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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Marc Forster
Le Pire Voisin au Monde (A Man Called Otto)
Sortie du film le 15 février 2023
Article mis en ligne le 20 février 2023

par Julien Brnl

Genre : Comédie dramatique

Durée : 126’

Acteurs : Tom Hanks, Mariana Treviño, Rachel Keller, Manuel Garcia-Rulfo, Cameron Britton, Mike Birbiglia...

Synopsis :
Otto Anderson est un veuf grincheux qui est très attaché à ses manières. Lorsqu’une jeune famille pleine de vie s’installe à côté, il rencontre son partenaire en Marisol à l’esprit vif et très enceinte, menant à une amitié improbable qui va bouleverser son monde. Vivez une histoire drôle et réconfortante sur la façon dont certaines familles viennent des endroits les plus inattendus.

La critique de Julien

Après sa première adaptation au cinéma par Hannes Holm en 2016 sous le nom de « M. Ove », c’est aujourd’hui l’Amérique qui s’est emparée du roman suédois de Fredrik Backman « En man som heter Ove », publié en 2012, et traduit en français par « Vieux, râleur et suicidaire : la vie selon Ove ». Réalisé cette fois-ci par Marc Forster, à qui l’on doit une carrière hétéroclite (de « Quantum of Solace » à « World War Z », en passant par « Jean-Christophe et Winnie »), ce film opère quelques légères variations par rapport à l’histoire originale, comme le fait qu’Ove Lindahl devienne ici Otto Anderson, que sa marque de voiture préférée ne soit plus la Saab, mais bien la Chevrolet, ou encore que sa nouvelle voisine d’en face soit une immigrée mexicaine, et non plus une Iranienne. Écrit par David Magee (« L’Odyssée de Pi », « Le Retour de Mary Poppins ») d’après le roman et le film dont il s’inspire, « Le Pire Voisin au Monde » met en scène l’inépuisable Tom Hanks (remplaçant au pied levé Rolf Lassgård) dans le rôle de cet homme grincheux de 63 ans, veuf depuis six mois, vivant non plus en Suède, mais dans la banlieue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, dans un lotissement privé. Ce dernier en fait des rondes de sécurité pour s’assurer des respects des règles et des normes, lequel, après avoir pris sa retraite d’une entreprise sidérurgique, envisage de se suicider, afin de mourir seul, et rejoindre celle qu’il aime au plus tôt. Sauf que toutes ses tentatives seront interrompues par Marisol (Mariana Treviño) et sa (merveilleuse) famille, d’ailleurs prête à s’agrandir...

Si on nous avait dit un jour que Tom Hanks allait camper le rôle d’un personnage antipathique, alors on ne l’aurait pas cru. N’est pas Clint Eastwood qui veut (cf. « Gran Torino ») ! D’ailleurs, force est de constater que l’acteur se révèle beaucoup trop touchant dans la peau de cet homme isolé, droit et désagréable, mais que l’on sait comme cela à la suite de malheurs vécus dans le passé, et que l’on découvrira au travers de nombreux flash-back, lui qui ne ferait d’ailleurs pas de mal à une mouche. D’un chat de gouttière errant à son amitié rivale avec Reuben (Peter Lawson Jones), ou encore sa relation désormais éloignée avec son voisin Jimmy, sans oublier ses envahissants, mais attendrissants nouveaux voisins, « Le Pire Voisin au Monde » n’oublie personne de l’entourage d’Otto, lequel va l’aider à sortir de sa morosité, et à trouver un nouveau sens à sa vie, sans sa dulcinée. Aussi, le monsieur va se retrouver, malgré lui, sous le feu des projecteurs, après avoir sauvé un vieillard tombé sur des rails de train (alors qu’il voulait s’y jeter), filmé pour l’occasion par des smartphones, tandis qu’il fera la connaissance de Malcolm, un transgenre ancien élève de son épouse, elle qui était la première à l’avoir accepté tel qu’il était...

Alors que l’adaptation de Hannes Holm était à la fois cynique, marrante, ironique, revitalisante, et touchante, le film de Marc Forster joue sans cesse, lui, en terrain connu, soit sur la corde sensible, et met en scène une très belle histoire, à la fois d’amour, de rédemption, et d’amitié, malgré les barrières préalablement installées, tandis qu’il nous prépare sans cesse à sortir les mouchoirs, en témoigne sa dernière demi-heure, tire-larmes, et extrêmement prévisible. C’est une comédie dramatique très américaine dans l’âme, balisée et aux bonnes intentions, ne cachant ainsi jamais son jeu, elle qui souffre, tel son anti-héros, et cela malgré les apparences, d’un trop grand cœur. Bref, un film tendre et réconfortant, mais trop inoffensif, et qui manque, malgré sa mise en situation initiale, de caractère...



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