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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Jean-François Richet
Mayday (Plane)
Sortie du film le 15 février 2023
Article mis en ligne le 21 février 2023

par Julien Brnl

Genre : Action, thriller

Durée : 108’

Acteurs : Gerard Butler, Mike Colter, Yoson An, Tony Goldwyn...

Synopsis :
Le pilote Brodie Torrance a traversé de nombreuses tempêtes mais lorsqu’un phénomène particulièrement violent endommage son avion, il est contraint à un atterrissage d’urgence spectaculaire sur une île des Philippines. Ray et ses passagers débarquent dans une région en guerre dominée par des pirates sans merci bien décidés à s’en prendre à l’appareil et ses occupants. Tandis que le monde entier est à la recherche de l’avion disparu, Ray tente d’assurer la survie de ses passagers jusqu’à l’arrivée des secours.

La critique de Julien

On le disait déjà lors de la sortie chez nous de son précédent film d’action sorti chez nous « La Disparue (Last Seen Alive) » : la carrière cinématographique de l’acteur écossais Gerard Butler n’est qu’une répétition inlassable du même rôle (ou presque). Abonné ainsi à jouer les sauveurs, celui-ci campe dans « Mayday » un certain Brodie Torrance, un pilote de ligne commerciale et ancien pilote au fort tempérament de la Royal Air Force, lequel effectue, le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre, un vol décollant depuis Singapour à destination de Hong Kong, avec à son bord 14 passagers, dont le prisonnier Mike Colter (Louis Gaspare), suspecté d’homicide. Leur avion étant endommagé par une tempête dans la mer de Chine méridionale, Brodie et son copilote (Yoson An) n’auront d’autre choix que d’atterrir à l’aveugle, en territoire inconnu. Sans moyen de communication, les voilà - vivants - sur l’île de Jolo, aux Philippines. Sauf que ce lieu s’avère être entre les mains d’une milice de séparatistes rebelles, où l’armée de Manille ne veut pas s’aventurer par crainte de lourdes pertes. Responsable de son équipe, Brodie tentera alors de trouver de l’aide dans la jungle, accompagné de Louis...

Alors que Christian Gudegast devait initialement réaliser ce film après avoir déjà collaboré avec Butler dans « Criminal Squad/Den Of Thieves » (2018), c’est finalement le cinéaste français Jean-François Richet qui dirige ce thriller d’action, lequel, avant de diriger Gerard Butler, avait déjà fait tourner une autre star du cinéma international, à savoir l’immense Mel Gibson, dans le musclé, mais plutôt creux et expédié, « Blood Father » (2016). Produit pour « seulement » 25 millions de dollars, force est de constater que le réalisateur n’a pas jeté par le hublot l’argent que les producteurs du film lui ont alloué pour « Mayday », étant donné, d’une part, l’efficacité redoutable de son film en termes de rythme et, d’autre part, la réussite de ses effets spéciaux ; on parle bien entendu ici de ceux qui illustrent la tempête que traverse ledit avion au début du film, pour des images assez impressionnantes à la clef, et dont on ne s’attendait pas.

Bien moins audacieux et réaliste que ses dernières collaborations avec Vincent Cassel sur le diptyque « Mesrine » (2008) ou encore « L’Empereur de Paris » (2018), mettant quant à lui en scène les aventures de Vidocq dans le Paris de l’Empire, « Mayday » n’en demeure pas moins un honnête divertissement du samedi soir, sans prise de tête, parsemé de quelques élans de bravoures, et de (bêtes) prises de risques, histoire d’amener ici un peu de tension. Gerard Butler y est quant à lui fidèle à lui-même, sans en faire de trop, et porte une nouvelle fois sur ses épaules ce rôle cliché de père veuf éloigné de sa fille, et surtout de messie venant au secours de pauvres innocents, même s’il sera aidé ici par un vilain pas si vilain que ça, le tout face, par contre, à de vrais méchants rebelles, et pileurs sans scrupules, aux cheveux longs, lesquels aiment - évidemment - demander d’énormes rançons aux familles de leurs otages. Le film se suit alors par la force en pilote automatique de son scénario, lequel n’est qu’une mission-sauvetage prévisible, et peu crédible, parsemée de quelques scènes où les armes à feu s’en donnent à cœur joie, notamment lors de l’arrivée sur place d’un groupe de mercenaires alliés.

Critiqué par l’acteur et sénateur philippin Robin Padilla, mais également par son collègue Ronald dela Rosa, ou encore par le président du Sénat Juan Miguel Zubiri, affirmant que le film pourrait nuire au pays et à son économie touristique (Jolo étant, de toute manière, le bastion du militant djihadiste Abu Sayyaf), tout en représentant l’armée philippine comme « lâche », « Mayday » n’est pourtant qu’une série B sans prétention, et surtout sans intérêt, et donc aucunement un commentaire fiable sur les affaires du pays, bien qu’il en ait le droit d’en montrer une libre représentation artistique. D’ailleurs, qu’on se le dise, entre nous, il se discute déjà en coulisse qu’une suite devrait voir le jour, du nom de « Ship » (titre on ne peut plus original après « Plane »), et dans laquelle on devrait y retrouver Louis Gaspare dans le rôle de Colter, tandis que Gerard Butler pourrait y faire une brève apparition. Affaire à suivre...



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