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CINECURE
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Susanna White
Our Kind of Traitor (Un traître idéal)
Sortie le 15 juin 2016
Article mis en ligne le 7 juin 2016

par Charles De Clercq

Synopsis : Un couple anglais, Perry et Gail, sont en vacances à Marrakech. Ils tombent par hasard sur un millionnaire Russe nommé Dima, propriétaire d’une villa, une montre en or incrustée de diamants au poignet. Il a aussi un tatouage sur son pouce droit et ferait bien une partie de tennis... La suite verra le couple expédié de Paris à une planque en Suisse, jusqu’aux recoins les plus troubles de la City de Londres et ses relations troubles avec les services secrets britanniques.

Acteurs : Ewan McGregor, Stellan Skarsgård, Damian Lewis, Naomie Harris, Jeremy Northam.

Susanna White qui nous vient principalement du monde des séries télévisées (dernièrement Parade’s End) s’adjoint Hossein Amini (Drive, Snow White and the Huntsman, The Two Faces of January) pour réaliser son (quasi) premier long métrage, mélange de thriller et de film d’espionnage. Après quelques dizaines de minutes, l’on a l’impression que ce film à la tonalité, la couleur... et le goût de John Le Carré ! Et pour cause, ce film est l’adaptation du roman Un traître à notre goût (Our Kind of Traitor). Nous nous souvenons d’adaptations récentes de John Le Carré au cinéma : A Most Wanted Man (2014) et auparavant Tinker Tailor Soldier Spy, en 2011. Nous sommes là à l’opposé des films d’espionnage à la James Bond. Tout est ici dans la description et la tension psychologique d’une part, mais également sur l’identité, le (double ?) jeu et le rôle des différents protagonistes.

Ici, le « traître idéal », c’est Dima, brillamment interprété par Stellan Skarsgård, lié à de louches affaires avec la mafia russe et qui souhaite se mettre à l’abri en Angleterre avec sa famille, car il est menacé de mort par ses commanditaires. Face à ceux-ci, un couple d’Anglais en questionnement à défaut d’être en crise, et des membres de services secrets britanniques qui travaillent sans aval de leurs instances supérieures dont certains seraient corrompus par la mafia russe qui veut tuer Dima... Vous suivez ? Oui ! Laissez-vous faire, l’intrigue va se complexifier et l’on ne vous en dira pas plus, car ce sont surtout les intrications entre les uns et les autres qui constituent toute la saveur du film (même si la trame et l’intrigue sont moins complexes que dans La taupe).

Qui a lu le roman connaîtra l’intrigue principale, même si le scénariste et le réalisateur procèdent à quelques aménagements. Ainsi le roman débute aux Caraïbes : « À 7 heures du matin sur l’île caribéenne d’Antigua, un certain Peregrine Makepiece, surnommé Perry, athlète amateur complet de haut niveau et récemment encore enseignant de littérature anglaise dans un college réputé de l’université d’Oxford, disputait un match au meilleur des trois sets contre un quinquagénaire russe musclé et chauve, aux yeux marron, au dos raide et au port altier, du nom de Dima. Les événements qui avaient abouti à ce match firent bientôt l’objet d’intenses investigations de la part d’agents britanniques que leur profession ne disposait guère à croire au hasard. Et pourtant, sur ce point, Perry n’avait rien à se reprocher. ». Dans le film, tout débute par une scène de transaction entre membres de la mafia russe qui se conclut par le don d’une arme par Prince (Grigoriy Dobrygin) à un homme qui prendra la route quelques instants plus tard. Après avoir abandonné ces protagonistes en pleine nature, nous nous retrouvons au Maroc, dans une chambre d’hôtel, où Perry et Gail se posent des questions sur leur couple. La rencontre avec Dima se fera dans un restaurant. Le reste est à découvrir à l’écran donc. A noter aussi que certains lieux et la fin du film sont différents du roman et cela laissera donc au moins une surprise aux lecteurs !

Si l’on passe outre l’invraisemblance de la situation : un couple « ordinaire » qui deviennent des expions « extraordinaires » dans un conflit entre (mauvais) Russes et (mauvais ?) Anglais, on se prendra au jeu de la vérité, aux enjeux de la traque des uns et des autres, des négociations jusque dans une salle de massage. Si l’on apprécie le jeu d’acteurs d’Ewan McGregor et de Naomie Harris, on remarquera surtout celui de Damian Lewis (Hector, l’agent britannique) que l’on a vraiment vu dans la série Homeland. Enfin, c’est le personnage du traître (ou pas, selon les points de vue), Dima, que l’on retiendra. Stellan Skarsgård arrive à donner du poids, une densité à ce personnage qu’il arrive à mettre à nu en montrant ses possibles ambiguïtés, son souci des siens qui lui confère parfois une certaine fragilité. Le film pourra paraître un peu trop long, mais correspond en cela au roman qui développe beaucoup la description des différents personnages.

Bande-annonce :

Un Traître Idéal : bande-annonce VOST (Ewan McGregor, Damian Lewis)
Plus d’infos sur http://www.actucine.com
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