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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Fabrice Maruca
Si on Chantait
Sortie du film le 03 novembre 2021
Article mis en ligne le 5 novembre 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 96’

Acteurs : Jeremy Lopez, Alice Pol, Clovis Cornillac, Artus, Chantal Neuwirth...

Synopsis : :
Quiévrechain, ville industrielle du nord de la France. Après la fermeture de leur usine, Franck, passionné de variété française décide d’entraîner ses anciens collègues, Sophie (dont il est secrètement amoureux), José (qui chante comme une casserole), et Jean-Claude (ancien cadre un peu trop fier) dans un projet un peu fou : monter une entreprise de livraisons de chansons à domicile, « Si on chantait » ! Départs en retraite, anniversaires ; à force de débrouille, ils commencent à avoir de plus en plus de demandes. Mais entre chansons, tensions et problèmes de livraisons, les fausses notes vont être dures à éviter !

La critique de Julien

Et si on déchantait ? Dans la même veine que la comédie « Mine de Rien » de Mathias Mlekuz, « Si on Chantait » nous emmène dans le Nord, et précisément dans la commune plutôt sinistrée de Quiévrechain, là où son metteur en scène Fabrice Maruca a grandi. Comédie sociale au travers de laquelle il aborde ses origines ouvrières, ce film, empruntant le titre d’une célèbre chanson interprétée par Julien Clerc, illustre le rythme compliqué des fermetures d’usines à répétition. Fan de variété, le cinéaste, pour qui il s’agit du premier film, a alors eu l’idée du siècle : imaginer une histoire d’entreprise de livraisons de chansons à domicile...

D’emblée, Fabrice Maruca revendique totalement, mais en toute humilité, ses inspirations. Du cinéaste de Ken Loach à « Bienvenue chez les Ch’Tis » (mêmes coscénariste et chef opérateur), en passant par « The Full Monty », sa comédie raconte l’histoire de Franck (Jérémy Lopez, de la Comédie-Française), Sophie (Alice Pol), José (Artus), lesquels vont se rapprocher après la fermeture de leur usine. Bien que Franck ait essayé de monter une chorale afin de récolter des fonds pour la sauver, cela n’aura pas suffi, en plus de supporter les moqueries. Outre le fait de partager une même galère, tous vivent avec leur poids quotidien, en attendant qu’un miracle se produise. Il y a tout d’abord Franck, qui entretient une relation tumultueuse avec son père (rude mais touchant Patrick Bonnel) depuis la mort de sa mère, tandis qu’il est amoureux de Sophie, alors qu’elle se contente des va-et-vient de son amant, dans la chambre qu’elle loue dans la maison de sa propriétaire Henriette (Chantal Neuwirth), un brin dévergondée. José, lui, est retourné vivre dans les jupes de sa mère depuis le décès de son père, lequel s’occupe de tout pour elle, quitte à l’étouffer. Et puis, il y a Jean-Claude (Clovis Cornillac), lequel a également perdu son poste à l’usine, et enchaîne depuis deux années les petits boulots, supportant assez mal de devoir dépendre financièrement de sa femme... Tout ce beau monde va alors renaître de leurs cendres avec leur projet commun.

« Si on Chantait », c’est une comédie de commande qui sent l’entourloupe. Mélangez une très grosse dizaine de titres de variété française d’hier et d’aujourd’hui, un contexte social bien appuyé et des personnages attachants partageant chacun une même galère, et l’affaire est faite. Porté par Jérémy Lopez, de la Comédie-Française, pour qui il s’agit là du premier grand rôle au cinéma, ce film coche toutes les cases de la comédie feel-good du genre. Aucune surprise ne vient alors perturber cette intrigue mécanique, où dèche, solidarité, puis rupture, larmes, pardon et fin heureuse (dans un stade bondé, à la mi-temps d’un match de football entre Lens et Valenciennes) s’enchaînent. Et malgré la bienveillance et la naïveté assumée d’une telle idée, on ne peut s’empêcher d’être embarrassé pour ces chanteurs du dimanche, eux qui ne chantent pas non plus toujours juste. Heureusement, la bienveillance est ici de mise, à l’égard d’une foule naïve, qui tape alors (très gentiment) des mains lorsqu’ils s’exécutent...

Rythmé également par quelques scènes cocasses (à l’humour discutable) qui viennent bousculer le quotidien précaire de ces personnages un brin stéréotypés (rien que le prénom du personnage de Clovis Cornillac dit tout à lui tout seul), « Si on Chantait » est une comédie qui ne fait pas de mal (si ce n’est parfois aux oreilles), laquelle répondra sans doute aux ferveurs du « bon public », venu chantonner avec ces laissés-pour-compte de la crise, retrouvant au passage une note d’espoir au travers de la musique, qui est connue pour adoucir les mœurs...



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