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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

François Desagnat
Le Gendre de ma Vie
Sortie le 19 décembre 2018
Article mis en ligne le 2 janvier 2019

par Julien Brnl

Signe(s) particulier(s) :

  • troisième long métrage en solo pour le cinéaste François Desagnat après trois co-réalisations (dont « La Beuze » et « Les Onze Commandements »), et succédant à la comédie « Adopte un Veuf » (2016) ;
  • scénario adapté d’un projet d’origine américaine et développé chez Lionsgate pour Tyler Perry.

Résumé : Stéphane et Suzanne sont parents de trois jeunes femmes, le tableau peut sembler idéal mais Stéphane n’a jamais eu de fils et a toujours rêvé d’en avoir. Pour combler cette frustration, il s’accapare ses gendres et en tombe plus vite amoureux que ses filles. Quand Alexia sa fille cadette, décide de quitter Thomas, magnifique rugbyman et nouvelle idole de son père, pour un jeune médecin qu’il ne supporte pas, Stéphane va se débattre.

La critique de Julien

Après nous avoir légèrement étonné avec sa précédente comédie familiale « Adopte en Veuf » sortie en 2016, François Desagnat (le frère de Vincent, qu’il dirige d’ailleurs ici le temps d’une scène) fait ici de Stéphane (Kad Merad) un père égoïste et frustré, car en mal du manque de présence masculine à la maison. On est d’ailleurs situé à tel point que dès que l’une de ses trois filles rencontre un gars, Stéphane s’immisce alors dans son histoire amoureuse, pour se rapprocher de son gendre avec intrusion et manipulation, et cela afin de passer du temps en compagnie du (beau-)fils qu’il n’a jamais eu... Le problème, c’est que ses filles ont développé une peur phobique de présenter leur petit copain à leur père. C’est d’ailleurs pour cette raison que la cadette, Alexia (Pauline Etienne), s’en est éloignée, afin de prendre du recul. Mais de retour en France après un grand voyage, elle fera la connaissance à l’aéroport de Thomas Cazenave (Guillaume Labbé), un joueur de rugby, et gendre idéal pour Stéphane. Sauf qu’Alexia ne le gardera pas, ce qui va provoquer l’incompréhension du père, qui ne va pas lâcher l’affaire...

« Le Gendre de ma Vie » n’est certainement pas la comédie française la plus honnête et nette de l’année, mais elle permet de passer un moment de cinéma, réservant son lot de ressorts comiques et de personnages cocasses.

Commençons par dire que ça fait plaisir de ne pas voir Kad Merad en pilotage automatique, dans le sens où il n’exagère pas son jeu d’acteur. Ici, c’est bien son rôle qui est extrême et complètement barge dans ses attitudes. D’ailleurs (et c’est sans doute-là le plus gros souci du film), son écriture peine à trouver le ton juste. Finalement, on se sait guère si ce père agit vraiment (comme il semble le dire) par amour pour ses filles (et donc en vue de leur choisir le compagnon parfait) ou si ce n’est uniquement par frustration de ne jamais avoir eu de garçon, préférant ainsi passer du temps avec ses gendres, et en tomber bien plus vite amoureux que ses filles...

Habitué aux rôles grand-guignolesques, Kad Merad tient plutôt bien ici sur ses épaules ce rôle de père à la fois bienveillant, aveugle, mais déplacé, et grotesque. Intrusif, mais non-malintentionné, ce papa ne se rend jamais compte qu’il pousse le bouchon un peu trop loin ! Par contre, Zabou Breitman excelle en tous points en obstétricienne lesbienne et excentrique. Dans cette histoire, elle est d’ailleurs le meilleur bras droit de Stéphane, tout en étant toute aussi excessive, mais dans un autre domaine. Enfin, on apprécie également Jérémy Lopez dans la peau d’un autre beau-fils de Stéphane, mais volontairement caché par sa fille Gabrielle (Louise Coldefy), laquelle retarde sans cesse les présentations...

François Desagnat et ses deux autres co-scénaristes construisent alors une intrigue sous forme d’une suite de péripéties gênantes, mais pour la plupart marrantes, car bien aidées par quelques ressources comiques efficaces, liées notamment à un voisin exhibeur malgré-lui (Patrick Bosso), une voiture de collection, une conversation Facebook, ou encore un poster de rugbymans nus. Ce qui fonctionne sans doute le moins en termes de comédie concerne la relation que ce père entretiendra avec son véritable nouveau gendre, Bertrand (François Deblock), qui n’est autre que son nouveau collègue médecin peu apprécié, qui plus est vieillot et maladroit. Tout ce segment d’histoire est beaucoup trop prévisible, et appuyé.



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