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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

James Gunn
Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3
Sortie du film le 03 mai 2023
Article mis en ligne le 11 mai 2023

par Julien Brnl

Genre : Action, aventure, comédie, science-fiction

Durée : 150’

Acteurs : Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Will Poulter, Sean Gunn, Karen Gillan, Bradley Cooper, Vin Diesel, Pom Klementieff, Chukwudi Iwuji, Sylvester Stallone, Elizabeth Debicki, Daniela Melchior, Maria Bakalova, Michael Rosenbaum...

Synopsis :
Notre bande de marginaux favorite a quelque peu changé. Peter Quill, qui pleure toujours la perte de Gamora, doit rassembler son équipe pour défendre l’univers et protéger l’un des siens. En cas d’échec, cette mission pourrait bien marquer la fin des Gardiens tels que nous les connaissons.

La critique de Julien

Clap de fin pour les Gardiens. Après un épisode spécial « Joyeuses Fêtes » sorti en novembre dernier sur Disney+, réalisé et écrit par James Gunn, le cinéaste s’offre un départ en fanfare du MCU pour la concurrence, lequel a récemment été nommé, avec Peter Safran, co-président et co-PDG de DC Studios, afin de relancer l’intérêt du public envers le DCU. C’est d’ailleurs lui qui réalisera « Superman : Legacy », pour une sortie en juillet 2025, lequel ne sera d’ailleurs plus joué par Henry Cavill, étant donné qu’il se centrera sur la jeunesse du kryptonien. Après avoir justement dynamité l’équipe - mais cette fois-ci d’anti-héros - de la « Suicide Squad » (2021), ainsi que créé la série spin-off « Peacemaker » avec Jean Cena pour le service de streaming HBO Max, le tout déjà pour le DCU, James Gunn offre ainsi une dernière virée dans l’espace à ses (et à nos) super-héros favoris du MCU, que sont les Gardiens de la galaxie, lui qui avait réalisé les deux premiers volets de leurs aventures, débutées en 2014, et dont le succès n’est plus à prouver...

Alors qu’ils sont à leur QG sur Knowhere, et que Quill/Star-Lord (Chris Pratt) pleure toujours la mort de « sa » Gomorra (Zoe Saldana), l’équipe sera ici attaquée par Adam Warlock (Will Poulter), le fils guerrier (immature) de la grande prêtresse à peau dorée de la planète Souverain, Ayesha (Elizabeth Debicki), sous les ordres du narcissique, zélée et sociopathe Maître de l’Evolution (Chukwudi Iwuji), tandis que les Gardiens lui avaient volé quelques années plus tôt des batteries Anulax. Dans son but ultime de créer « la société parfaite » sur la planète Contre-Terre, celui-ci est bien décidé à remettre la main sur sa création et propriété technologique du nom de code 8-9-P-1-3, alias Rocket (Bradley Cooper), lequel pourrait l’aider dans sa tâche grâce à sa super-intelligence (qui dépasse la sienne), lui qui s’est jadis échappé de ses laboratoires. Or, le raton-laveur, génétiquement modifié, sera gravement blessé dans l’attaque, victime d’un coupe-circuit, que ses camarades seront incapables de soigner en l’état. Sauf qu’une clef d’accès pourrait contourner ledit coupe-circuit, lui qui appartiendrait à une technologie développée par l’entreprise d’Orgocorp, installée sur un astéroïde organique. Bien aidés par une Nebula (Karen Gillan) toujours aussi énervée, les Gardiens n’auront d’autre choix que de s’y rendre, alors que le temps est compté pour leur ami, qui, dans son inconscience, va se souvenir de son terrible passé... Alors oui, préparez les mouchoirs.

Qu’on aime ou non les films de super-héros, « Les Gardiens de la Galaxie », premier du nom, avait su révolutionner cet univers formaté avec une bonne dose d’humour bienvenue, étant donné son second degré appuyé et ses répliques acidulées, tandis que cette aventure galactiques évoluait dans des décors à couper le souffle et aux couleurs éclatantes, sans parler de sa bande-originale endiablée. Alors que sa suite (sortie en 2017) nous en révélait notamment sur les origines célestes de Star-Lord, cet épisode se centre sur l’histoire de Rocket, qu’il n’avait ainsi jamais encore révélée à personne, ni même à sa (désormais) famille. Or, ce qu’il a subi est bien pire encore que ce que Thanos a pu réaliser par le passé. James Gunn emmène alors sa troupe au travers d’une mission sauvetage parsemée de nombreux retournements de situation et de moments d’émotions comme on n’en attendait pas. Tous les ingrédients qui font dès lors le sel de l’univers de James Gunn sont d’ailleurs au rendez-vous, même si certaines promesses ne sont pas tenues, à l’image du personnage de Will Poulter, très secondaire et jamais pris au sérieux, tandis que le rythme pâtit à de nombreux moments des flash-back autour de Rocket, ou du trop-plein de personnages à traiter en même temps, tandis que le scénario ne repose, finalement, que sur une course contre la montre, elle qui s’estompe à plusieurs reprises, avant de repartir cependant de plus belle, étant donné le dense scénario retors de James Gunn, lui qui parvient également à mettre en scène de véritables moments d’action très prenants, où la troupe s’exécute à se défendre l’un et l’autre, dans une même optique de sauver l’un des leurs. Quant à l’antagoniste et ses intentions décérébrées, ceux-ci sont malheureusement assez parachutés, alors que la vraie menace du film s’avère être ici vitale, en la personne du raton-laveur anthropomorphe Rocket...

Dans un communiqué partagé le lundi 8 mai 2023, PETA a étonnamment remis le prix « Not a Number » à James Gunn pour avoir rappelé « aux spectateurs que tous les animaux méritent une vie de liberté à l’air libre plutôt que d’être enfermés dans des cages de laboratoire », alors que sa vice-présidente américaine Lisa Lange a déclaré que « grâce à Rocket, James Gunn a mis un visage, un nom et une personnalité sur les millions d’animaux vulnérables qui passent par les laboratoires en ce moment même ». Symboliquement mérité, il est vrai que le cinéaste met ici en lumière l’effroyable et triste destin auquel est convié des milliers, voire millions d’animaux, tout ça pour servir d’expérimentation aux humains. C’est en ce traitement jadis réservé à Rocket et à ses amis que « Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 » touche en plein cœur, même s’il ne s’agit ici que d’images de synthèse, et que la machinerie spectaculaire dans laquelle baigne l’entièreté du film empêche pleinement émotion d’exister à juste titre. Mais vous ne ressortirez pas indemne du regard mouillé du petit et futur Rocket encore bébé, en train de dire à ses camarades de cellule (qui rêvent d’un ciel bleu) et tout juste rencontrés, qu’il a mal...

On prend dès lors part au voyage de ce « Gardiens de la Galaxie Vol. 3 », visuellement toujours aussi étourdissant, malgré quelques passages illisibles. Il est vrai qu’on s’est forcément attaché à cette équipe hétéroclite pour le moins originale et farfelue, composée également de Mantis (Pom Klementieff), qui n’est autre que la demi-sœur de Quill, mais également de Drax le Destructeur (Dave Bautista), ou encore de Groot (Vin Diesel), chacun ayant leur propre personnalité et gimmick(s), et ici au moins leur petit moment ou réplique qui change toute notre perception du personnage, sans compter sur le retour mesuré de Gamorra. Les retrouver pour la dernière fois (ensemble) fait ainsi un pincement au cœur, alors que leur séparation n’est, selon nous, pas totalement justifiée à l’issue de cette aventure, laquelle a, en effet, davantage scellé leur union. Qu’importe, il fallait bien ici boucler la boucle (question de priorités artistiques et d’argent), passer à autre chose, et laisser ainsi ces personnages voler de leurs propres ailes, au sein d’un avenir cosmique cependant incertain...



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