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CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Nine Antico
Playlist
Date de sortie : 18/08/2021
Article mis en ligne le 13 août 2021

par Charles De Clercq

Synopsis : Sophie a 28 ans. Elle aimerait être dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d’art. Elle aimerait aussi trouver l’amour, mais ce serait tellement plus facile s’il vous sautait aux yeux. Elle multiplie les expériences amoureuses et professionnelles. Prendre des coups, beaucoup, en donner, un peu : c’est ça, l’apprentissage. Dans sa tête tourne en boucle Daniel Johnston, qui chante que « l’amour véritable finit bien par vous tomber dessus » ; mais Sophie se demande s’il dit vrai.

Acteurs : Laetitia Dosch, Sara Forestier, Pierre Lottin, Bertrand Belin, Inas Chanti, Grégoire Colin

Nine Antico, illustratrice et auteure de bande dessinée (ou plutôt de « roman graphique ») se lance dans le cinéma avec ce premier long métrage avec Playlist. Un film dont on pouvait beaucoup attendre, en particulier pour ceux qui ont lu son roman graphique Coney Island Baby, publié en 2010 chez L’Association. Un roman graphique, en noir et blanc (et curieusement non paginé !), présenté comme suit : « Le style de Nine Antico, à la fois résolument contemporain et emprunt d’éléments stylistiques des années 1970, est déjà reconnaissable entre tous. Coney Island Baby est une étrange double biographie semi-imaginaire basée sur deux figures sulfureuses : la pin-up Betty Page et la porn-star Linda Lovelace. Tout autant sensuel que mystérieux, ce livre revisite aussi bien l’Amérique mythique que les coulisses du porno. ». Et autant dire que la dessinatrice n’a pas peur d’être explicite dans son dessin lorsque c’est nécessaire à son... dessein. Elle ose donc, et l’on pouvait donc beaucoup attendre d’un film autobiographique qui n’est pas autobiographique. Entendons par là que le film ne raconte pas l’histoire de Nine Antico, mais qu’il n’empêche que Sophie, c’est un peu (beaucoup, passionnément ?) Nine Antico, même si elle n’a vécu aucune des situations présentées !

Est-ce pour s’inscrire dans sa façon de dessiner que le film est en noir et blanc ? Et si celui-ci est bien rendu, l’on a peine à comprendre ce choix ! Mais passons : des goûts et des couleurs (ou de l’absence de couleur !) l’on ne juge pas. Car l’affiche du film faisait un appel au public en sortie de pandémie ! Une comédie pour retourner au cinéma ! Qui n’en rêve pas ? Qui ne souhaite pas revenir au plus vite de retourner dans les salles obscures ? Hélas le rêve ne prend pas vraiment. L’on retrouve la patte « graphique » de la dessinatrice lorsqu’à l’écran apparaisse des prénoms d’hommes rencontrés pour quelques temps, plus longtemps, ou abandonnés et dont le nom est barré après avoir quitté la playlist (d’hommes... et de chansons !). L’on pense bien sûr à France Ha, mais nous ne partageons pas l’enthousiasme de Guillaume Gas sur le site Abus de ciné (comme nous sommes conscient de la fragilité du point de vue d’un critique, et donc du nôtre, nous invitons chaudement à lire sa critique pour pondérer la nôtre !).

Du coup le temps a semblé long, malgré l’implication et le jeu des deux actrices principales Laetitia Dosch et surtout Sara Forestier ! Celui des acteurs aussi, notamment Grégoire Colin. Dernière chose : il y a un récit en voix off du comédien Bertrand Belin qui intervient dès le début (pour disparaitre parfois durant une longue période) mais cette voix off (est-ce dû au choix du narrateur ?) avait quelque chose de forcé, de trop, qui contrastait avec les images ! Etait-ce voulu ?

C’est donc une certaine déception pour nous pour un film dont... finalement... la fin nous a beaucoup plus... non pas la fin de l’histoire, mais le générique de fin, illustré (probablement par la réalisatrice) par des tableaux en noir et blanc bien sûr, avec une phrase ou quelque mots clés prononcés durant le film. Tout le film était là, en quelques images figées où l’on retrouvait tout le talent indéniable de Nine Antico. L’on s’est plu alors à rêver d’un film autre film en animation qui aurait conté autrement cette histoire. A vous de voir donc.

Mais avant de vous décider, allez lire ce regard élogieux porté sur le film par Samra Bonvoisin sur le site Le café pédagogique.



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