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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

F. Gary Gray
Men In Black : International
Sortie le 19 juin 2019
Article mis en ligne le 29 juin 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • spin-off de la franchise « Men in Black », elle qui comptait jusqu’à présent trois films, dont « Men in Black (1997), »MIIB« (2002) et »Men in Black III« (2012), tous réalisés par Barry Sonnenfeld, tandis que c’est F. Gary Gray (derrière »Fast & Furious 8") qui lui succède ici ;
  • exit les personnages de Will Smith (agent J) et Tommy Lee Jones (agent K), remplacés par Chris Hemsworth (agent H) et Tessa Thompson (agent M), lesquels se connaissent plutôt bien, étant donné qu’ils ont déjà collaboré ensemble dans « Thor 3 : Ragnarok » et « Avengers : Endgame ».

Résumé : En 2016, les agents du MIB de Londres, H et Grand T, affrontent une race extraterrestre nommée « La Ruche » à Paris. 20 ans plus tôt, à Brooklyn, la jeune Molly rencontre un jeune extraterrestre et voit ses parents se faire « neurolyser » par des « Men in Black ». Marquée par cela, elle consacre les vingt années suivantes à essayer d’en savoir plus et tente surtout de localiser le quartier général du MIB. Elle parvient un jour à y pénétrer mais se fait repérer. Au lieu de lui effacer la mémoire, l’agent O décide de lui donner sa chance. Elle l’envoie comme stagiaire dans l’agence londonienne. Elle y collabore avec H, avec lequel elle enquête sur un meurtre mystérieux lié à la Ruche et qui les envoie notamment à Marrakech ou en Italie...

La critique de Julien

Un mal pour un mal. Alors qu’en mars 2016, Sony Pictures planchait sur un crossover mêlant ses deux franchises à succès « Men in Black » et « 21 Jump Street », c’est finalement sur l’idée du spin-off que les producteurs (Walter F. Parkes et Laurie MacDonald) de la franchise « Men in Black » ont tablée. Exit donc les personnages incarnés par Will Smith et Tommy Lee Jones, et bonjour à de nouveaux agents, affublés du célèbre costume crave et des lunettes noires, évoluant dans l’univers de fiction similaire à celui de la trilogie, sans pour autant avoir de personnages en commun avec lui (excepté pour Emma Thompson, qui reprend son rôle campé dans le troisième film, tandis que Tim Blaney interprète à nouveau la voix de Frank le dogue le temps d’un caméo).

Alors que le projet abandonné était censé s’intituler « MIB 23 » (on vous passe les détails de la signification du titre), place à « Men in Black : International », lequel mise certes sur les bases installées par les films de Barry Sonnenfeld, mais surtout sur un nouveau duo principal, censé relancer la machine à billets. Mais à la vue du résultat, on se dit que les producteurs auraient mieux fait de ne rien faire.

Vous vous souvenez de ce fameux stylo noir projetant une lumière blanchâtre et aveuglante très vive, effaçant instantanément la preuve de l’existence de la vie extra-terrestre de la mémoire du public, ayant été en contact avec/témoin de celle-ci ? Devenu une véritable marque de fabrique des Men in Black, le neurolyseur nous aurait bien été utile à la sortie du film, étant donné qu’on aurait aimé, à notre tour, se faire neurolyser, non pas (vous vous doutez) dans le même but d’utilisation, mais bien dans celui d’oublier ce que l’on venait de voir. Dommage qu’il n’est-il pas non plus possible d’effacer à tout jamais ce film de la franchise, bien que les fans n’auront aucun mal à l’en écarter...

Dans « Men in Black » premier du nom, l’agent K (Tommy Lee Jones) voyait son mentor prendre sa retraite et trouvait en la personne de l’officier du NYPD James Darrell Edwards III (Will Smith) sa nouvelle recrue et complice au MIB. « Men in Black : International » voit à son tour l’arrivée dans un premier temps d’une nouvelle coqueluche dans l’équipe des MIB, Molly Wright (Tessa Thompson), n’ayant jamais cessée de chercher à localiser le quartier des MIB, après avoir été témoin de la neuralyse de ses parents par des agents, alors qu’elle n’était qu’une enfant...

Impressionnée par ses talents et sa vie asociale, l’agent O la recrutera alors en tant qu’agent M, stagiaire affectée à la succursale londonienne de l’organisation, où elle parviendra à assister l’agent H (Chris Hemsworth) lors d’une mission, à l’issue de laquelle elle se retrouvera, sans encore le savoir, à devoir protéger l’humanité, tandis que plusieurs événements laissent croire que l’agent H n’est plus le même depuis son affrontement avec la forme extra-terrestre appelée « la Ruche » quelques années plutôt, à Paris, vaincue avec Grand T (Liam Neeson), chef de la vision londonienne des MIB...

Est-ce que cela en valait véritablement la chandelle ? En tout cas, à la vue du scénario qui tente de nous piéger, mais qui s’avère surtout paresseux, on est à même de se poser la question. Il y a au moins ici trois gros problèmes d’écriture, le premier étant situé au niveau de l’humour, où chaque vanne tombe à plat, tandis que le second concerne cette histoire d’aliens, qui tentent d’anéantir la Terre en s’y introduisant à l’aide d’une arme capable de détruire la galaxie. Tout cela n’est en effet pas très original. Sans oublier les personnages secondaires, peu creusés, qui apparaissent puis disparaissent de l’écran aussitôt vus. Par contre, petite nouveauté, puisque le long métrage affiche une touche féministe progressiste, mais rapidement sous-exploitée (le discours de l’agent O à ce propos en dit long sur la question).

Malgré le pep et l’envie de bien faire, et même si l’on compare l’incomparable, le duo formé par Chris Hemsworth et Tessa Thompson n’est pas non plus à la hauteur de celui formé par Will Smith et Tommy Lee Jones. En effet, alors que le premier passe son temps à jouer au charmeur et à amuser la galerie, la seconde se la joue élève modèle, prise alors rapidement en étau...

On apprécie pourtant les quelques références bienvenues à la trilogie initiale, tout comme les effets numériques. En soi, le spectacle, sans temps mort, n’est pas mauvais, mais il manque terriblement d’âme, et fonctionne en pilotage automatique.



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