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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Les critiques de Julien Brnl
Le fidèle
Réalisateur : Michaël R. Roskam
Article mis en ligne le 6 novembre 2017

par Julien Brnl

➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 4 octobre 2017

Signe(s) particulier(s) :

  • voilà maintenant plus de onze ans que le projet de ce film mûrit dans la tête de son réalisateur, à qui l’on doit « Bullhead » (2012) et « Quand Vient la Nuit » (2014) ;
  • le film a été projeté hors-compétition lors de la dernière Mostra de Venise et a été sélectionné pour représenter la Belgique pour la course à l’Oscar du meilleur film étranger.

Résumé : Lorsque Gino rencontre Bénédicte, c’est la passion. Totale. Incandescente. Mais Gino a un secret. De ceux qui mettent votre vie et votre entourage en danger. Alors Gino et Bénédicte vont devoir se battre envers et contre tous, contre la raison et contre leurs propres failles pour pouvoir rester fidèles à leur amour.

La critique

Voilà enfin la nouvelle collaboration tant attendue entre le réalisateur flamand Michaël R. Roskam et son acteur, fétiche Matthias Schoenaerts, d’ailleurs révélé aux yeux du monde dans son premier film « Bullhead », nommé à l’époque à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Avec « Le Fidèle », Roskam ne quitte pas non plus son thème de prédilection, à savoir le thriller policier, bien que ce nouveau film pointe davantage comme une grande histoire d’amour passionnelle. Elle, est pilote de course et issue d’un milieu bourgeois, tandis que lui est un braqueur de banque invétéré depuis son adolescence, avec son groupe d’amis. Il ne suffira dès lors que d’une rencontre pour que naisse une histoire d’amour impossible entre ces deux mordus d’adrénaline.

On ne pourrait commencer en disant que Michaël R. Roskam filme ici Bruxelles à l’américaine, où ses différents plans sonnent très travaillés, et où la photographie lugubre de Nicolas Karakatsanis apporte de la densité et du poids aux décors du film. « Le Fidèle » pourrait très bien être ici le résultat d’un film tourné avec un gros budget, tant son réalisateur à l’œil pour l’efficacité de son image, tout comme un souci audacieux du cadrage. Que ça soit à travers ses scènes de braquages (dans la banque, sur l’autoroute) où lors des rencontres et retrouvailles entre ses deux acteurs principaux, Roskam sait où il veut en venir, et cela se ressent, et se voit. Ainsi, son film, s’il n’est pas parfait, possède une véritable signature visuelle.

Parlant d’une histoire d’amour sur fond de banditisme, « Le Fidèle » se devait d’assurer au niveau de son duo d’acteurs afin qu’on en éprouve de l’empathie, étant donné l’omniprésence des sentiments à l’écran. Force est de constater que la fusion est bien au rendez-vous entre Matthias Schoenaerts et Adèle Exarchopoulos, alias Gino et Bibi, parfaitement dirigés par Roskam. L’écriture de leurs personnages porte cette idée de passion amoureuse qui les lie, les faisant ainsi parfois agir n’importe comment, ne serait-ce que pour se rapprocher.
Dommage maintenant que le scénario du film aille un peu trop loin dans la tragédie, comme si ce qui était déjà arrivé au couple ne suffisait pas... Dès lors, la tournure de l’histoire prend un côté un peu trop appuyé, voir indirectement grandiloquent, ce qui a tendance à nous rebuter, et à faire perdre de l’authenticité à son idylle. Mais là n’est pourtant pas le plus étrange, que ce mauvais goût pour l’amour meurtri.

Repassé par la case montage, on observe, vite médusé, que la mise en scène du film aligne quatre parties différentes, mais respectant l’ordre chronologique, ce qui n’a guère de sens par rapport à l’histoire racontée, étant donné qu’on retrouve, en plus, dans chacune d’elles, tous les personnages de l’histoire, et cela sans se préoccuper principalement de celui auquel la partie narrée porte son nom. On espérait plus de pertinence au niveau de la présentation de cette histoire d’amour impossible, qui aurait ainsi justifié l’utilisation d’un montage en parties. De prime abord, le film ne devait pas respecter une narration linéaire, ce à quoi a dû se résoudre finalement l’équipe du film, pour une question de production.

Lien vers la critique de Cinécure



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