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CINECURE
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Naidra Ayadi
Ma fille
Sortie le 12 septembre 2018
Article mis en ligne le 28 août 2018

par Charles De Clercq

Synopsis : Hakim et Latifa ont fui la guerre civile algérienne au début des années 90. Ils vivent depuis dans le Jura, avec leurs deux filles : Nedjma 14 ans, et Leïla, l’aînée, partie suivre ses études de coiffure à Paris. Trois jours avant Noël, Nedjma reçoit un SMS laconique de sa grande sœur. Elle ne pourra pas venir les rejoindre pour les fêtes, prétextant une nouvelle fois une surcharge de travail… Latifa s’en prend à Hakim et le pousse à aller chercher Leïla. Nedjma viendra avec lui, ils en profiteront pour découvrir Paris. À leur arrivée dans le salon de coiffure, ils apprennent que Leila n’y a en réalité jamais travaillé. C’est le voyage d’un père qui commence, dans Paris, une nuit, jusqu’à l’aube.

Acteurs : Roschdy Zem, Natacha Krief, Darina Al Joundi, Camille Aguilar

On ne peut qu’adhérer au premier long métrage (long... mais assez court finalement, puisqu’il dure 1h20) de l’actrice Naidra Ayadi (qui est également metteuse en scène). Elle adapte ici le roman « Le Voyage du père » de Bernard Clavel, publié en 1965 et que Denys de La Patellière a transposé au cinéma l’année suivante, avec Fernandel dans le rôle-titre. Nous avouons n’avoir jamais vu ce film (ou, en tout cas, nous n’en gardons aucun souvenir) ni lu le roman.

N’empêche, malgré cette carence, l’intrigue est assez prévisible et on ne vous dévoilera pas plus de celle-ci. L’on se doute bien (sûr) du métier qu’exerce la fille. La quête du père est ici transposée des années 60 au XXIe siècle. Le milieu de la France rurale devient des membres de la communauté algérienne de première et deuxième génération en France. Le père n’est plus accompagné du fiancé, mais de la soeur et il écrit une lettre à sa fille. Ajoutons-y une génération téléphones mobiles et SMS et l’histoire devient somme toute très contemporaine, avec un Paris déroutant voire angoissant, pour un père qui quitte pour la première fois son bled.

Malgré de très nombreuses incohérences ou invraisemblances du scénario ou de l’intrigue :
ainsi quand la soeur répond au SMS de la cadette, rien ne se passe, c’est comme si de rien n’était ; la cadette laissée en plan dans une chambre d’un hôtel assez minable, ou encore ce père qui entre dans une boîte de luxe ou un club échangiste, se présentant comme venant à la demande de gros clients n’est pas crédible avec ses vêtements bon marché et élimés ; ou encore ce pardessus laissé à un « gardien » à l’entrée et que l’on retrouve sur les épaules du père après un tabassage...
l’on se laissera bercer par le film, par sa tendresse, certaines rencontres, notamment avec une prostituée âgée.

C’est aussi tout un regard sur une famille, remplie d’amour qui se confronte à une culture et des modes de vie qui ne sont pas les siens. C’est également la mère au début et à la fin du film, mais surtout pendant la première moitié du film la relation entre un père et sa cadette et, ensuite, la quête tragique d’un père qui peut laisser sortir une violence inattendue.

On ne peut donc que conseiller de passer cent minutes avec ce père qui découvrira un Paris inconnu et une fille qui l’est tout autant désormais pour lui.



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