Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Banu Akseki
Sans soleil
sortie Off Screen et ensuite 15 juin 2022
Article mis en ligne le 18 juin 2022

par Charles De Clercq

Synopsis : Alors que des éruptions solaires affectent la terre, Joey, un adolescent adopté par un couple aisé voit surgir une femme ressemblant à sa mère biologique disparue dix ans plus tôt. Figure fantasmée, marginale, excessive, elle va bouleverser les fondements de sa personnalité.

Acteurs : Louka Minnella, Asia Argento, Sandrine Blancke, Jean-Benoît Ugeux

Banu Akseki est « née à Ankara et installée à Bruxelles depuis de nombreuses années, Banu Akseki étudie les Sciences Politiques à l’ULB (diplômée en candidatures) et suit une formation de Scripte/Montage à l’IAD. Après avoir travaillé en tant que monteuse sur divers projets, elle s’oriente rapidement vers la réalisation avec un premier court métrage Songes d’une femme de ménage qui obtient près de 25 prix internationaux (dont le 1er au Festival des Films du Monde de Montréal) et sélections dans divers festivals de par le monde. » (source) Elle avait co-réalisé avec Xavier Seron, Matthieu Donck, Antoine Russbach et Emmanuelle Marre, un moyen-métrage Avant-terme expérimental : « Laurent va mourir. Il le sent, il le sait : il va crever. Il ne lui reste plus qu’un mois, un misérable mois pour tout régler. Un film en trois chapitres, avec des vers de terre, des coloscopies, des arnaques, une montagne… et pleins d’autres surprises. Réalisé par cinq réalisateurs sans complexes avec un héros minable. Qui commence mal mais qui finit bien. Ou le contraire. ». Banu Akseki signe la troisième partie du film qui est disponible sur Vimeo.

Sans soleil aurait dû sortir avant la pandémie du Covid 19, hélas, celui-ci en a décidé autrement et sera prochainement à l’affiche du Festival Off Screen. On y retrouve Jean-Benoît Ugeux, acteur principal de Avant-Terme (réalisé justement d’après une idée originale de cet acteur) : « Avant-Terme est un projet collectif pour lequel j’ai demandé à cinq réalisateur(trice)s d’écrire et de réaliser - seuls ou en binômes - l’histoire d’un homme qui va mourir dans un mois. Histoire dans laquelle je joue le personnage principal. Et ceci afin de permettre à chacun de travailler rapidement et de revenir aux racines d’un cinéma direct et libérateur face aux longues années nécessaires et aux contraintes de production, de style et de finance qu’un long-métrage impose. C’est donc un projet qui permet de travailler ensemble, vite et librement. » (source). Outre Ugeux, il y a Asia Argento dans le rôle d’une femme que l’on découvre dans la première partie du film et, ensuite, dix ans plus tard, avec le même blouson... mais s’agit-il d’elle ou pas ? Le film est catalogué comme film belge « d’anticipation ». Et c’est ce que peut donner à penser le synopsis. Cependant, à la vision du film l’on se demande de quoi il s’agit. Quel en est le fil conducteur ? Le film joue sur les ambiances, sur des questions sans réponses. Et si Asia Argento/Sandrine Blancke arrivent à donner une ambiance mystérieuse au film sans que celui-ci nous donne des clés de lecture sur son personnage et son identité, pas plus d’ailleurs que sur les causes de ce qui se passe sur terre (il y a bien des messages de la radio, de la télévision ou sur des panneaux d’affichage lumineux mais qui n’éclairent pas vraiment, sinon qu’il se passe quelque chose sur lequel l’humanité n’a pas de prise). Tout au plus pourrait-on découvrir un sens symbolique au film par rapport aux humains qui se réfugient sous terre (et, sans que ce soit voulu par la réalisatrice bien sûr, l’on ne manquera pas de faire un parallèle avec les ukrainiens qui se réfugient dans le sous-sol des métros de leurs villes pour échapper un tant soi peu aux conséquences de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine).

Pour notre part nous avons été sensible au jeu de Louka Minnella, l’un des acteurs principaux (curieusement non crédité dans la fiche IMDB !), que nous avions rencontré à la suite de la sortie de la série belge Les Coyotes. Il joue Joey adulte et est quasiment de tous les plans, en quête de celle qui lui rappelle sa mère et qui est peut-être elle ou ne l’est pas. Il transcende et survole le film de façon hallucinante, à la fois affecté et à distance de ce qui arrive au monde et le relie à Léa.

Hélas, le caractère expérimental du film devrait rebuter, voire décevoir le grand public. Le film trouvera probablement un public dans des festivals de genre (de type Off Screen) mais, malgré Asia Argento, malgré l’excellence de l’interprétation de Louka Minnella, il est fort probable que le film (qu’il est difficile de noter objectivement !) doive se contenter d’une sortie très confidentielle en salle. Le film mérite cependant d’être vu même s’il demandera au spectateur une indulgence face à un film qui sort des sentiers battus.



Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11