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Thomas Szabo et Hélène Giraud
Minuscule 2 : les Mandibules du Bout du Monde
Sortie le 1er mai 2019
Article mis en ligne le 15 mai 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • suite du film d’animation « Minuscule - La Vallée des Fourmis Perdues » (2014), et gagnant en 2015 du César du meilleur film d’animation ;
  • tiré de l’univers de la série télévisée française « Minuscule : La Vie Privée des Insectes », créée par Thomas Szabo et Hélène Giraud, lesquels reviennent ici à la réalisation.

Résumé : Quand tombent les premières neiges dans la vallée, il est urgent de préparer ses réserves pour l’hiver. Hélas, durant l’opération, une petite coccinelle se retrouve piégée dans un carton… à destination des Caraïbes !
Une seule solution : reformer l’équipe de choc ! La coccinelle, la fourmi et l’araignée reprennent du service à l’autre bout du monde. Nouveau monde, nouvelles rencontres, nouveaux dangers… Les secours arriveront-ils à temps ?

La critique de Julien

Ce n’est pas que la coccinelle, la fourmi et l’araignée de « Minuscule » nous avaient manquées, mais c’est tout comme ! Cinq ans après le succès de l’irrésistible « La Vallée des Fourmis Perdues », d’ailleurs auréolé du César du meilleur film d’animation, leurs créateurs nous offrent enfin la suite tant attendue. Inspirée de la série télévisée française « Minuscule : La Vie Privée des Insectes », celle-ci nous embarque (comme son titre l’indique) à l’autre bout du monde, et ses mandibules. Direction ainsi la Guadeloupe, dans une aventure qui conserve les fondamentaux de la série, tout en misant sur un visuel majuscule, à défaut d’efficacité narrative.

L’intrigue prend alors place en hiver, alors que les fourmis noires des bois font leurs réserves, en l’occurrence ici dans une épicerie, en quête de sucre, tandis que les fourmis rouges sont (encore une fois) à leurs trousses. Dépassées, l’une d’elles fera alors appel à son ami la coccinelle, alors en pleine hibernation avec sa famille. Sauf que son fils se mettra à suivre son papa, lequel tombera accidentellement dans un carton en partance du magasin pour... la Guadeloupe ! Heureusement, son papa parviendra, tant bien que mal, à suivre le colis... Commence alors pour elles deux un voyage aux confins du monde, confrontées à tous les dangers de cet environnement tropical qu’elles ne connaissent pas... Mais c’est sans compter sur la fourmi noire et l’araignée, qui vont ensemble mettre en place un plan pour les ramener au pays...

En décidant d’installer leur récit dans les Caraïbes, les scénaristes, réalisateurs et créateurs de la série Thomas Szabo et Hélène Giraud permettent à leur univers de changer d’environnement, et dès lors de découvrir un nouveau monde animal inédit, tout en prenant soin d’y convoiter les personnages récurrents, et tellement « fourmidables ». On prend ainsi un malin plaisir à les retrouver, avec toute l’ingéniosité, l’intelligence, l’amitié, la tendresse, ou encore la cocasserie qui les caractérisent. Ici, au vu de la situation rencontrée, l’entraide sera de mise !

Même si l’effet de fraîcheur n’est plus là, on est toujours aussi conquis ici par la créativité de l’œuvre et le soin apporté à chaque détail, tout comme on ne peut s’empêcher de craquer dès que les principaux protagonistes muets se mettent alors à communiquer de manière parfois surprenantes entre eux à l’aide de bruits. C’est que malgré leur petitesse, ces insectes et autres arachnides dégagent, pour ainsi dire, une sympathie incommensurable. Sauf en ce qui concernent leurs adversaires, telles que les fourmis rouges, la menthe religieuse, et on en passe. Par contre, on s’accordera à dire que le bestiaire, bien plus étendu pour occasion, est tout simplement énorme ! Des chenilles urticantes en passant par les phasmes, « Les Mandibules du Bout du Monde » nous en met plein les yeux, et devrait ravir les plus jeunes amateurs.

Alors que l’intrigue débute ici dans les campagnes françaises pour prendre ensuite un virage exotique, cette suite nous offre alors une impressionnante variété de décors et de couleurs bien plus audacieux que ceux du le premier film. On pense notamment à l’habitat caché des chenilles urticantes, tout comme à l’arbre des coccinelles guadeloupéennes, ou encore à la grotte de l’araignée poilue, ou tout simplement à la jungle et la plage. Entre les deux films, il est évident de constater une évolution des effets visuels, lesquels sont ici irréprochables, et n’ont rien à envier aux grosses productions américaines. Enfin, le film repousse ses propres limites, étant donné la présence nuancée de l’humain, lequel s’invite dans différentes scènes, mais sans interagir avec les petits êtres vivants. En jouant en plus sur les échelles de grandeurs, « Minuscule 2 » fait définitivement preuve d’une belle audace
Enfin, le film se révèle être aussi bien plus musical que son prédécesseur, alors que la composition orchestrale de Mathieu Lamboley accompagne avec finesse et harmonie toutes les péripéties de la coccinelle et de la fourmi noire.

Malgré tous ces bons points, c’est au niveau du scénario que le bât blesse, étant donné la trop grande gentillesse et la prévisibilité de l’histoire, et le manque (total) de rythme. Dommage que, avec un si beau travail technique, l’aventure ne soit pas aussi trépidante. On ne va pas dire ici que le fond n’y est pas, mais l’ascenseur émotionnel n’est pas aussi fort que pour « La Vallée des Fourmis Perdues ». Qu’à cela ne tienne, les messages développés sont toujours aussi touchants, et les animaux toujours aussi expressifs dans leurs intentions.



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