Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Philippe Falardeau
My Salinger Year
Sortie du film le 25 août 2021
Article mis en ligne le 29 août 2021

par Julien Brnl

Genre : Drame, biopic

Durée : 101’

Acteurs : Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Douglas Booth, Colm Feore, Brían F. O’Byrne...

Synopsis :
L’adaptation d’un roman éponyme de Joanna Rakoff et suit le parcours d’une étudiante aux fortes ambitions littéraires, qui réussit à se faire embaucher comme assistante pour l’agente littéraire du reclus J. D. Salinger.

La critique de Julien

Impossible de ne pas penser à l’irrésistible et classique (on n’a pas peur de le dire) « Diable s’Habille en Prada » (2006) de David Frankel en découvrant « My Salinger Year ». Mis en scène par le réalisateur et scénariste québécois Philippe Falardeau, à qui l’on doit notamment « Monsieur Lazhar » (2011), ce drame est inspiré des mémoires du même nom (publiées en 2014) de la journaliste indépendante, poétesse, critique et romancière américaine Joanne Rakoff, elle qui y racontait notamment son année passée dans une vieille agence littéraire qui œuvrait pour l’écrivain notoire américain J. D. Salinger, connu principalement pour « The Catcher in the Rye - L’Attrape-Cœurs » (1951), roman dans lequel l’aliénation adolescente et la perte de l’innocence chez le protagoniste fictif Holden Caulfield ont eu une grande influence chez ses lecteurs adolescents. Âgée seulement de 23 ans, Rakoff accepta alors un emploi d’assistante, elle qui rêvait cependant d’être écrivaine. La demoiselle devait alors répondre au grand volume de courrier des fans de Salinger que celui-ci ne lisait pas leurs courriers, tandis que son passage coïncidait avec la sortie avortée du dernier ouvrage publié de Salinger, la nouvelle « Hapworth 16, 1924 », déjà parue dans The New Yorker en 1965.

Présenté en ouverture de la Berlinale 2020, « My Salinger Year » se veut extrêmement romancé, et reproduit dans les grandes étapes le parcours déjà connu d’un être en pleine quête et/ou réalisation de soi et de ses objectifs, un peu trop rêveurs pour Joanna dans un premier temps. Jouée par Margaret Qualley (vue notamment dans « Once Upon a Time... in Hollywood » de Quentin Tarantino), la demoiselle se lancera alors sur un chemin qui n’est pas le sien, s’éloignant dès lors de ce pour quoi elle est vraiment faite, c’est-à-dire écrire, bien que sa nouvelle expérience la confortera évidemment dans ses choix. Et dans sa volonté de bien faire, elle aura fort à faire face à Margaret (Sigourney Weaver), et d’autant plus si elle veut gagner sa confiance, et ainsi gravir les échelons, elle qui est une impartiale et froide directrice d’agence, qui ne jure que par la machine à écrire, à l’aube où les ordinateurs commençait à gagner du terrain. À cela, viendra s’ajouter des peines de cœur, elle qui a quitté Berkeley et son petit ami Karl (Hamza Haq) pour tenter sa chance à New York, où elle rencontrera cependant Don (Douglas Booth), également écrivain. C’est alors qu’elle se mettra alors à répondre, en cachette, aux fans de J. D. Salinger, loin de la réponse générique qu’elle était censée donner...

Poétique, « My Salinger Year » est un drame autobiographique qui fait globalement grise mine, et manque d’un brin de vie. De plus, malgré le charme certain de son casting, porté par la pétillante Margaret Qualley, et la grande Sigourney Weaver, celui-ci peine à nous prendre par la main, la première ayant bien trop souvent les yeux mouillés, alors que le rôle de la seconde est sous-exploité, bien que leur relation, quant à elle, gagne en profondeur, et respect. Mais c’est évidemment quand la confiance règne enfin et que les opportunités arrivent que le destin - ou plutôt la raison (?) - revient au triple galop...

Ce que l’on reproche le plus à ce film, c’est d’être trop attendu, linéaire, et morne. Heureusement, la mise en scène de Philippe Falardeau profite des nombreuses conversations épistolaires que la jeune héroïne entretient avec les fans auxquels elle répond. En effet, ces derniers interagissent avec le spectateur, et même avec elle-même, mais sans être véritablement à côté d’elle, ce qui apporte une part d’onirisme à l’ensemble. De plus, ce sont leurs mots, leurs réactions qui vont véritablement aider Joanne à prendre conscience et confiance, pour l’aider ainsi à reprendre la bonne direction, qu’elle soit professionnelle, ou sentimentale...



Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.0.11