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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Claude Zidi Jr.
Ténor
Sortie du film le 04 mai 2022
Article mis en ligne le 24 mai 2022

par Julien Brnl

Genre : Comédie dramatique

Durée : 100’

Acteurs : Michèle Laroque, MB14, Guillaume Duhesme, Maéva El Aroussi, Samir Decazza, Marie Oppert, Louis de Lavignère, Roberto Alagna...

Synopsis :
Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.

La critique de Julien

« Ténor » fait partie de ces films dont on a tout compris rien qu’en observant son affiche. Lui (MB14), Antoine, jeune banlieusard parisien habillé en training, alors en train d’apprendre le chant lyrique, et elle, Madame Loyseau (Michèle Laroque), professeure de chant à l’Opéra de Paris, assise au piano, la main sur son ventre, laquelle va l’aider à trouver sa voix... Dans le monde de la musique au cinéma, on pense inévitablement ici au (mauvais) film « Au Bout des Doigts » (2018) de Ludovic Bernard, dans lequel une petite frappe influençable des banlieues (Jules Benchetrit), condamnée à quelques heures de travail d’intérêt général au Conservatoire National Supérieur de Musique (après un cambriolage ayant mal tourné), était alors repérée par le directeur de l’établissement (Lambert Wilson), décelant en lui un don inné pour jouer au piano, quitte à l’inscrire au concours national, et donc à l’inviter à suivre des cours pour y arriver. Et tout comme ce personnage, Antoine cache son talent à ses proches, lui qui étudie sans grande conviction la comptabilité et travaille comme livreur de sushis, tandis que son frère aîné, qui s’occupe de lui, n’a rien trouvé de mieux à faire que de s’adonner à des combats clandestins, soi-disant pour le bien de sa famille. Le jeune homme croisera alors la route d’une ancienne cantatrice et professeure de chant, avec qui le courant sera électrique, mais pour lesquels l’apprentissage sera mutuel...

Premier film en solo du réalisateur Claude Zidi Jr. après « Les Déguns » (2018) coréalisé avec Cyrille Droux, « Ténor » est une idée qui trotte depuis bien longtemps dans la tête du cinéaste français, lequel, après plusieurs réécritures, a également dû trouver le bon casting. Et c’est en regardant la cinquième saison d’un célèbre télécrochet du service public français qu’il a découvert le talent de Mohamed Belkhir, alias MB14, capable de raper, de chanter du lyrique, lui qui est également un excellent beatboxer, notamment grâce à l’utilisation d’un looper, soit un appareil électronique qui lui permet d’enregistrer des boucles musicales en direct, et donc de faire de la musique soi-même avec, comme seul instrument, sa propre voix. L’acteur, débutant, étonne alors par son jeu, plutôt appliqué et simple, face à une Michèle Laroque très populaire, de quoi rassurer le producteur exécutif, et les délégués, parmi lesquels on retrouve un certain Cyril Hanouna... « Ténor » suit alors un chemin balisé de bout en bout, et ne nous épargne en rien le parcours semé d’embûches (relationnelles, professionnelles, sociales, etc.) d’un jeune issu d’un milieu précaire banlieusard, épaulé par un mentor, dans son domaine de prédilection, au sein donc d’un schéma narratif classique, ce qu’on a notamment pu voir récemment dans « Haute Couture » (2021) de Sylvie Ohayon, avec cependant ici moins d’émotion, et plus de poncifs, même si « Ténor » offre un regard moins cliché qu’à l’accoutumée sur la banlieue. En sa faveur, également, le film du fils de Claude Zidi (célèbre réalisateur de films comiques populaires des années 1970 à 2000) profite - outre de MB14 - de ses seconds-rôles touchants, de quelques jolies scènes (le repérage d’Antoine par ladite professeure), ainsi que d’un plan-séquence filmé à l’Opéra Garnier, en compagnie de Robert Alagna, et de son impressionnant coffre vocal. Mais cela n’aide malheureusement pas « Ténor » à sortir de lot, ni à ne pas se faire oublier après séance...



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