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CINECURE
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Christophe Duthuron
Les vieux fourneaux
Sortie le 22 août 2018
Article mis en ligne le 8 juillet 2018

par Charles De Clercq

Synopsis : Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un oeil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le cœur. Une Comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road movie dans le sud de la France, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour commettre un crime passionnel.

Acteurs : Eddie Mitchell, Pierre Richard, Roland Giraud, Alice Pol

C’est avec une insondable naïveté que nous avons découvert ce film, ignorant tout de ses origines. En entrant dans la salle et au vu de l’âge des protagonistes principaux, nous pensions et disions bêtement qu’il devait s’agir d’un recyclage d’acteurs vieillissants sur le mode Expandable ! Ce n’est qu’à la fin du film qu’un confrère a comblé notre immense lacune dans le domaine de la BD en nous informant qu’il s’agissait de l’adaptation d’une bande dessinée homonyme. Ajoutant que l’adaptation était très réussie, jusque et y compris dans ses modifications ou amplifications. Ayant lu le premier tome de l’œuvre (qui en compte quatre), celui qui est adapté à l’écran, nous ne pouvons que confirmer la chose. De nombreux dialogues sont repris tels quels dans le film.

Quoi qu’il en soit, nous avons rarement vu une aussi belle comédie et il faut préciser ; « comédie dramatique » à l’écran. L’humour et l’émotion se côtoient avec beaucoup d’intelligence et le revirement (inattendu pour nous) de situation, aux deux tiers du long métrage, amène à découvrir dans le passé des drames qui ont été tus et qui ont mené à des inimitiés durant des décennies.

Le scénariste Christophe Duthuron (à qui l’on doit, entre autres Un gars, une fille) réalise ici sont premier long métrage cinématographique faisant jouer à merveille des acteurs chevronnés, des vieux de la vieille, comme Pierre Richard, Eddy Mitchell, Roland Giraud, Henri Guybet ! Ceux-ci excellent, sans cabotinage (et si celui-ci est présent, le surjeu éventuel ne dessert pas, bien au contraire), à habiter leurs personnages, à donner vie aux figures de papier. Celles-ci quittent ainsi les albums pour accéder à la troisième dimension sans aucune trahison d’une « saga revigorante »...
(ci-dessous, cliquer pour lire un extrait du dossier presse)

Une saga revigorante

Pour ceux qui n’auraient pas lu cette saga revigorante, rappelons que tout commence le jour où Lucette, l’épouse d’Antoine, quitte ce bas-monde sans crier gare. Branle-bas de combat chez Pierrot, qui enfile son plus beau costard (enfin, le seul qu’il possède), sort du coma sa vieille guimbarde (une insulte à l’écologie à elle toute seule) et file sortir Mimile de sa maison de retraite (bienvenue à la « résidence Meuricy »). Bien entendu, ils loupent la crémation. Panne de voiture, invoque Pierrot qui ne peut pas s’empêcher de faire le malin en demandant : « Y a de la gonzesse ? » Ensuite, c’est la routine des réunions de famille et d’amis qui suivent ce genre d’événement. On bavarde, on boit un coup, on évoque la mémoire de la défunte, on rigole quand même (il faut bien), on règle quelques comptes avec ceux qui restent. La vie pourrait reprendre son cours, peinarde, entre nostalgie du bon vieux temps et souvenirs des quatre cents coups. Sauf qu’Antoine, convoqué chez le notaire, en sort avec un air furibard. Avant de s’engouffrer dans sa voiture avec, pour tout bagage, un fusil et sa mine des mauvais jours…

Inutile de s’appesantir sur le succès mérité de cette série originale, vendue à plus d’1,2 million d’exemplaires et récompensée par une flopée de prix en tout genre. Ou alors, un tout petit peu, histoire de rappeler que le scénario et le dessin rivalisent de talent et d’ingéniosité.

Intrigues parfaites, dialogues impressionnants de finesse et de drôlerie (sans jamais tomber dans la facilité), personnages aussi attachants qu’inoubliables, le tout servi par un graphisme d’une justesse imparable, qui allie précision du trait, imagination dans la mise en scène et bonne humeur contagieuse.


Bande annonce :

Les Vieux Fourneaux : Trailer HD
Les Vieux Fourneaux : Trailer HD
Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le...
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