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Guy Ritchie
Opération Fortune : Ruse de Guerre
Sortie du film le 18 janvier 2023
Article mis en ligne le 30 janvier 2023

par Julien Brnl

Genre : Action, thriller, espionnage

Durée : 113’

Acteurs : Jason Statham, Aubrey Plaza, Josh Hartnett, Hugh Grant, Cary Elwes, Max Beesley, Sam Douglas...

Synopsis :
Orson Fortune, un agent du MI6 est recruté par une alliance internationale pour empêcher la commercialisation de nouvelles armes particulièrement menaçantes. Il devra faire équipe avec l’experte en haute technologie Sarah Fidel de la CIA et parcourir le monde pour traquer le richissime marchand d’armes Greg Simmonds.

La critique de Julien

La dernière fois que nous avons vu Jason Stastham devant la caméra de Guy Ritchie, c’était en juin 2021 dans « Un Homme en Colère », vague remake du film français « Le Convoyeur » (2004) de Nicolas Boukhrief. Tandis qu’il l’a révélé aux yeux du monde en 1998 dans son film « Arnaques, Crimes et Botanique », le cinéaste britannique dirige ici son acteur fétiche pour la cinquième fois, tout de même ! On ne change ainsi pas une équipe qui gagne, et qui envoie surtout des castagnes ! Après avoir campé dans leur dernière collaboration le rôle d’un patron d’un syndicat du crime, engagé sans qu’elle ne le sache par une entreprise de camions blindés transportant du cash, l’acteur joue ici Orson Fortune, un super-espion du MI6 cette fois-ci engagé par le gouvernement britannique, afin de récupérer une mallette volée par un gang de la mafia ukrainienne (sic !), surnommée « The Handle ». Or, son contenu pourrait provoquer l’effondrement financier mondial dans les mains de mauvaises personnes, dont celles du dangereux trafiquant d’armes milliardaire Greg Simmonds (joué par Hugh Grant, pour la troisième fois, quant à lui, chez Ritchie), lequel est bien décidé à la vendre au plus offrant. Toutes les ruses de guerre vont alors être utilisées par Orson et l’équipe qui l’entoure, composée par Sarah Fidel (Aubrey Plaza) et J.J. Davies (Bugzy Malone), comme celle de faire chanter une vedette hollywoodienne de cinéma, Danny Francesco (Josh Harnett, pour la seconde fois chez Ritchie), dont Greg Simmonds est un fan inconditionnel...

On a déjà vu plus original que cet « Opération Fortune : Ruse de guerre » dans le genre de la comédie d’action et d’espionnage. Guy Ritchie nous avait, de plus, habitué à plus de raffinement, à l’image de son récent « The Gentlemen », jouissif, maniéré, et « so british » film de gangsters. Car son nouveau film, privé de sortie aux Etats-Unis par ses producteurs afin d’éviter le mauvais goût en raison de la guerre en Ukraine (information officieuse) repose sur un scénario sans surprises, surfant sur les mêmes tics et tocs que ses plus grands et récents modèles, où la technologie s’invite (disque dur, arme de destruction, intelligence artificielle, etc.), tandis que ses rebondissements tournent autour de trahisons prévisibles, de tentatives d’appâts et d’infiltrations aux résultats infructueux. Car il s’agit bien là d’une comédie, Ritchie filmant son petit monde avec beaucoup de second degré, mais cependant bourré de clichés, au regard de la relation qu’entretiennent ici les personnages de Statham et Plaza, autour d’un jeu de séduction aux répliques qui laissent à désirer dans ses représentations des rapports homme/femme.

En termes d’action, la mise en scène du cinéaste est ici toujours en mouvement, de l’Angleterre à la Turquie, en passant par le Qatar (tiens donc), et donc d’une efficacité redoutable. Mais ce trop-plein finit par fatiguer, faute de nuances et de profondeur, ce qui rend finalement l’ensemble assez monotone, et sans véritable éclat. Aucune scène ne se retient ainsi plus qu’une autre, tandis que Jason Statham parvient à se défendre sans se prendre le moindre coup, ni même froisser sa chemise, et encore moins en perdre un bouton. Vous avez dit « too much » ? Enfin, on ne peut pas passer à côté du doublage catastrophique du film en version française, qui le massacre, indirectement, dès les premières secondes. À défaut de la voix charismatique de Boris Rehlinger, on a l’impression qu’un seul doubleur a doublé l’ensemble du casting masculin du film, modifiant ainsi ses intonations d’un personnage à l’autre. Quelle tristesse ! Autant donc le voir (si l’envie vous prend) en version originale !



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