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Arnaud des Pallières (2013)
Michael Kohlhaas
Article mis en ligne le 1er septembre 2014

par Charles De Clercq

Synopsis : Au XVIème siècle dans les Cévennes, le marchand de chevaux Michael Kohlhaas mène une vie familiale prospère et heureuse. Victime de l’injustice d’un seigneur, cet homme pieux et intègre lève une armée et met le pays à feu et à sang pour rétablir son droit.

La fiche IMDB laissait augurer le pire. Au moment où j’écris, moins de 80 votes (le film n’a pas encore de véritable sortie publique) et une moyenne de 5,1 ! Et pourtant, il y a Mads Mikkelsen au générique, dans le rôle titre.

Mise à jour : (*) La citation reprise ci-dessus (et que je fais mienne en quelque sorte) est due à un participant du forum DVDClassik qui en fait son film du mois.

Le film est basé sur une histoire réelle qui se passe au XVIe siècle. Michael Kohlhaas, un marchand d’animaux se fait spolier de ses droits par un petit baronnet. Heinrich von Kleist en tire un roman éponyme au début du XIXe siècle. Le réalisateur allemand Volker Schlöndorff en fait un film en 1969.

Le synopsis du dossier de presse est réduit à sa plus simple expression et, à dire vrai, difficile d’en dire plus : « XVIe siècle, dans les Cévennes. Victime de l’injustice d’un seigneur, un pieux marchand de chevaux va lever une armée et mettre le pays à feu et à sang. Son but, simple et légitime : rétablir son droit ! Son nom : Michael Kohlhaas. ».

Je n’avais pu voir le film en projection presse et plusieurs collègues m’avaient signalé que le film était long et leur avait paru long. De fait, il fait un peu plus de deux heures. Même si une armée est levée, il y a peu d’action. Il y a quelques « tics » du réalisateur (mais j’aimerais en avoir ne serait-ce que quelques-uns !), je songe à quelques plans d’arbres, de forêt, filmés plus haut que la tête des humains et chevaux. Le film est certes lent mais les images sont de toute beauté (même certains plans, dans la brume avec si peu de lumière).

Un de mes collègues me disait ce matin : « Pourquoi un réalisateur français réalise-t-il une histoire écrite en allemand, censée se passer en Allemagne, pour la situer dans les Cévennes et un acteur principal qui s’exprime en français sans le connaître ? ». Pour ce que j’en ai entendu (il y a parfois des problème d’intelligibilité dans des films français, comme si les preneurs de son avaient quelques difficultés pour capter la parole !), Mads Mikkelsen s’en tire pas mal du tout (et son français est meilleur que le russe phonétique de Jean Dujardin dans Moebius ! Comme quoi il faut parfois ne pas trop parler au cinéma, n’est-ce pas l’Artist !).

Quant à moi, j’écris : « pourquoi pas ? ». On a fait de bien plus mauvaise adaptations ! Le réalisateur, Arnaud des Pallières, s’expliquait sur son choix avec sa scénariste, Christelle Berthevas. Il avait lu l’œuvre durant sa jeunesse, connaissait l’adaptation cinématographique et le projet d’un remake américain situé aux USA. Pourquoi pas dans les Cévennes donc ? Il a aussi expliqué qu’il avait sabré deux parties dans le roman, le dernier tiers, qui ressortait plutôt au domaine du fantastique, d’une part, et toute une autre part, qui relevait du droit, d’autre part. Pour l’auteur du roman, la question du droit de Michael Kohlhaas était essentielle, fondamentale, car elle « légitime » sa quête.

Quoiqu’il en soit, j’ai beaucoup apprécié ce film. Mads Mikkelsen crève l’écran et y compense largement les quelques éventuelles faiblesses de la réalisation relevées par des confrères critiques.



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