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CINECURE
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Michel Boujenah
Le coeur en braille
Sortie le 28 décembre 2016
Article mis en ligne le 8 novembre 2016

par Charles De Clercq

Synopsis : Marie est une adolescente passionnée de violoncelle et très douée à l’école. Victor est un garçon sympathique, dynamique, mais qui connaît quelques difficultés scolaires. Ignorant que Marie est entrain de perdre la vue, Victor tombe amoureux d’elle. Et petit à petit, à sa grande surprise, Marie se met à l’aider... Lorsque Marie lui révèle son secret, un pacte est conclu entre les deux adolescents : Victor l’aide à cacher son état afin qu’elle puisse passer le concours d’entrée au conservatoire. Une amitié indéfectible va naître de ce duo improbable, prêt à tout pour faire front face au reste du monde.

Acteurs : Alix Vaillot-Szwarc, Jean-Stan Du Pac, Charles Berling, Pascal Elbé, Vincent Taloche, Florence Guérin.

Michel Boujenah adapte le roman éponyme publié en 2012 par Pascal Rutter et destiné aux enfants à partir de 9 ans (voir ci-contre). Si le livre donnait le point de vue de Victor, le garçon, le réalisateur, lui prend celui de Marie (Marie-José dans le roman). Tout est dit dans le synopsis officiel et, très vite, le spectateur est au parfum. Neuf ans après Trois amis, Michel Boujenah réalise sont troisième film qu’il écrit avec Alfred Lot.

A l’arrivée, c’est une belle histoire, emplie de bons sentiments. Les jeunes ados ont été bien choisis. Jean-Stan Du Pac a déjà une expérience d’acteur et à lire son interview dans le dossier presse, il parle déjà comme un adulte. Sa partenaire, Alix Vaillot, est une jeune violoniste et c’est son premier rôle au cinéma. Il lui a fallu s’exercer de nombreuses heures au violoncelle. Son interview est également très « adulte ». Et l’on ne va douter un instant de leur maturité qui a donné l’impression d’un film aux dialogues très littéraires, très construits (même si semble y avoir eu place pour l’improvisation). Quant aux acteurs adultes, c’est l’occasion de retrouver certains qui ont joué dans le premier ou deuxième film de Boujenah.

Il faut probablement une âme d’enfant pour entrer dans le film tant tout est si beau, si candide, prévisible, mignon tout plein. Certes, il y a des péripéties, des tensions, des difficultés, des coups vache, des invraisemblances. Ce monde-là est assez étonnant : on ne prend pas de selfies, on ne navigue pas sur l’ordinateur, on ne chasse pas les Pokémons, on n’envoie pas de textos... Une sorte de monde idyllique comme si la cécité progressive de l’héroïne s’étendait au monde qui l’entoure, à l’école, à la cour de récréation. Quant au dénouement, on ne dira rien, mais vous aurez compris n’est-ce pas. Certains détesteront le côté doucereux. En revanche, ceux qui aiment les lokoums devraient adorer.

Le réalisateur s’exprime ainsi quant à l’orientation qu’il souhaitait donner à son film : « À chaque fois qu’on me parlait du film, je disais que c’était l’histoire d’une petite fille qui perd la vue, qui ne veut pas que ça se sache et qui choisit un garçon dans sa classe pour qu’il incarne ses yeux. Et pourquoi ce garçon en particulier ? Parce qu’elle sait qu’il est amoureux d’elle et qu’il sera plus facile à manipuler. À chaque étape du scénario, ces questionnements revenaient constamment : « De quoi ça parle ? Qu’est-ce qui m’a touché dans cette histoire ? » C’est le recours au mensonge pour aller au bout de son rêve. Autrement dit, la fin justifie-t-elle les moyens ? A-t-on le droit de se comporter comme elle l’a fait ? Certes, elle sera obligée de dire la vérité à un moment donné. Mais quand on a un père aussi névrosé que le sien, on est obligé de mentir. S’il ne l’était pas, c’est lui qui l’aurait aidée à mentir. Et je disais aussi souvent : « C’est une leçon de vie que donnent deux enfants aux adultes ». Car ces deux « petites personnes » ont beaucoup à nous apprendre de la vie. Elles changent même la vie du père de Victor : le garçon veut comprendre ce que c’est d’être amoureux et il est face à un père qui a renoncé à tout ça. Et c’est son fils qui va le réveiller. »



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