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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Les critiques de Julien Brnl
Mademoiselle de Joncquières
Réalisateur(s) : Emmanuel Mouret
Article mis en ligne le 9 octobre 2018

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 12 septembre 2018

Signe(s) particulier(s) :

  • adaptation d’un récit conté dans le roman de Diderot « Jacques le fataliste et son maître » (1796), et déjà adapté par Robert Bresson dans « Les Dames du Bois de Boulogne » en 1945 ;
  • prétendant présélectionné pour représenter la France aux prochains Oscar du cinéma dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère », avant que ne soit finalement choisi en septembre dernier le film « La Douleur » d’Emmanuel Finkiel.

Résumé : Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui en manipulant Mademoiselle de Joncquières et de sa mère qui, suite à des revers de fortune, sont tombées dans la galanterie. Au fur et à mesure que se déroule son plan machiavélique, elle s’entretient avec une amie, lui dévoilant ses motivations supposées. Mais le marquis étant plus romantique que prévu, et la jeune fille plus pure et innocente, les choses ne se passent pas comme elle l’escomptait...

La critique

Qui a dit qu’on s’ennuyait dans un film en costumes ? En l’occurrence, cette relecture d’un récit conté dans un roman de 1796 résonne particulièrement par sa réalité sentimentale très actuelle, pimentée par des interprétations tout en démesure et argumentation, à l’image des gens de l’époque contée.

S’il met du temps à poser ses valises, « Mademoiselle de Joncquières » assume totalement son style, venu de la noblesse du XVIII, et qui sied d’ailleurs à ravir au cinéma de son réalisateur. Mais autant dire qu’il faut apprécier les dialogues aux paroles raffinées et quintessenciées, étant donné le milieu social concerné. Une fois cela accepté, alors ce film s’apprécie pour ce qu’il a à nous offrir, soit une histoire de vengeance amoureuse au goût de mépris entre une veuve aristocrate (Cécile de France) et un marquis libertin notoire (Edouard Baer). En effet, ce dernier, après quelques années à batifoler avec Madame de La Pommeraye, tombe désespérément amoureux de la beauté et l’innocence de Mademoiselle de Joncquières (Alice Isaaz), la fille d’une femme issue de la noblesse, mais tombée depuis en disgrâce... Sauf que cette nouvelle passera dans le collimateur de Madame de La Pommeraye...

Tandis qu’Edouard Baer énerve un brin par son rôle bouffon et indécis (bien qu’il l’interprète avec saveur), Cécile de France éblouit dans celui d’une dame qui préfère se mentir plutôt que d’avouer ses faiblesses. Avec son faux sourire tremblant, l’actrice donne à son personnage toute la retenue et l’élégance extérieure d’une femme de son envergure sociale, mais qui, blessée par l’homme qu’elle aime éperdument, va réaliser l’inimaginable, tout en se prouvant, ainsi qu’à ses victimes indirectes, le contraire. Renversant !

On apprécie également la dimension féministe de cette vengeance bien moins désuète qu’elle en a l’air, au contraire de sa mise en scène, un peu trop propre et théâtrale, alignant les tableaux dialogués, mais qui prennent cependant de l’ampleur au fil du plan diabolique mis en place.

Bande annonce :

Mademoiselle de Joncquières : Trailer HD
Mademoiselle de Joncquières : Trailer HD
Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de...
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