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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Eric Valette
Le serpent aux mille coupures
Sortie au BIFFF le 9/4/17 puis en salles le 12 avril 2017
Article mis en ligne le 9 avril 2017

par Charles De Clercq

Présentation BIFFF : Avec sa gueule d’immigré, le vigneron Omar Petit a du mal à trouver sa place dans une collectivité jambon beurre qui ne jure que par le bleu Marine. Pourtant, avec sa femme et sa fille, il ne souhaite qu’une chose : participer à la bonne réputation du chasselas de Moissac, un vin blanc AOC dont le chiffre d’affaires est estimé à 45 millions d’euros. Alors bon, se coltiner des paysans qui écoutent en boucle « le temps béni des colonies » de Sardou, c’est déjà pas facile… Mais se faire prendre en otage avec sa famille par un motard, qui vient de buter trois narcos sud-américains devant ses vignes, ça sort d’un autre tonneau qu’Omar devra boire jusqu’à la lie. Non seulement aucun de ses collègues ne lèvera le nez de sa cuve afin d’aider sa famille, mais leur nouvel invité – par son geste fatal – a alerté des négociants d’un autre type. Ceux dont le chiffre d’affaires pèse plus de 250 milliards d’euros par an et dont la maison mère se trouve quelque part en Colombie…

Quand Eric Valette, ancien membre du Jury International (2012) et fine gâchette du film de genre hexagonal (on lui doit notamment Maléfique, et La Proie avec Dupontel), adapte un bouquin de DOA, nous devenons joie et impatience ! Mêlant cocaïne, racisme ordinaire et mondialisation, Le Serpent aux mille coupures sent le thriller racé et implacable, porté par un Tomer Sisley prêt à faire de grosses entailles à sa belle gueule de Largo Winch.


Synopsis : Sud Ouest de la France, hiver 2017. Un motard blessé quitte les lieux d’un carnage. Le mystérieux fugitif trouve refuge chez les Petit, une famille de fermiers qu’il prend en otage. A ses trousses : des barons de la drogue colombiens, le lieutenant colonel Massé du Réaux, et un tueur à gage d’élite, qui sont bien décidés à le neutraliser, par tous les moyens. L’homme a déclenché une vague de violence dont personne ne sortira indemne…

Acteurs : Erika Sainte, Pascal Greggory, Stéphane Debac, Terence Yin, Tomer Sisley

Annoncé par certains comme s’inscrivant dans la ligne de L’homme des hautes plaines, deuxième film et premier western de Clint Eastwood... le film déçoit plusieurs critiques qui ont visionné le film en projection presse dans le cadre du BIFFF. Précision : la projection s’est faite en VO sous-titrée en anglais ! OK si la VO est française, mais lorsque les dialogues sont essentiellement en anglais (non sous-titré du coup et dans une langue asiatique) c’est assez râlant ! Comme c’était dans le cadre du BIFFF et que je devais rencontrer des amis parisiens qui participaient aux BIFFF... je suis resté jusqu’au bout alors que tout me poussait à quitter la salle. Quand aux dialogues (que j’avais) ratés... justement mes confrères m’ont dit combien ils étaient en dessous de tout et que le film manquait donc d’un bon dialoguiste.

Je rêvais d’une ambiance paysanne genre « Bruno Dumont »... transposée dans le Sud ! Hélas, il n’en rien. Certains regretteront ou apprécieront que Tomer Sisley fasse très « Tomer Sisley ». Erika Sainte tire son épingle du jeu, malheureusement desservie par de mauvais dialogues et notamment une réplique totalement nullissime.

A ajouter au déficit du film : des scènes gore et trash inutiles qui font que l’on conseillera ce long-métrage aux plus de seize ans, en particulier, le sein d’une femme vivante découpé au couteau ! Aussi : certains protagonistes sont très performants au tir dans des séances de shotgun, mais lorsque Tod (Terence Yin, avec un visage plus impassible que celui de Keanu Reeves) est confronté dans la dernière partie du film aux « bouseux »... la majorité de ses tirs sont ratés... tout comme donc, dans la foulée, le peu de crédibilité que l’on pouvait avoir dans l’intrigue.

Ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé que je vais en dégoûter les autres. Aussi, comme souvent, je vais vous renvoyer vers la critique largement enthousiaste du blogueur Nicolas Gilli sur le site Furyosa (mais allez aussi lire la critique de Hubert Heyrendt, un confrère et ami, sur le site de la Libre !).

Par ailleurs, je relaie ici l’écho qu’en fait un participant du forum cinéphile sur dvdclassik.com :

Cliquer pour lire

"Après le buzz des madmovistes, après le contrebuzz des déçus lus notamment ici, j’ai abordé le film sans attentes excessives, et c’est un film bière pizza tout à fait compétent.

Ayant appris qu’Eric Valette travaillait sur l’adaptation du roman il y a quelques mois, j’ai lu celui-ci et l’adaptation est très fidèle : le héros très peu caractérisé (apparemment venu du roman précédent de DOA, c’est possiblement un ex barbouze), le méchant ultrasadique, la mondialisation du crime abordée de façon un peu superficielle, les paysans racistes jusqu’à la caricature (DOA se serait inspiré d’un vrai fait divers qui a vu un agriculteur noir fraîchement installé harcelé par les locaux), Valette n’est pas forcément en cause et est clairement l’atout du film, accouchant du travail d’artisan consciencieux qu’on est droit d’attendre de lui. Ensuite oui, la fusillade finale n’est pas du niveau de Way of the Gun (pour prendre une échelle comparable) mais il y a du savoir-faire et le cadre rural et toulousain (ville que je connais bien et d’où Valette est originaire) est bien utilisé.

6,5/10 en ce qui me concerne et je ne comprends pas le problème que l’on peut avoir avec Tomer Sisley, ce n’est pas Steve McQueen mais il fait le boulot et était déjà très bien dans Nuit blanche. Je m’étonne d’ailleurs qu’il n’ait pas plus profité de l’accueil convenable des Largo Winch (pas vus), soit on lui fait payer son embauche pour un personnage populaire auquel il ne correspondait pas physiquement (je n’ai jamais lu la BD), soit il doit changer d’agent ...




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