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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Tim Miller
Terminator : Dark Fate
Sortie du film le 23 octobre 2019
Article mis en ligne le 30 octobre 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • sixième long-métrage de la franchise « Terminator » réalisé par Tim Miller (« Deadpool »), faisant cependant table rase des trois derniers films, et se situant donc chronologiquement après « Terminator 2 : le Jugement Dernier » (1991), mais en 2022 ;
  • premier film de la franchise depuis « Terminator 2 » à impliquer le créateur de la franchise James Cameron, lequel a déclaré que ce film pourrait être le premier d’une nouvelle trilogie, à condition que « Dark Fate » rapporte assez d’argent... ;
  • Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger sont de retour dans leurs rôles respectifs de Sarah Connor et du « Terminator » T-800, 28 ans après.

Résumé : De nos jours à Mexico. Dani Ramos, 21 ans, travaille sur une chaîne de montage dans une usine automobile. Celle-ci voit sa vie bouleversée quand elle se retrouve soudainement confrontée à 2 inconnus : d’un côté Gabriel, une machine Terminator des plus évoluées, indestructible et protéiforme, un « Rev-9 », venue du futur pour la tuer ; de l’autre Grace, un super-soldat génétiquement augmenté, envoyée pour la protéger. Embarquées dans une haletante course-poursuite à travers la ville, Dani et Grace ne doivent leur salut qu’à l’intervention de la redoutable Sarah Connor, qui, avec l’aide d’une source mystérieuse, traque les Terminators depuis des décennies. Déterminées à rejoindre cet allié inconnu au Texas, elles se mettent en route, mais le Terminator Rev-9 les poursuit sans relâche, de même que la police, les drones et les patrouilles frontalières… L’enjeu est d’autant plus grand que sauver Dani, c’est sauver l’avenir de l’humanité.

La critique de Julien

Alors que la franchise « Rambo », vieille comme le monde, est revenue sans succès le mois dernier, c’est une autre machine de guerre cinématographique emblématique qui est revenue du passé pour tâter le chemin que pourrait lui réserver le futur, et ainsi brasser un gros paquet d’argent : « Terminator ». Surprise de taille : James Cameron chapeaute à nouveau le tout, lui qui était aux abonnés absents de la franchise depuis les deux premiers films, qu’il avait notamment réalisé. Et comme si « Terminator 3 : le Soulèvement des Machines » (2003), « Terminator Renaissance » (2009) et « Terminator Genisys » (2015) ne lui avaient pas plus, « Terminator : Dark Fate » ignore purement, et simplement, toutes ces suites. Autrement dit, nous voilà quelques années après « Le Jugement Dernier », soit en 2020.

Daniella « Dani » Ramos (Natalia Reyes), une Mexicaine vivant une vie tranquille avec son frère et leur père, se retrouvera alors traquée par un Terminator d’un nouveau genre, le « Rev-9 » (qui ne se combat pas, mais qui se fuit !), tandis qu’elle sera protégée par Grace (Mackenzie Davis), une humaine « augmentée », tous deux venus du futur. Elles seront rejointes par l’iconique Sarah Connor (Linda Hamilton), qui lutte toujours pour raison personnelle contre les Terminators depuis deux décennies, alors qu’elle reçoit des messages détaillant les arrivées de Terminators d’une source mystérieuse (on se demande bien qui c’est). Ensemble, elles vont devoir trouver qui est cet allié inconnu, et empêcher le « Rev-9 » (Gabriel Luna) de tuer Dani, elle dont l’avenir de l’humanité, comme il en fut le cas pour Sarah Connor et son fil, John.
« Terminator : Dark Fate » s’ouvre alors sur un flash-back qui nous annonce la couleur, datant de 1998, soit trois années après que Sarah Connor ait vaincu le T-1000 (Robert Patrick), et mis fin à l’intelligence artificielle malveillante Skynet. On y découvre ainsi la raison pour laquelle elle n’a depuis jamais arrêté de détruite les Terminators, et cela après avoir pourtant évité le « Jugement Dernier ». Et puis, commence une énorme course-poursuite méchamment rythmée, dans un film d’action efficace, mais qui s’aligne davantage qu’il innove, au contraire de ses prédécesseurs à l’époque.

Il faut bien avouer que le plaisir de retrouver Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger dans leurs rôles respectifs est un réel plaisir, qui devrait ainsi ravir les fans, tandis que les scénaristes ont réussi, mais sans grande originalité, à rejoindre leur destin au sein de cette prolongation de partie. L’actrice interprète alors une Sarah Connor « badass », plus furieuse et déterminée que jamais, tandis que l’ex-« gouvernator » offre un jeu plus ou moins en retenue face au mastodonte qu’il représente, dans le rôle de Carl, un T-800 ayant développé une conscience depuis sa dernière mission, alors rattrapé pas son passé, lequel va tenter de se racheter. Aussi, Mackenzie Davis est convaincante dans le rôle de cette humaine enrichie sur le plan cybernétique, prête à tout pour protéger une femme semblable à toute autre. Et pourtant...

Le personnage de Natalia Reyes est sans doute le moins réussi du film, étant donné notamment un deuil bâclé, une résistivité impressionnante (et forcément improbable), et une évolution de comportement et de présence trop rapide, elle qui passe de la pauvre victime à la guerrière prête à affronter seule son ennemi. Le « Rev-9 », quant à lui, est capable de se scinder en deux entités distinctes : un endosquelette surpuissant, et un extérieur mimétique en polyalliage, plus connu sous le nom de « T-1000 », soit un métamorphe android tueur. Campé par Gabriel Luna, ce robot, à la fois froid, sympathique et charmant (ce qui est par contre nouveau pour un tel robot), est plutôt réussi.

« Terminator : Dark Fate » nous offre alors un spectacle à gros budget très distrayant qui multiple les scènes d’action dans trois des quatre éléments (sur terre, dans les airs, dans l’eau, etc.), alors porté par un scénario qui se tient vis-à-vis de tout ce qui a déjà été vu et dit dans les deux précédents films, et parsemé de répliques assassines, notamment lors des retrouvailles des deux personnages emblématiques de la franchise. Par contre, cette histoire rappelle un peu trop le destin de l’un d’eux, ce qui prouve une nouvelle fois qu’Hollywood est à court de nouvelles idées. Dès lors, ce sixième (ou plutôt troisième) film de la saga peine à la réinventer, et donne ainsi l’impression de déjà vu. Peut-être est-il donc venu le moment de tourner la page, alors que deux suites pourraient pourtant suivre, à la condition que cet opus remporte le succès, ce qui est pour l’instant loin d’être garanti (sa sortie est prévue ce 01 novembre aux USA).

Est-ce donc là qu’un nouvel « hasta la vista, baby » ? Ça, c’est le futur qui nous le dira...



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