alzheimer est présente en toile de fond : les difficultés au quotidien, la tentative de suicide...

Les acteurs sont donc presque tous très âgés. Ils viennent essentiellement du milieu des séries télévisées et sont donc probablement très connus en Israël. Ils sont pour beaucoup dans l’émotion que suscite le film. Celui-ci aborde donc de front la question de l’euthanasie et semble être un plaidoyer pour celle-ci. Malgré l’humour, aucune caricature et je ne puis que conseiller la vision de ce long métrage. En effet, quelles que soient les positions éthiques des uns et des autres sur ce sujet, ce peut être l’occasion d’en débattre ensuite en famille ou avec des amis.