Genre : Action, fantastique

Durée : 131’

Acteurs : Zachary Levi, Asher Angel, Jack Dylan Grazer, Adam Brody, Grace Fulton, Helen Mirren, Rachel Zegler, Meagan Good, Lucy Liu, Djimon Hounsou...

Synopsis :
Investis des pouvoirs des dieux, Billy Batson et ses copains apprennent encore à concilier leur vie d’ados avec leurs responsabilités de super-héros dès lors qu’ils se transforment en adultes. Mais quand les Filles d’Atlas, trio d’anciennes déesses ivres de vengeance, débarquent sur Terre pour retrouver la magie qu’on leur a volée il y a longtemps, Billy, alias SHAZAM, et sa famille s’engagent dans une bataille destinée à conserver leurs superpouvoirs, à rester en vie et à sauver la planète…

La critique de Julien

« Shazam ! La Rage des Dieux » fait suite au premier film sorti en 2019, déjà réalisé par David F. Sandberg, et cela d’après le personnage de super-héros de comics créé par C. C. Beck et Bill Parker, apparu pour la première fois dans le numéro 2 de Whiz Comics en 1940. Alors que « S-H-A-Z-A-M » n’est autre que l’acronyme regroupant les noms des dieux qui ont donné ses pouvoirs audit héros [1], le jeune Billy Batson (Asher Angel) - de son nom de ville - les maîtrise aujourd’hui pleinement, lui qui se transforme en un super-héros adulte bodybuildé (Zachary Levy) lorsqu’il prononce ledit mot, tandis qu’il a vaincu à l’aide de ses frères et sœurs de substitution et super-héroïques - placés tout comme lui dans la famille d’accueil - le vilain Thaddeus Sivana (Mark Strong), ayant jadis tenté, mais sans succès, d’être le successeur de Shazam (Djimon Hounsou), le dernier représentant vivant du Conseil des sorciers et gardien du Rocher d’Eternité. Deux ans après la défaite de Sivana, c’est désormais ensemble que ceux qui sont surnommés comme les « Foireux de Philadelphie » vont devoir faire face à une nouvelle menace, soit celle des Filles d’Atlas (Hespera, Kalypso et Anthea, respectivement jouées par Helen Mirren, Lucy Liu et Rachel Zegler), venues venger la mort de leur père, tué jadis par le Sorcier, lesquelles sont également avides de retrouver la magie qu’on leur avait volée...

Nom d’un chihuahua ! Après un premier film au capital sympathique certain et référencé, raconté alors sur un ton gentiment potache, dans un univers où les plus jeunes pouvaient rêver en grand, force est de constater que « La Rage des Dieux » joue dans la même cour que son aîné, mais sans avoir pris en maturité. Réputé pour son humour décomplexé et ses gags à la chaîne, le personnage de Zachary Levy loupe désormais systématiquement le coche à chaque fois qu’il ouvre la bouche, tandis que l’acteur, très peu charismatique, énerve et surjoue plus qu’il n’incarne le Champion. On a d’ailleurs l’impression que les producteurs ne croient plus en son personnage ; l’intrigue s’attardant bien plus sur le frère adoptif (et handicapé) de Billy, Freddy Freeman (Jack Dylan Grazer), alias Captain Marvel Jr. (Adam Brody), lequel est victime d’intimidation à l’école, et tombera ici amoureux d’une demoiselle à qui il révélera maladroitement son identité de super-héros. Cette suite extrêmement longue et creuse se cache alors derrière son usine d’effets spéciaux numériques vains et hideux, où de nombreuses créatures de la mythologie grecque renaîtront (licornes, minotaures, cyclopes, harpies, etc.) depuis Citizens Bank Park, où la graine de « l’Arbre de Vie » sera plantée, redonnant ainsi vie, sur Terre, au royaume d’Atlas, alors que Kalypso (Lucy Liu) se battra contre Shazam, à dos de Ladon, le dragon gardien du Jardin des Hespérides, et du bâton du Sorcier (désormais réparé), capable d’absorber les pouvoirs des super-héros... Tout un programme, donc, pourtant très fade.

Malgré quelques rares touches d’humour (merci Steve, un stylo sensible du Rocher d’Eternité aidant notamment la troupe à négocier contre l’ennemi, mais en retranscrivant, tous azimuts, sur papier leurs paroles émises) et quelques pouvoirs impressionnants, mais sous-exploités (ceux d’Athena/Rachel Zegler en tête), « Shazam ! La Rage des Dieux » avance en pilotage automatique, faisant mine de combler le vide scénaristique avec son spectacle mécanique et ses vannes insipides, sans oublier quelques caméos à la clef, et autres références au MCU. Helen Mirren piétine quant à elle en antagoniste qui ne l’est pas vraiment, tandis que Billy et les siens peinent à exister en dehors de leur combinaison, bien que plane sur lui ses 18 ans, et donc sans doute sa supposée expulsion de la famille Vasquez, elle qui ne recevra dès lors plus d’aide sociale lorsqu’il soufflera ses bougies. Poussive, cette rage des dieux n’est que pacotille, et davantage un prétexte pour détruire Philadelphie, faisant des trous dans les murs et les routes, ou tomber des immeubles et ponts comme des châteaux de cartes. D’ailleurs, quel avenir pour le DCU ? James Gunn et Peter Safran, le nouveau tandem récemment nommé à la tête de l’écurie DC Comics, va justement les redistribuer, pour tenter de relancer l’intérêt du public envers le DCU (il en a grandement besoin), et cela dès la sortie de « Superman : Legacy », en juillet 2025, lequel ne sera d’ailleurs plus joué par Henry Cavill, malgré son caméo dans une scène post-générique du piètre « Black Adam », annonçant ainsi un combat de titans à venir, mais qui n’aura finalement pas lieu. Et tant mieux ! En attendant, « The Flash » (d’Andy Muschietti, le 21 juin), « Blue Beetle » (d’Angel Manuel Soto, le 16 août) et « Aquaman : le Royame Perdu » de James Wan, le 25 décembre) auront la lourde tâche de boucler le DCU tel que nous le connaissons. Et espérons qu’ils sauveront les meubles, surtout au vu des résultats commerciaux de ce « Shazam ! La Rage des Dieux », bien parti pour se planter. Or, il ne pourra s’en prendre qu’à lui, et enrager cette fois-ci - de manière justifiée - pour quelque chose...