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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Frédéric Forestier
Les Bodin’s en Thaïlande
Sortie du film le 17 novembre 2021
Article mis en ligne le 23 novembre 2021

par Julien Brnl

Genre : Comédie

Durée : 100’

Acteurs : Vincent Dubois, Jean-Christian Fraiscinet, Bella Boonsang...

Synopsis : :
Maria Bodin, vieille fermière roublarde et autoritaire de 87 ans, doit faire face à une nouvelle épreuve : son grand nigaud de fils, Christian 50 ans, a perdu le goût de la vie. Suivant l’avis du psychiatre, qui conseille le dépaysement, la mère Bodin se résigne donc à casser sa tirelire pour payer des vacances à son fils... en Thaïlande ! Quand la mère et le fils Bodin s’envolent, pour la première fois, à plus de dix mille kilomètres de leur terroir natal, le choc est énorme : hôtel club, touristes, plages de sable blanc et autres massages exotiques, ils n’ont clairement pas le mode d’emploi... pas simple de dépayser des paysans ! Les Bodin’s s’embarquent alors dans un road-movie rocambolesque à travers tout le pays, avec pour seuls bagages leur audace, leur cœur et leur bon sens paysan.

La critique de Julien

Les Bodin’s, c’est un duo comique qui existe depuis plus de vingt ans, au succès grandissant. C’est aussi, par exemple, un million et demi de spectateurs pour leur spectacle « Grandeur nature », joué à guichets fermés dans tous les zéniths de France depuis 2015, et plus de cinq millions de personnes devant leur télévision lors de sa diffusion. Forts de leur fructueuse collaboration avec le producteur Claude Cyndecki, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, respectivement Maria et Christian Bodin, font ici sortir leurs personnages de leur région, dont une vieille fermière roublarde et autoritaire de 87 ans, régissant la vie de son fils de 50 ans, débonnaire et naïf. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant aujourd’hui que ce dernier va tenter de se suicider. Mais heureusement que la corde était trop longue ! Histoire de dépayser son fils, cette drôle de famille embarquera alors pour un voyage en Thaïlande, là où mère et fils seront confrontés à une autre culture, bien que pas si éloignée tant que cela de la leur, ou en tout cas dans leur façon de vivre, en autarcie, pour une partie du peuple...

Après deux films sortis par la petite porte chez nos voisins français en 2008 (« Mariage chez les Bodin’s ») et en 2010 (« Amélie au pays des Bodin’s »), tous deux alors réalisés par Éric Le Roch, c’est le cinéaste Frédéric Forestier (« Astérix aux Jeux olympiques » et « Stars 80 », en coréalisation avec Thomas Langmann) que l’on retrouve ici aux manettes, lui qui a plutôt l’habitude de tourner avec des comédiens de cinéma. Mais les défis existent bien pour quelque chose, d’autant plus que leur univers ne lui était pas très familier. En résulte un film qui porte sans doute la couleur et la saveur qu’en attendaient ses irrésistibles créateurs.

En effet, « Les Bodin’s en Thaïlande » porte la marque de fabrique de l’humour du duo, c’est-à-dire les expressions de Maria, nées d’expressions typiques entendues dans les campagnes tourangelles et berrichonnes, ainsi que du cinéma de... Jacques Audiard (auquel ils auraient été bercés), ainsi que les situations très compromettantes dans lesquels se met toujours Christian, en tout cas ici, au cinéma, dans l’action. Écrit durant trois années, de la même manière qu’ils écrivent pour le théâtre, c’est-à-dire en construisant d’abord l’histoire en s’interdisant d’en écrire une seule ligne de dialogue tant qu’ils ne sont pas convaincus par l’intrigue, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet ont dû composer avec l’aspect parfois trop scénique de leur jeu, eux qui ont été bien aidés pour l’occasion par Frédéric Forestier, et notamment sur le fait de parler autrement qu’en hurlant. Ces détails peuvent ainsi paraître dérisoires, mais ils nécessitent pourtant un vrai travail d’adaptation, que réussissent ses interprètes. À noter ici qu’un troisième personnage occupe beaucoup de place dans cette histoire, en la personne de Bella Boonsang, une finaliste du concours de Miss Univers Thaïlande, ayant retenu l’attention d’un directeur de casting, avant d’apprendre phonétiquement la langue française pour ses essais, et être choisie, laquelle a alors été invitée par les Bodin’s afin de les rencontrer, et de voir leur spectacle...

Ce qui plaît dans cette comédie, c’est donc l’humour 100% « Bodin », malgré le fait que les situations rocambolesques auxquelles ses protagonistes d’un autre temps sont confrontés, sont totalement prévisibles. Au-delà, le film perd en force de frappe et en ADN lorsqu’il s’immisce dans une sous-intrigue convenue, trop gentillette, et ne tenant pas la route, au travers de laquelle Maria et Christian sauveront une jeune demoiselle en mauvaise posture, et rencontreront sa famille, son peuple, duquel les Bodin’s ressortiront grandis, assagis, du moins en apparence...

Il n’est pas étonnant de lire que les Bodin’s sont déjà en train de cogiter à la suite, eux qui repartiront en parallèle en tournée des zéniths jusqu’en 2023, avec pas moins de 130 dates... En effet, le film connaît un grand succès public en France (merci la province), là où toutes les avant-premières du film ont notamment affiché complet. En attendant, « Les Bodin’s en Thaïlande » devrait divertir les fans, ainsi que les mordus d’humour pas bien méchant, autour de ces inadaptés venus de la France profonde... Pour les autres, passez votre chemin.



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