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CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews. Si celui-ci produit des émissions consacrées au cinéma sur la radio RCF Bruxelles, celle-ci n’est aucune responsable du site ou de ses contenus et aucun lin contractuel ne les relie. Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques.

Rama Burshtein
Laavor et hakir (The Wedding Plan - Mariage à l’israélienne)
Sortie le 27 décembre 2017
Article mis en ligne le 4 novembre 2017

par Charles De Clercq

Synopsis : À 32 ans, Michal est enfin heureuse : tout est prêt pour qu’elle s’unisse à l’homme de sa vie. Un mois avant le jour J, quand il lui avoue qu’il ne l’aime pas, Michal est au bord de la crise de nerfs. Bien décidée à abandonner son statut de célibataire qui lui colle à la peau, Michal continue ses préparatifs comme si de rien n’était. Elle le sait, car Dieu l’a prévu : elle se mariera le huitième soir de Hanouka. Elle a la robe, le traiteur, le lieu de la fête… après tout, il lui reste 30 jours pour trouver un mari !

Acteurs : Noa Koler, Amos Tamam, Oz Zehavi, Irit Sheleg, Ronny Merhavi.

Nous aimons beaucoup le cinéma et la langue hébraïque et comme nous l’écrivions à propos de Me’ever Laharim Vehagvaot (Beyond the Mountains and Hills), qu’il soit avéré ou pas que Ken Loach appelle au boycott du cinéma israélien, nous ne pouvons suivre une telle consigne, indépendamment de nos sensibilités sur les questions israélo-palestiniennes. Parce que tous les réalisateurs israéliens ne sont pas défenseurs d’une pensée unique et que nombre d’entre eux proposent un cinéma critique qui interroge et interpelle. Dont acte.

Rama Burshtein avait déjà réalisé en 2012 Lemale et ha’halal (Le cœur a ses raisons), un film lent, avec de nombreux gros plans sur les visages, lent, avec une certaine esthétique qui pouvait fasciner et émouvoir et surtout la présence de l’orthodoxie religieuse respectée voire contournée avec souplesse. Le thème de la religion est également omniprésent dans The Wedding Plan qu’elle a réalisé l’année dernière. Religion, mais pas que. Dieu s’y ajoute ! L’on rétorquera que c’est de la religion, certes, mais ici Dieu est quasiment un personnage à part entière ! Non pas qu’il soit représenté à l’écran (pas d’image de Dieu) mais que celui-ci est au cœur de nombreuses conversations.

C’est que l’héroïne, Michal, une bonne trentaine d’années espèrent faire le mariage de sa vie qui lui donnerait une autonomie : ainsi, recevoir à la maison les amis qu’elle voudrait... jusqu’à ce qu’un coup du sort la marque : son fiancé ne l’aime pas. Chose connue, et les mariages se font malgré tout. Oui, mais il en aime une autre. Déjà vu, on pourrait passer là-dessus. Oui, mais il ne veut plus se marier... avec elle... et le fera avec une autre. Que reste-t-il à la célibataire sinon faire confiance en son Dieu qui lui amènera l’époux qu’il lui faut. Tout est près, elle a même rencontré la mère d’un jeune homme (bien) marié et lui signale que son fils pourrait lui faire des prix à partir d’un certain nombre d’invités. Elle le rencontre fortuitement au début et le reverra pour gérer la réception.

Plus les jours avancent, plus la date fatidique approche plus cela « craint ». Point de mari en vue. Si ce n’est une rencontre quasiment divine près d’un tombeau sacré en Europe de l’Est (désolé, nous n’avons pas retenu le nom du pays !) avec un chanteur, Yos, rock Star, beau comme un dieu, divin donc. Dieu lui ferait-il signe, d’autant que ses chansons sont présentes dès le début du film, en arrière-plan sonore, à la télévision (et l’on saura gré à l’éditeur d’avoir sous-titré les paroles qui font sens dans l’histoire de Michal). Et l’on veut y croire à cette histoire avec ce beau chanteur, interprété par Oz Zehavi (34 ans) et que l’on aura déjà vu au cinéma en 2012 dans Yossi de Eytan Fox (la suite du remarquable Yossi et Jagger, du même Eytan Fox en 2002). Oz Zehavi y interprétait un petit rôle, celui d’un jeune conscrit. En 2010 ; il jouait également le rôle d’un jeune militaire dans Hitganvut Yehidim (Infiltration) de Dover Kosashvili. A plusieurs reprises l’on a envie de crier à Michal « vas-y » face à sa pusillanimité... Dieu a-t-il mis ce personnage divin sur sa route ? Le verra-t-on le jour (fatidique ?) du mariage, arriver tel le prince charmant sur son beau destrier pour enlever la belle mariée et la conduire devant le rabbin ? Mais le beau chanteur ne se joue-t-il pas d’elle et ne préfère-t-il pas la séduction de toutes celles qui sont ses fans et ne rêvent que de lui ? Et si Dieu avait un autre plan de mariage pour elle ? Si, dès les origines, Dieu savait où il allait et où elle irait, devrait aller ? Et s’il fallait faire un long chemin et durer els jour pour voir ce qui est si évident qu’on ne voit pas parce que trop près des yeux il est bien difficile de faire une mise au point qui reste toujours floue.

Tout est loin d’être parfait dans ce film. On retrouvera certes les gros plans très nombreux sur les visages (comme dans le film précédent), avec un léger et constant bougé de caméra qui fait très arty mais finit pas être très agaçant. Ensuite le film paraîtra beaucoup trop long à certains qui finiront par penser que les Juifs ont un réel problème avec « Dieu » ! Il est possible aussi qu’il nous manque de nombreuses clés de lecture (religieuses et sociologiques) pour comprendre tous les enjeux du film qui a son terreau inscrit dans une profonde judéité. Faute d’une grille adéquate pour la compréhension du film, celui-ci pourrait susciter un certain ennui chez quelques spectateurs. Nous n’y avons hélas pas échappé.

Bande-annonce :

The Wedding Plan : Trailer HD VO st FR/NL
The Wedding Plan : Trailer HD VO st FR/NL

À 32 ans, Michal est enfin heureuse : tout est prêt pour qu’elle s’unisse à l’homme de sa vie. Un mois avant le jour J, quand il lui avoue qu’il ne l’aime pas, Michal est au bord de la crise de...
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